André Kédros, de nom d'éditeur André Massepain, né Virgile Solomonidès à Bucarest le et mort à Ivry-sur-Seine le [1],[2], est un écrivain grec de langue française et un traducteur en langues roumaine[3], allemande[4] et anglaise[5].
Auteur d'une douzaine de romans pour adultes sous le pseudonyme d'André Kedros, il a aussi écrit de très nombreux textes pour les jeunes, sous le pseudonyme d'André Massepain, qui lui ont valu plusieurs prix.
Après le décès précoce de sa première épouse, se retrouvant célibataire, pourvu de bagages intellectuels de valeur pour l'époque — diplômes de Prague —, il décide de vivre dans le pays de son père (né à Corfou), dont il a obtenu la nationalité grecque. Si auparavant en Roumanie, il était engagé politiquement dans des mouvements de gauche, il n'a cependant jamais été au parti communiste.
Il vit en Grèce environ cinq ans, jusqu'à la veille de la guerre civile en 1945, date à laquelle, en tant que professeur de philosophie[7] à l'Institut français d'Athènes, il obtient une bourse de l'Éducation nationale grecque (de même que sa sœur Aurélie) pour partir pour la France à bord du Mataroa.
Historiquement, ce départ, organisé en accord par les ministères français et grecs, constituait un certain espoir d'épargner la « jeunesse intellectuelle » de la Grèce d'alors, au début de la guerre civile, pour leur permettre de parfaire leurs études en France[8].
Après son arrivée à Paris, où il a pour premier toit le pavillon grec dans la résidence universitaire de Paris pendant plusieurs mois, il se retrouve par la suite sans travail et décrit des débuts difficiles.
Pour subvenir à ses besoins, il fait des travaux en psychopédagogie. Sollicité par l'ambassade de Roumanie, il accepte aussi, à contre-cœur, de travailler pour celle-ci — il démissionnera plus tard.
En 1949 — année officielle de la fin de la guerre civile grecque —, il fait la rencontre décisive de Louis Aragon ; ce dernier lui ouvre une carrière d'écrivain par la reconnaissance qu'il porta à l'un de ses tout premiers livres, Le Navire en pleine ville. Cela lui permit aussi d'être membre d'honneur du CNE, le Comité national des écrivains, à Paris.
En 1966, il écrit La Résistance grecque (1940-1944)[9], pour lequel il est honoré de la Légion d'honneur pour étrangers.[Quoi ?]
De 1966 à 1987, il crée et dirige, aux éditions Robert Laffont, la collection « Plein Vent » destinée aux adolescents. Il continue, par ailleurs, à écrire.
Famille
Sa sœur cadette, Aurélie Solomonidès, grecque également, est docteur en histoire de l'art à la Sorbonne, et fut professeur à l'Alliance française de Paris.
Il est le père d'Hélène Ramdani, créatrice des éphémères éditions Le Navire en pleine ville (2007-2009)[10],[11], ainsi nommées d'après le roman éponyme de son père.
1955 : Les Carnets de Monsieur Ypsilante, homme d'affaires — « suivis de ses papiers personnels et des notes et digressions de l'éditeur », Paris, EFR ; 347 p.
↑En langue française, apprise à Bucarest, bien que sa première langue soit l'allemand.[réf. nécessaire]
↑Contrairement à l'idée répandue, le départ des étudiants grecs par le Mataroa n'était pas un moyen de partir pour Paris pour « des réfugiés politiques grecs » - idée bien peu acceptable quand on sait que ce voyage était organisé sous les surveillances des ministères de l'Éducation nationale de la Grèce et de la France mais aussi des autorités allemandes, permettant à d'autres jeunes grecs d'obédiences politiques autres, droite comprise, ainsi que d'autres accompagnateurs, de partir pour Paris.[Quoi ?]
↑Paris, R. Laffont, coll. « L'Histoire que nous vivons »