Alexandre Parent du ChâteletAlexandre Parent du Châtelet
Alexandre Jean-Baptiste Parent du Châtelet (Parent-Duchâtelet) est un médecin hygiéniste français né le à Paris et mort le à Paris, en l'hôtel d'Hesselin. BiographieIssu d'une famille de la noblesse de robe qui comptait plusieurs générations de membres de la Chambre des comptes de Paris, Alexandre Jean-Baptiste Parent du Châtelet est le fils d'Alexandre Jean-Baptiste Louis Parent, seigneur du Châtelet et de La Denisière, conseiller du Roi et correcteur ordinaire en sa Chambre des comptes, et de Marie Hélène du Barle, et le frère de Martial Parent du Châtelet, membre de la Société de Port-Royal. Il suivit ses études à l'École de médecine de Paris à partir de 1806, où il obtenu son doctorat en 1814. Il fut du nombre des agrégés après la réorganisation de la faculté, mais n'enseigna jamais. Engagé dans la garde nationale de Paris en 1814, il est décoré de l'ordre du Lys et de la Légion d'honneur en 1816. Tout d'abord destiné à la médecine de ville, il s'en détourne rapidement et fait la connaissance du docteur Jean-Noël Hallé, qui le pousse à se consacrer à l'hygiène au début des années 1820[1]. Il devient vice‑président du Conseil de salubrité. Il se fait connaître d'abord en 1824 par la publication d'un ouvrage consacré aux égouts de Paris, Essai sur les cloaques ou égouts de la ville de Paris. Cet ouvrage fait grand bruit notamment à cause des expérimentations concrètes que Parent du Châtelet fait dans les lieux de décharge des déchets parisiens. Il tente notamment de définir à quel point les émanations de ces décharges à ciel ouvert peuvent être nocives pour la santé. Alexandre Parent du Châtelet, liant son activité d'hygiéniste à un souci d'ordre social et de santé mentale, était également membre de la Société phrénologique de Paris[2]. Il est mort d'une pneumonie à Paris, en son hôtel d'Hesselin, le . Il avait épousé Euphrasie Le Chanteur, fille de Jean-Michel, conseiller au parlement de Paris, puis à la cour royale de Paris, propriétaire de l'hôtel d'Hesselin, et petite-fille de Pierre-Augustin Robert de Saint-Vincent. Ils eurent Thérèse, épouse de Gustave Bernault, magistrat puis prêtre (fils d'Antoine et d'Adrienne Pasquet de Salaignac) ; Emmanuel, conseiller référendaire à la Cour des comptes, marié à Marie-Stéphanie Delahaye puis à Marie-Pauline Harlé d'Ophove (fille de Charles, pair de France)[3] ; Gabriel, marié à Marie Le Cornier de Cideville, héritière du château de Nagel (fille de Jean-Baptiste Julien, contrôleur principal des finances et propriétaire du château de Montois, et de Marie Anne-Victoire Marc, et nièce d'Amédée Marc), d'où notamment une fille mariée à Charles-Alexandre Geoffroy de Grandmaison. De la prostitution dans la ville de ParisAlexandre Parent du Châtelet est cependant plus connu encore pour un ouvrage monumental paru de façon posthume en 1836, intitulé De la Prostitution dans la ville de Paris, considérée sous le rapport de l’hygiène publique, de la morale et de l’administration. Cette somme, issue de près de huit années d'enquête, est considérée comme un ouvrage majeur non seulement sur l'histoire de la prostitution, mais également comme une des premières enquêtes de sociologie empirique[4]. Parent a travaillé à partir de documents issus des archives de la police, mais aussi d'interrogatoires de terrain et de mesures statistiques. Son ouvrage est une référence de l'histoire de la prostitution et de la criminalité parisienne. Cet ouvrage servit également de source d'inspiration à de nombreux auteurs de la deuxième moitié du XIXe siècle, et notamment à Eugène Sue pour Les Mystères de Paris (1842 - 1843)[5]. Alain Corbin, historien spécialiste du corps, a publié en une édition présentée et annotée de l'ouvrage. PublicationsListe non exhaustive
Bibliographie
Références
Sources
Voir aussiArticles connexesLiens externes
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