Fille de l'égyptologue Nicolas Grimal et de l'angliciste Geneviève Defradas-Grimal, petite-fille du grand latiniste et spécialiste de Rome Pierre Grimal et sœur du violoniste David Grimal, elle grandit entre l'Égypte et Paris en écoutant de la musique classique et du jazz, mais aussi de nombreux autres styles[1].
Elle commence l'étude du piano classique à l'âge de cinq ans. À treize ans, à une époque où elle écoute beaucoup les enregistrements de Louis Armstrong, Coltrane et Miles Davis[1]. elle décide de passer au saxophone et au jazz.
De retour aux Pays-Bas, elle obtient en 2004 un bachelor puis en 2005 un Master's degree en saxophone au Conservatoire royal de La Haye[3]. Son séjour aux Pays-Bas lui permet de rencontrer des musiciens de toutes nationalités.
En 2005 elle retourne en France et poursuit ses études au Conservatoire national supérieur de Musique et de Danse de Paris, d'où elle démissionnera peu de temps après, n'ayant pu obtenir d'équivalence de diplôme européen, et commence à se produire en clubs.
En 2009 elle est lauréate de la « Fondation Jean-Luc Lagardère », qui lui permet d'enregistrer Owls Talk avec Lee Konitz, Gary Peacock, et Paul Motian. La même année elle sort son premier album en trio, Shape, avec Antonin Rayon (orgue) et Emmanuel Scarpa (batterie)[4], suivi en 2010 de Seminaro Vento avec son quartet européen formé du pianiste Giovanni Di Domenico, du contrebassiste Manolo Cabras, et du batteur João Lobo, album récompensé par un Choc de Jazz Magazine
Alexandra Grimal reçoit en 2009 une MacDowell Fellowship et obtient un séjour de deux mois à la prestigieuse MacDowell Colony, une colonie d'artistes dans le New Hampshire. Cette expérience d'isolement créatif et de rencontres artistiques nourrit son travail et lui permet de se consacrer pleinement à l'écriture de ses futures compositions (notamment celles de son album Andromeda[5],[6]). En 2012, elle reçoit une nouvelle invitation à la colonie pour un séjour de cinq semaines.
Compositrice en résidence à la scène nationale d'Orléans (2015 à 2017), elle y compose un « opéra clandestin », La vapeur au-dessus du riz, pour Lynn Cassiers, Théo Ceccaldi, Bruno Chevillon, Sylvaine Hélary, Sylvain Lemêtre, et Atsushi Sakai[10].
Elle a composé la pièce humus pour orchestre symphonique, commande de la Philharmonie de Paris et du Paris Mozart Orchestra-Claire Gibault créé en 2019 à la Philharmonie. En 2022, elle crée une nouvelle pièce pour le même ensemble le jardin en mouvement sur un texte du paysagiste Gilles Clément. Sa pièce kumo pour l'ensemble vocal Voix de Stras - Catherine Bozinger sera créée en 2024.
Alexandra Grimal a été professeure de composition à la Haute-École des Arts de Berne en Suisse de 2021 à 2023.
Discographie
Leader :
2009 : Shape (Antonin Rayon, Emmanuel Scarpa), Futura et Marge
2010 : Seminare Vento (Giovanni Di Domenico, Manolo Cabras, João Lobo), Freelance Records (récompense ChocJazz Magazine et fffTélérama).
2012 : Owls Talk (Lee Konitz, Gary Peacock, Paul Motian), Aparté Records (classé Best Records 2010 par le magazine All About Jazz - New York).
Alexandra Grimal travaille en parallèle avec de nombreux artistes ou plasticiens dans les domaines du cinéma, de la vidéo, du théâtre ou de la danse contemporaine :
Courts-métrages :
2001 : La Migala avec Antonia Fritche (actrice muette),
2002 : Delusions d'Antonia Fritche
Vidéo-documentaires :
2006 : Quand la main dessine de la plasticienne Marie Preston, en duo avec le batteur Toma Gouband (Les 43 couchers de soleil).
2013 : KA-YU (danse contemporaine, jonglage, musique jazz et vidéo), pièce inspirée du roman Océan mer d'Alessandro Baricco, création de la Compagnie MU avec Céline Champmartin (danse).
2014 : duo avec la danseuse Kaori Ito, Dodécadanse, Le Triton
2015 : duo avec la danseuse Kaori Ito, Festival Corb, Villa Savoye
2015 : Shanta, partitions chorégraphiques et vocales, duo avec Mathilde Vrignaud (Fondation Royaumont Prototype)
2015 : Œdipe à Colone (Sophocle), mis en scène par Jean-Christophe Blondel, Compagnie Divine Comédie, direction musicale Benjamin Duboc (rôle d'Ismène, chœur, chant et saxophone soprano)
2009 : Films de Charley Bowers accompagnés par Magine (Lynn Cassiers, Mathieu Calleja), festival d'Anères,
2010 : La dernière grimace (Klovnen) de A. W. Sandberg (1926), Alexandra Grimal avec Magine, et Son premier film (ou Le gardien du sérail) de Jean Kemm (1926), portrait du clown Grock, festival d'Anères,
2014 : Peredur (version galloise de Perceval) avec Michael Harvey, Marien Tillet.
Poésie :
2016 : Musique du leporelloLes Insomnies du hibou : poèmes d'Anne de Staël, images de Boras Kotton, réalisation Anne Tayeb et Matthieu Mounier, éditions Akenbush, collection Derrière la vitre[17].
Collaborations avec le poète grec Christos Georgousis depuis 2011.