Aimé Bonna, né le à Anor (Nord, France) et mort le à Achères (Seine-et-Oise), est un ingénieur et entrepreneur français. Il est surtout connu en tant qu’inventeur du tuyau en béton armé.
Biographie
Cet ingénieur décide de breveter en 1893 un procédé visant à concurrencer le traditionnel tuyau en fonte en proposant le tuyau âme-tôle. Il s’agit d’un tuyau constitué d’un tube acier (âme tôle) revêtu de béton à l’intérieur et d’une structure béton armé à l’extérieur. Les diamètres fabriqués vont de 400 mm à 3200 mm.
Entre 1894 et 1924, son entreprise aura fabriqué et posé pour la seule Ville de Paris environ 300 kilomètres de canalisations dont celles irriguant le parc agricole de la plaine d’Achères.
Il ne se limite pas au marché parisien et entreprend de se développer en Province et à l’étranger (Belgique, Grande-Bretagne, Espagne).
Aimé Bonna cherche à participer aux autres projet de la Ville de Paris : il obtient l’exploitation de 800 hectares de terrains d'épandage situés dans la plaine d’Achères. La culture de betteraves va lui permettre de les transformer en alcool. Il crée alors en 1896 une distillerie-raffinerie appelée « La Lutèce » (cet établissement a été détruit depuis. Il était situé sur les terrains actuels de la société Bonna-Sabla, au lieu-dit d’Ambleville). Pour assurer le transport de la production, il fait construire une voie de chemin de fer Decauville (sur lequel roule une locomotive 021T N°159 de 1892 qui provenait du Tramway de Pithiviers à Toury) entre la plaine d’Achères et la gare d'Achères - Grand-Cormier .
Il développe le tourisme de ce parc agricole en créant le jardin à l’anglaise de Fromainville, située en face de Herblay.
Il organise également des compétitions automobiles dont le fameux record effectuée le par la fameuse voiture électrique, la « Jamais Contente » : vitesse record de plus de 100 km/h.
En 1929, la réalisation d’une église en béton armé, le matériau qui a fait sa fortune, est son dernier défi. Sans enfant et très attaché à ses racines, Aimé Bonna décide alors de construire à ses frais l’église Sainte-Thérèse de l'Enfant-Jésus à Hirson dans le style Art déco. Il acquiert le terrain, finance les matériaux et la main d’œuvre et assure le suivi du chantier qui démarre le . Malheureusement, il meurt le à Achères, six mois avant l’achèvement de son ultime œuvre. L'édifice inachevé abrite une chapelle ardente pour accueillir sa dépouille mortelle, avant ses obsèques en l'église paroissiale Notre-Dame de la ville.
Sous la direction d'Antoine Picon, L'art de l'ingénieur constructeur, entrepreneur, inventeur, p. 89, Centre Georges Pompidou/éditions Le Moniteur, Paris, 1997 (ISBN978-2-85850-911-9).