Abdel-Mahdi a été membre jusqu'en 2017 du puissant parti chiite du Conseil islamique irakien suprême, ou SIIC. Longtemps basé en Iran voisin, le groupe est opposé à une administration du pays par les États-Unis tout en maintenant des liens étroits avec des groupes soutenus par les Américains qui se sont opposés à Saddam Hussein, y compris les Kurdes et le Congrès national irakien. Il est l'un des vice-présidents de la République, avec Tareq al-Hachemi, de la mise en place de l'État irakien qui a suivi les élections de jusqu'en 2011[1]. Il a été ministre du Pétrole de à [2]. Nommé Premier ministre en pour succèder à Haïder al-Abadi, il est contraint de démissionner le à la suite d'importantes manifestations. Il quitte officiellement ses fonctions le .
Biographie
Jeunesse et militantisme
Fils d'un combattant de la guérilla de 1920, Adel Abdel-Mehdi a fait ses études au collège des jésuites de Bagdad. Il entre dans le parti Baas au début des années 1960, mais s'en sépare en 1964. Sous la présidence de Kassem, il fut jugé pour ses idées nationalistes arabes et fut emprisonné. Puis en , il fut libéré par la Révolution baasiste. À la suite de cette libération, Adel Abdel-Mehdi est nommé vice-président de l’Union nationale des étudiants irakiens.
Exil en France et études universitaires
Mais il décide de s'exiler en France en 1969. Adel Abdel-Mehdi est francophone. En France, il a été responsable de l'Institut français des études islamiques. Il a aussi eu quatre enfants, tous citoyens français. En France, il est attiré par les idées marxistes et devient un militant communiste à tendance maoïste[3].
Économiste[4], il a obtenu un doctorat en économie et a également étudié les sciences politiques. Il est l'auteur d'une encyclopédie arabe en sciences économiques.
Il est élu vice-président de la République en 2005 et réélu en 2006.
En 2006, il se présente à la candidature du poste de Premier ministre irakien[7]. Il est alors le vice président de l'AUI[7].
En 2007, Adel Abdel-Mehdi est victime d'un attentat qui fera quatre morts mais il s'en sort n'étant que légèrement blessé[8].
En , lors du changement de gouvernement, il est nommé ministre du Pétrole du gouvernement de Haider al-Abadi qui remplace alors Ibrahim al-Jaafari comme Premier ministre[9].
En , il propose sa démission au Premier ministre Haider al-Abadi après que ce dernier a annoncé sa volonté de former un gouvernement de technocrates. Al-Abadi refuse sa démission[10] mais Abdel-Mahdi démissionne tout de même et est remplacé par Fayadh Nema[11].
Premier ministre
Le , il est désigné Premier ministre par le nouveau président Barham Salih[12].
Depuis le , il est la cible de manifestations qui se déroulent à travers le pays, et qui ont fait près de 100 morts et 3 000 blessés[13]. De son côté, Moqtada al-Sadr, membre de la coalition gouvernementale, et dont le parti est arrivé en tête des législatives de 2018, appelle à la démission du gouvernement et à des législatives anticipées[14]. Le , Hadi al-Amiri et Moqtada al-Sadr retirent leur confiance au gouvernement[15].
Le , il annonce sa démission[16]. Le Parlement l'accepte le 1er décembre[17]. Néanmoins, il reste en poste en attente de trouver un remplaçant adéquat. Mohammed Taoufiq Allaoui est désigné le pour le remplacer. Prévu fin , le vote de confiance est reporté à trois reprises du fait d'un quorum non atteint. Le 1er mars, il renonce à former un gouvernement, tandis qu'Abdel-Mehdi annonce quitter ses fonctions le . Le président de la République, un vice-Premier ministre ou un ministre doit assurer l'intérim[18]. Le président de la République doit alors nommer un nouveau candidat, sans consulter les partis[19]. Les vice-Premiers ministres Fouad Hussein et Thamir al-Ghadhban assurent l'intérim[20],[21],[22]. Le , Adnan al-Zourfi est chargé de former un gouvernement[23]. Le , ne pouvant rassembler une majorité autour d'un gouvernement, celui-ci retire sa candidature. Moustafa al-Kazimi est à son tour chargé de former un gouvernement[24]. Celui-ci prend ses fonctions le [25].
Ministre des Finances dans le gouvernement intérimaire de Iyad Allaoui (Il était en fait le candidat du CSRII au poste de premier ministre, dans le gouvernement de transition, mais a laissé la place à Ibrahim al-Jaafari, après des compromis à l'intérieur de l'Alliance unifiée irakienne, le ). C'est sous son mandat de Ministre des Finances que la dette irakienne a été considérablement réduite (à hauteur de 80 %) lors d'un accord historique en 2003 au Club de Paris réunissant les principaux États créanciers de L'Irak.
Il était vice-président depuis , et a donc été reconduit en .
Il plaide depuis pour faire reconnaître les crimes orchestrés à l'encontre du peuple irakien comme des crimes contre l'humanité.
↑« En Irak, Adel Abdel Mahdi obtient la confiance du Parlement », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
↑ a et b« Adel Abdel Mehdi se présente en candidat potentiel au poste de Premier ministre
Le vice-président de l’AUI appelle Jaafari à se désister », L'Orient-Le Jour, (lire en ligne, consulté le ).
↑« Un vice-président irakien légèrement blessé dans un attentat », Le Monde.fr, (ISSN1950-6244, lire en ligne, consulté le ).