L'acide usnique est un dibenzofurane naturel de formule C18H16O7 présent chez plusieurs espèces de lichens. Il s'agit d'une substance solide jaunâtre de saveur amère. On le trouve dans la nature sous forme D et sous forme L, ainsi que sous forme racémique. Il forme des sels appelés « usnates ».
L'acide usnique a été isolé pour la première fois en 1844 par le scientifique allemand W. Knop[3] et sa première synthèse est l'œuvre de Curd et Robertson en 1933[4]. Il a été identifié dans de nombreux genres de lichens, notamment les usnées, Cladonia, Lecanora, Ramalina, Evernia et Parmelia. On considère généralement qu'il est circonscrit aux lichens, mais il y a eu également des observations isolées et non confirmées d'acide usnique dans la kombucha et chez des ascomycètes non lichenisés[5],[6].
L'acide usnique est un métabolite secondaire des lichens dont le rôle n'a pas été complètement élucidé. On pense qu'il protège les lichens des effets nocifs du soleil, éloigne les animaux par son goût amer et sa toxicité. Des extraits de lichens contenant de l'acide usnique ont été utilisés en médecine, parfumerie et cosmétique.
Chez l'homme, l'acide usnique et ses sels ont été associés à de graves atteintes du foie. Une hépatotoxicité sévère a été observée chez un certain nombre de patients ayant absorbé quotidiennement de 300 à 1 350 mg d'acide usnique comme complément alimentaire sur une période de quelques semaines[7],[8].
L'acide usnique possède un atome de carbone asymétrique, le carbone C9b, C3 sur le cycle furane au centre et qui porte un substituant méthyle. Ainsi l'acide usnique est chiral et se présente sous la forme de deux énantiomères :
acide (+)-usnique ou (9bR)-2,6-diacétyl-7,9-dihydroxy-8,9b-diméthyl-1,3(2H,9bH)-dibenzofurandione et donc acide (R)-usnique ou encore acide (R)-(+)-D-usnique, numéro CAS 7562-61-0
acide (–)-usnique ou acide (S)-usnique ou encore acide L-usnique, numéro CAS 6159-66-6
↑(de) W. Knop, « Chemisch-physiologische Untersuchung über die Flechten », Journal für Praktische Chemie, vol. 31, no 1, , p. 196-208 (DOI10.1002/prac.18440310129, lire en ligne)
↑(en) Frank H. Curd et Alexander Robertson, « Usnic acid. Part III. Usnetol, usnetic acid, and pyrousnic acid », Journal of the Chemical Society (Resumed), , p. 1173-1179 (DOI10.1039/JR9330001173, lire en ligne)
↑(en) Philippe J. Blanc, « Characterization of the tea fungus metabolites », Biotechnology Letters, vol. 18, no 2, , p. 139-142 (DOI10.1007/BF00128667, lire en ligne)
↑(en) Li-Ming Hsu, Yi-Shin Huang, Full-Young Chang et Shou-Dong Lee, « 'Fat burner' herb, usnic acid, induced acute hepatitis in a family », Journal of Gastroenterology and Hepatology, vol. 20, no 7, , p. 1138-1139 (PMID15955234, DOI10.1111/j.1440-1746.2005.03855.x, lire en ligne)
↑(en) William Sanchez, John T. Maple, Lawrence J. Burgart et Patrick S. Kamath, « Severe Hepatotoxicity Associated With Use of a Dietary Supplement Containing Usnic Acid », Mayo Clinic Proceedings, vol. 81, no 4, , p. 541-544 (PMID16610575, DOI10.4065/81.4.541, lire en ligne)
↑(en) Monica A. Sundset, Alejandro Salgado-Flores, André-Denis G. Wright, Phillip B. Pope, « The Reindeer Rumen Microbiome », dans Sarah K. Highlander, Francisco Rodriguez-Valera, Bryan A. White, Encyclopedia of Metagenomics, Springer, , p. 722–731.