Il pratique la taille directe sur différentes qualités de pierres (notamment basalte, granit, serpentine, albâtre) et de bois, ainsi que des bronzes, en formes très dépouillées, essentiellement figuratives.
Biographie
Achiam, né en Galilée, a une enfance de paysan pauvre. Sa formation initiale est l'agronomie. Arrêté par les Britanniques à la suite d'activités politiques, il découvre son talent de sculpteur en gravant des bas-reliefs sur les murs de la prison. Il s'initie aux techniques du sculpteur en travaillant comme tailleur de pierre dans des carrières de Jérusalem.
En 1947, il est invité à Prague, obtient le Grand prix du concours pour la renaissance de la ville martyre de Lidice en République tchèque, puis décide de se rendre à Paris, comme de nombreux artistes majeurs de l'époque.
Il participe régulièrement à de nombreux salons (La Jeune Sculpture, Comparaisons, le Salon d'automne…) et obtient des distinctions marquantes, dont le Grand prix des beaux-arts de la Ville de Paris en 1965.
Artiste fondamentalement indépendant, Achiam ne se reconnaît dans aucune école artistique, et n'a pas souhaité enseigner.
D'abord peu connue en Israël, son œuvre y est découverte lors de grandes expositions organisées par le Musée Ouvert de Téfen (Galilée - Israël).
En 2003, un musée Achiam, présentant une centaine d'œuvres, est créé dans les thermes de l'amphithéâtre romain de Shuni[4] à Binyamina, en Israël.
« Si la sculpture réaliste ne me satisfait pas, la sculpture abstraite : recherche de formes purement esthétiques ne me paraît pas non plus satisfaisante. J'estime que les formes abstraites qui sont belles par elles-mêmes et peuvent être parfaites par leurs trois dimensions, peuvent acquérir une dimension supplémentaire, la « quatrième », lorsqu'elles expriment une signification humaine. Il s'agit là pour moi d'un point essentiel car, si je cherche aussi de belles formes, je veux qu'elles disent l'amour, la joie, la tristesse, etc. Je suis certain que, dans ce domaine, beaucoup reste à réaliser (…) Si, à l'image de Brancusi, j'utilise des formes qui sont elles-mêmes abstraites, je cherche à construire une composition qui soit en contact étroit avec l'homme et ses sentiments. Ainsi, il est aisé de constater qu'une de mes sculptures, le joueur de Corne constituée de formes abstraites, est en réalité une sculpture figurative évoquant le berger que j'étais en Galilée[5]. »
L'art d'Achiam est donc centré sur l'Homme, la Femme, leurs sentiments, l'amour, l'enfantement, l'allaitement. Il a souvent exprimé sa révolte contre les guerres, les souffrances, les injustices, qui accablent l'humanité.
Une autre source majeure de son inspiration provient de la Bible, de ses héros, prophètes et rois, dont il représente les traits essentiels, en rejetant l'anecdote pour exprimer leur sens universel.
La musique lui permet d'exprimer une recherche de fusion entre l'homme et son instrument. Il représente souvent dans ses œuvres plusieurs sentiments dans le même personnage, dans la même composition. Il représente également des animaux familiers, tels le chien et le chat.
Achiam crée ses œuvres en taille directe, sans utiliser de modèle ni faire de croquis ou de modelages, après avoir longuement cherché le sujet qui « convient » à la pierre. Il choisit des pierres dures pour ses œuvres monumentales (granit, basalte, grès), ou des pierres plus sensuelles pour ses pièces d'intérieur (albâtre, serpentine).
Après sa mort, la communauté d'agglomération Arc de Seine a acquis une vingtaine de ses œuvres pour les mettre à disposition des cinq villes qui la composent. En ce qui concerne Ville-d'Avray, cinq d'entre elles, pour l'essentiel des statues évoquant la musique, sont installées dans le parc du Château à proximité du Conservatoire[12]. À proximité, Sèvres expose 5 œuvres, dont le Coq[13], le Joueur de guitare[14], et la Maternité[15],[16].
La piscine des anciens thermes romains de Shuni a été réaménagée en espace d'exposition des œuvres monumentales d'Achiam
Adam et Ève dans les jardins du Musée ouvert de Téfen
Sculpture réalisée dans le cadre du symposium international de sculptures Forma Viva (1963) à Portorož : Hommage aux patriotes tombés pour la liberté, exposée dans le jardin de sculptures du symposium
↑[PDF] « Le sculpteur Achiam est décédé », Le Sévrien, mai 2005 (n°82) (lire en ligne)
↑Bernard Lehembre, Masson Hervé dit Hervé-Masson : Peintre et homme politique de l'Île Maurice 1919-1990, Paris, Éditions L'Harmattan, , 464 p. (ISBN2-7475-8851-3)
↑Achiam : Mes recherches de sculpteur, in ACHIAM - Sculptures, op. cité en bibliographie
↑« Le sculpteur Achiam Grand prix des beaux-arts de la ville de Paris », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )« Achiam attache une grande importance à la matière, qui reste rustique et forte dans ses œuvres, dont ce Joueur de corne qu'a distingué le jury. Plusieurs œuvres d'Achiam sont conservées au Musée d'art moderne : le Roi David, l'Homme à la contrebasse, la Femme enceinte… ».
(en + he) Amos Kenan (préf. Stef Wertheimer), Achiam at Tefen, The Open museum - Industrial parc - Tefen, , 1964 p.
(en + he) Achiam Sculpture Museum - Jabotinsky Parc, Shuni, Keren Kayemeth LeIsraël, , p. 118
Achiam, notice de Adrian Darmon, Autour de l'art juif : Peintres, sculpteurs et photographes, éditions Carnot, coll. « Orbis Enigma », (ISBN2-84855-011-2, lire en ligne), p. 264