Accord sur l'agricultureL'Accord sur l'agriculture de 1994 est l'un des accords qui ont été signés à la fin du cycle d'Uruguay, lors de la création de l'Organisation mondiale du commerce. HistoireL'accord commence à être négocié dans les années 1980, durant le cycle d'Uruguay[1]. Ces négociations sont lancées sur initiative des États-Unis, dans un contexte de crise de surproduction de produits agricoles, liée à des subventions agricoles importantes des pays développés notamment des États-Unis mais aussi de l'Union européenne via la Politique agricole commune[2]. À l'ouverture du cycle d'Uruguay, lors de la conférence de Punta del Este, en septembre 1986, l'agriculture est clairement intégrée aux objectifs du cycle[3]. Dans un premier temps, les États-Unis, soutenus par le groupe de Cairns, souhaitent la suppression sur 10 ans de l'ensemble des subventions pour les pays développés[4],[5]. L'Union européenne s'oppose à cet objectif[4], ainsi que le Japon et les pays scandinaves[5]. Le 7 avril 1989, un accord visant à cadrer les négociations est signé, abandonnant l'objectif de suppressions radicales, entérinant un objectif de non-augmentation des subventions agricoles à court terme et d'une diminution progressive à long terme[4]. En décembre 1990, une tentative de compromis est tentée durant la conférence du Heysel, sans résultats[5]. En décembre, un nouveau compromis dit, compromis Dunkel, est tenté sans plus de succès, de par un désaccord sur les oléagineux[5]. Le 20 novembre 1992, un accord bilatéral entre les États-Unis et l'Union européenne, dit accord de Blair House est acté[4],[5]. Cet accord inclut une réduction des subventions à l'exportation, une exception aux nouvelles aides liées à la réforme de la PAC ainsi qu'un accord définitif sur le conflit des oléagineux[5]. Cependant, à la suite d'élections en France, la France a demandé la remise en question de cet accord à la Commission européenne, qui a rouvert des négociations avec les États-Unis[6],[5]. Un nouvel accord bilatéral entre les États-Unis et l'Union européenne a été signé le 8 décembre 1993 à Bruxelles, juste avant la fin des négociations du cycle d'Uruguay le 15 décembre 1993[6],[5]. L'Accord sur l'agriculture est entré en application en 1995, accord temporaire qui a une durée de 6 ans pour les pays développés et de 10 ans pour les pays en développement[7]. À la fin de ces 6 ans, de nouvelles négociations étaient initialement prévues pour étendre cet accord[7]. ContenuClassification des systèmes de soutien à l'agricultureL'Accord sur l'agriculture de 1994 a classé les systèmes de soutien public à l'agriculture en plusieurs catégories, dites « boîtes » :
Baisse des subventions à l'exportation et des droits de douaneL'Accord sur l'agriculture entérine des baisses importantes des subventions à l'exportation, celle de l'Union européenne doivent baisser de 21 % en tonnage et 36 % en valeur en 6 ans[8]. Cette baisse de 36 % en 6 ans sur les subventions à l'exportation sont également demandés aux autres pays développés, contre 24 % sur 10 ans pour les pays en développement[7]. Enfin toute nouvelle mesure d'aide à l'exportation est interdite[7]. Dans le même temps, les droits de douane de l'Union européenne sur les produits agricoles doivent baisser de 36 % en 6 ans[8]. Cette baisse de 36 % sur 6 ans est demandée pour l'ensemble des pays développés, alors que les pays en développement doivent avoir une baisse de 24 % sur 10 ans et que les pays les moins avancés n'ont eux pas d'obligation[7]. Enfin un contingent minimum d'importation hors de droits de douane est fixé à 3 % puis 5 % de la consommation de chaque produit agricole[8]. Des exceptions à ces dispositions sont mises en place via une clause de sauvegarde et une clause de consultation en cas de chute de prix importation ou de déséquilibres commerciaux[8],[7]. L'accord prévoit également une baisse de 20 % des subventions des produits agricoles destinés à la consommation locale (c'est-à-dire ceux de la boîte orange) pour les pays développés et de 13 % pour les pays les moins avancés[10]. Les aides des boîtes verte et bleue n'ont pas de baisse prévue[10]. Références
Bibliographie
Voir aussi
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