Selon la NASA, elle a été formée sur Mars, à partir de lave fondue, il y a environ 4 milliards d'années, puis, lors d'une collision avec une météorite, il y a 15 millions d'années, a été éjectée de la surface de Mars pour finalement atteindre la Terre il y a environ 13 000 ans.
Structures tubulaires
ALH84001 est devenue célèbre le par une micrographie électronique très médiatisée, montrant des structures tubulaires d'apparence biologique qui évoquaient des bactéries fossilisées, dans un contexte minéral contenant des acides aminés (tels que l'alanine, la glycine et la sérine) ainsi que des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), généralement considérés comme des marqueurs biologiques[3]. La NASA a mis en ligne divers documents allant dans ce sens, qui n'ont d'ailleurs pas forcément été publiés dans des revues à comité de lecture[4], et le thème d'une possible vie noachienne sur Mars est un élément de lobbying assumé pour obtenir des crédits[5].
Ces structures minéralisées ont un diamètre de 20 à 100 nm, du même ordre que celui des hypothétiques nanobactéries terrestres. Il a été proposé au début du XXIe siècle que ces formations pourraient être des restes de structures biologiques apparentées à des magnétosomes[7],[8].
La nature « endogène » des marqueurs biologiques observés dans cette météorite demeure cependant très controversée, et des analyses ultérieures soulignent la probabilité élevée qu'il ne s'agisse que d'une contamination par des matériaux biologiques terrestres[9], des analyses plus poussées sur les HAP révélant même l'influence directe du milieu environnant la météorite[10].
Ces débats ont resurgi en à la suite d'une communication des auteurs de la première annonce[11], au cours de laquelle ils ont réfuté les objections qui avaient été formulées quant à l'origine exobiologique des structures et composés chimiques identifiés dans la météorite ALH84001.
Il reste que ALH84001 a fort bien pu être colonisée par des bactéries terrestres environnantes, à l'instar de la météorite de Tataouine[12] sur laquelle une bactérie terrestre, Ramlibacter tataouinensis, a été isolée sur des grains de sable collés aux fragments de cette météorite. Ramlibacter tataouinensis a par la suite été isolée vivante dans les sables environnants : cette bactérie se présente le jour sous la forme d'un cyste sphérique dont la paroi épaisse permet de résister à la sécheresse, aux variations de température et aux ultraviolets, elle peut spontanément se transformer la nuit en bâtonnets moins résistants mais pouvant se déplacer et se retransformer en sphères le jour[13].
↑(en) David S. McKay, Everett K. Gibson Jr., Kathie L. Thomas-Keprta, Hojatollah Vali, Christopher S. Romanek, Simon J. Clemett, Xavier D. F. Chillier, Claude R. Maechling et Richard N. Zare, « Search for Past Life on Mars: Possible Relic Biogenic Activity in Martian Meteorite ALH84001 », Science, vol. 273, no 5277, , p. 924-930 (PMID8688069, DOI10.1126/science.273.5277.924, JSTOR2891520, Bibcode1996Sci...273..924M, lire en ligne).
↑
(en) NASA Jet Propulsion Laboratory E. K. Gibson Jr., F. Westall, D. S. McKay, K. Thomas-Keprta, S. Wentworth et C. S. Romanek, « Evidence for ancient Martian life. »
↑(en) Benjamin P. Weiss, Soon Sam Kim, Joseph L. Kirschvink, Robert E. Kopp, Mohan Sankaran, Atsuko Kobayashi et Arash Komeili, « Magnetic tests for magnetosome chains in Martian meteorite ALH84001 », Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America, vol. 101, no 22, , p. 8281-8284 (PMID15155900, PMCID420385, DOI10.1073/pnas.0402292101, JSTOR3372178, Bibcode2004PNAS..101.8281W, lire en ligne)
↑(en) A. P. Taylor, J. C. Barry et R. I. Webb, « Structural and morphological anomalies in magnetosomes: possible biogenic origin for magnetite in ALH84001 », Journal of Microscopy, vol. 20, no Pt 1, , p. 84-106 (PMID11136443, DOI10.1046/j.1365-2818.2001.00760.x, lire en ligne)
↑(en) David S. McKay, Kathy L. Thomas-Keprta, Simon J. Clemett, Everett K. Gibson, Jr., Lauren Spencer et Susan J. Wentworth, « Life on Mars: new evidence from martian meteorites », Proceedings of SPIE, vol. 7741, , article no 744102 (DOI10.1117/12.832317, Bibcode2009SPIE.7441E..02M, lire en ligne)
↑Barrat J, Gillet P, Lécuyer C et coll. Formation of carbonates in the Tatahouine meteorite, Science 280:412-4, 1998
↑(en) Gilles De Luca, Mohamed Barakat, Philippe Ortet, Sylvain Fochesato, Cécile Jourlin-Castelli, Mireille Ansaldi, Béatrice Py, Gwennaele Fichant, Pedro M. Coutinho, Romé Voulhoux, Olivier Bastien, Eric Maréchal, Bernard Henrissat, Yves Quentin, Philippe Noirot, Alain Filloux, Vincent Méjean, Michael S. DuBow, Frédéric Barras, Valérie Barbe, Jean Weissenbach, Irina Mihalcescu, André Verméglio, Wafa Achouak et Thierry Heulin, « The Cyst-Dividing Bacterium Ramlibacter tataouinensis TTB310 Genome Reveals a Well-Stocked Toolbox for Adaptation to a Desert Environment », PLoS ONE, vol. 6, no 9, , article no e23784 (PMID21912644, PMCID3164672, DOI10.1371/journal.pone.0023784, Bibcode2011PLoSO...623784D, lire en ligne)