Aérosol atmosphériqueLes aérosols atmosphériques sont de fines particules liquides ou solides en suspension dans l'atmosphère qui possèdent une taille pouvant varier d'une fraction de micromètre à plusieurs micromètres. Ils peuvent être chimiquement modifiés par réaction entre leurs composants, ou entre ces composants et l'air et l'humidité de l'air, ou encore à la suite d'une catalyse photochimique (c'est-à-dire induite par les UV solaires). Certains aérosols contribuent à la production de nuages anthropogéniques par nucléation, à la dégradation de la couche d'ozone, mais aussi à la production indésirable d'ozone troposphérique, aux phénomènes de smogs ou encore aux pluies acides. Avec les nuages, qu'ils contribuent donc à créer ou modifier, ils influent fortement sur le climat[1]et ils font partie des éléments dont les conséquences sont les plus difficiles à modéliser dans le cadre des études sur le changement climatique. OriginesLes aérosols ont des origines diverses :
Certaines particules sont émises par des processus naturels (érosion des sols, embruns océaniques). Durée de vie dans l'airCes particules peuvent rester en suspension dans l'atmosphère pour des périodes allant de quelques minutes à quelques jours, ou même plus, selon de leur altitude, de leur composition chimique et selon l'efficacité des mécanismes naturels responsables de leur enlèvement (tels que les précipitations). ClassificationsLes particules atmosphériques, dont la taille peut varier de quelques nanomètres à quelques micromètres, peuvent être classées en différentes catégories, selon leurs processus de formation ou leurs tailles. Selon l'origine (primaire ou secondaire)Selon leur processus de formation, les particules atmosphériques peuvent être classées en aérosols primaires ou secondaires[3]. Les aérosols primaires sont émis directement dans l'atmosphère sous forme particulaire depuis les sources d'émission. La plupart du temps, ces particules sont d'origine naturelle telle que les embruns marins, les débris volcaniques et également résultant de l'érosion des sols. Tandis que, les aérosols secondaires désignent les particules générées au sein même de l'atmosphère soit par le mode de conversion gaz-particules dû à la condensation des vapeurs d'origine naturelle ou anthropique, soit par l'évolution d'une particule primaire. Selon la taille des particulesUne classification, très utilisée, s'appuie sur la distribution granulométrique des particules et donc sur leur diamètre[4]. Ce paramètre est important pour caractériser le pouvoir de pénétration des particules dans l’appareil respiratoire. Comme les particules ont des formes et des densités variées, on ne peut pas aisément leur attribuer un diamètre géométrique et il faut se baser sur le concept de la forme sphérique équivalente. Le Diamètre aérodynamique équivalent (dae) des particules, le plus utilisé dans les études environnementales, correspond au diamètre d’une particule sphérique et de densité 1 g/cm3, ayant la même vitesse de chute dans l’air que la particule concernée [5]. C’est la taille des particules qui gouverne leur transport dans l’air, leur élimination de l’atmosphère ainsi que leur déposition dans les voies respiratoires. Selon leur taille, les particules se répartissent en deux groupes :
Élimination des particulesLes particules atmosphériques sont éliminées par voie sèche ou humide. La vitesse d’élimination dépend principalement de leur diamètre aérodynamique et des conditions météorologiques. Retombée par voie sèche: Dépôts secsC'est le transport des particules vers des surfaces, en absence de précipitation[6]. Les principaux mécanismes entraînant la déposition des particules sont: la sédimentation, l’impaction et la diffusion brownienne. Le dépôt des particules dépend des caractéristiques atmosphériques (vitesse de vent, humidité, température), de la surface (réactivité chimique et biologique, caractéristique du terrain) et des propriétés physiques des particules (taille, forme, densité)[7],[8].
Retombée par voie humide : Dépôts humidesCe sont des dépôts par précipitation sous forme de pluie, brouillard ou neige. On distingue deux phénomènes appelés washout et rainout. Le washout est l’interception des particules atmosphériques par des gouttelettes de pluie et le rainout est la condensation de vapeur d’eau sur les particules entraînant la formation de gouttelettes d’eau qui sont éliminées lors des précipitations[9]. Influence sur le climatLes aérosols tendent à atténuer le réchauffement climatique par un effet d’ombrage sur le rayonnement solaire : s’ils sont néfastes pour la santé humaine, ils sont le seul élément de l’atmosphère permettant de refroidir le climat. Toutefois, les aérosols ont une très courte durée de vie, au maximum quelques semaines, alors que les gaz à effet de serre peuvent rester dans l’atmosphère jusqu’à plusieurs milliers d’années[10],[11]. Les aérosols influent aussi sur le climat par la formation des nuages, modifiant leur cycle de vie et les précipitations, et ainsi leur albédo et leur effet de serre : on estime aujourd'hui que ce forçage radiatif est négatif mais on connaît mal son amplitude[11]. Au plan climatique, l’impact des aérosols peut se résumer aux impacts directs, semi-directs et indirects[12]. Étude des aérosols en altitudeDes données sur la composition et l'altitude des aérosols atmosphériques étaient le plus souvent obtenues par des « ballons sondes » ou des prélèvements faits par des avions, et peuvent maintenant être obtenues par lidar, depuis le sol ou depuis l'espace grâce à un satellite. Références
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