La 7e législature du Canada a été mise en place à la suite de la 7e élection générale canadienne, qui s'est déroulée le . Le gouvernement conservateur de Sir John A. Macdonald a été porté au pouvoir pour un sixième mandat.
La question des écoles catholiques du Manitoba, abolies en , a dominé pendant toute la durée du 7e parlement. La mort de Sir John A. Macdonald, trois mois après l'élection de 1891, puis la succession de quatre premiers ministres conservateurs ont contribué à déstabiliser le leadership conservateur.
Le président lors de la 7e législature fut Peter White.
Voici les six 6 session parlementaire lors de la 7e législature :
Session
Début
Fin
1re
2e
3e
4e
5e
6e
La succession de Sir John A. Macdonald
Sir John Joseph Caldwell Abbott fut choisi successeur de Sir John A. Macdonald par le caucus conservateur à la mort de ce dernier, en 1891. Sir John Abbott fut en effet le seul candidat sur qui put s'entendre le caucus, divisé entre les ultra-orangistes et les modérés du côté des Ontariens et entre les castors (ultramontains) et les bleus (modérés) du côté québécois. Sir John Abbott fut premier ministre de 1891 à 1892 ; il démissionne pour des raisons de santé.
Le caucus s'agita une fois de plus pour trouver un successeur à Sir John Thompson. Le , le gouverneur général de l'époque désigna Sir Mackenzie Bowell pour succéder à Sir John Thompson à la tête du parti conservateur et du pays. Sir Mackenzie Bowell resta en fonction jusqu'au . Devant la colère dont il était l'objet, en particulier à cause de son Remedial Bill à propos des écoles manitobaines (un projet de loi visant à modifier les termes de l'abolition des écoles catholiques), Sir Mackenzie Bowell démissionne.
Le parlement est finalement dissout le , pavant la voie à une élection pour le .
La question des écoles du Manitoba
Cette législature fut dominée par la question des écoles manitobaines, divisant de plus en plus le caucus conservateur entre ses factions les plus extrêmes. Lors d'élections partielles tenues en 1895 et 1896, les élections sont remportées au Québec par les ultramontains, promettant une action décisive du gouvernement fédéral pour rétablir les écoles catholiques au Manitoba, et en Ontario par les ultra-orangistes, qui refusaient toute action de la part du fédéral sur cette question.
À côté, les libéraux s'unirent derrière leur chef Wilfrid Laurier. Inquiet de voir la question menacer la survie même du Canada, Wilfrid Laurier se montra soucieux d'adopter une position en faveur de la préservation du Canada et favorable aux droits des provinces. En d'autres termes, il fermait la porte à une intervention en faveur des écoles catholiques du Manitoba, afin de ne pas diviser encore plus le pays (et son caucus) selon des lignes ethniques et religieuses comme celles qui divisaient le caucus conservateur.
En bref, les conservateurs adoptèrent une position «pro-droits» en faveur des droits de la minorité catholique du Manitoba et au détriment de la survie du Canada (la menace d'éclatement était bien réelle), alors que les libéraux adoptèrent une position «pro-Confédération» en faveur de la survie du Canada au détriment des catholiques manitobains.