L'élection reproduit de près les tendances établies lors de l'élection de 1993. Les libéraux font un balayage de l'Ontario, les bloquistes divisés remportent une majorité (réduite) au Québec, et la plus grande partie de l'Ouest est remportée par les réformistes, particulièrement en Alberta, permettant au parti de remplacer le Bloc en tant que deuxième parti en importance en Chambre.
Lorsque l'élection est déclenchée, plusieurs commentateurs notent qu'elle met fin au deuxième mandat majoritaire le plus court de l'histoire canadienne ; seul le mandat de Wilfrid Laurier de 1908 à 1911 a duré moins de temps. La décision de Chrétien de déclencher une élection anticipée est interprétée comme du cynisme par certains, le Manitoba ne s'étant toujours pas remis des inondations de la rivière Rouge plus tôt dans l'année. Reg Alcock et plusieurs autres au sein du Parti libéral s'étaient opposés au moment choisi pour le vote, et les résultats décevants poussent les partisans de Paul Martin à s'organiser contre Chrétien.
Le débat des chefs en français tenu le a été interrompu en raison d'un incident inusité. Le débat, qui réunissait les principaux chefs de partis à Ottawa, a dû être interrompu lorsque l'une des modératrices, l'animatriceClaire Lamarche du réseau TVA, s'est s'effondrée subitement durant les échanges. Le débat était diffusé sur les principaux réseaux de télévision francophones du Canada[1],[2].
Plusieurs commentateurs, le soir de l'élection, prédisent même que les libéraux seraient réduits à un gouvernement minoritaire, bien qu'il soit clair qu'aucun des partis d'opposition ne peut remporter une pluralité de sièges. Les libéraux réussissent à remporter une majorité de 4 sièges grâce à quelques gains au Québec aux dépens du Bloc, mais ils terminent tout de même en moins bonne position qu'en 1993 à cause des pertes au Canada atlantique. Principalement grâce à ces gains, les tories de Jean Charest et les néo-démocrates d'Alexa McDonough retrouvent tous deux leur statut de parti officiel à la Chambre des communes. Le député indépendant John Nunziata, qui avait été expulsé du Parti libéral pour s'être opposé à la Taxe sur les produits et services, est réélu dans sa circonscription torontoise.
Si 718 voix dans 5 circonscriptions différentes (Bonavista—Trinity—Conception, 286 voix ; Simcoe—Grey, 241 voix ; Humber—St. Barbe—Baie Verte, 117 voix ; Cardigan, 50 voix ; et Bellechasse—Etchemins—Montmagny—L'Islet, 24 votes) étaient allés au candidat de deuxième place (NPD, Réf., PC, PC, et BQ respectivement)
au lieu d'aller aux libéraux, ceux-ci se seraient retrouvés en situation de gouvernement minoritaire.
Campagne
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Les principaux titres de la presse anglophone et francophone du pays maintiennent leur appui au Parti libéral – à l'exception notable du Globe and Mail qui fait le choix d'appuyer le Parti progressiste-conservateur après avoir appuyé un mandat minoritaire au Parti libéral en 1993. Le Devoir maintient son appui au Bloc québécois tandis que Le Soleil, qui n'avait donné aucun soutien en 1993, fait le choix d'appuyer le Parti libéral.
L'élection de 1997 est l'une de seulement deux élections de l'histoire du Canada (l'autre étant 1993) où l'Opposition officielle ne remporte pas la majorité des sièges de l'opposition ; le Parti réformiste détient 60 sièges, mais les autres partis d'opposition avec les indépendants détiennent un total combiné de 86 sièges.