16e armée (Allemagne)

16. Armee
(16e armée allemande)
Image illustrative de l’article 16e armée (Allemagne)

Création
Dissolution
Pays Drapeau de l'Allemagne nazie Troisième Reich
Branche Wehrmacht
Type Armée de terre
Guerres Seconde Guerre mondiale
Batailles Bataille de France (1940)
Opération Barbarossa (1941)
Poche de Kholm (1942)
Poche de Demiansk (1942)
Bataille de Stalingrad (1942-1943)
Offensive Léningrad-Novgorod (1944)
Poche de Courlande (1944)

La 16e armée (en allemand : 16. Armee) était une armée (regroupement d'unités) de la Heer (6e arméarmée de terre de la Wehrmacht) lors de la Seconde Guerre mondiale.

La 16e armée est formée le sur le front de l'Ouest. Elle participe ainsi à la campagne de France en s'établissant défensivement au sud de la Belgique pour protéger le flanc de l'offensive pendant la première phase au mois de mai puis elle prend part à l'encerclement de la ligne Maginot au mois de juin. À l'été 1941 elle participe à l'invasion de l'URSS au sein de l'offensive nord. Pendant l'hiver 1941, elle est en partie encerclée à Demiansk où les troupes sont alors ravitaillées par les airs. L'encerclement est brisé en et la 16e armée continue à défendre le saillant formé jusqu'en où elle se retire sur une ligne de front plus courte. Au cours de l'été 1944, elle est repoussée et recule jusqu'à être encerclée en Courlande où elle tient jusqu'à la fin de la guerre.

Historique

Drôle de guerre, préparatifs

La 16e armée est créée le sur le front de l'Ouest avec le transfert de troupes venant de Pologne, principalement à partir de la 3e armée[1]. Commandée par Ernst Busch, elle fait partie du groupe d'armées A. Au cours de l'hiver 1939-1940, la 16e armée est impliquée dans les plans d'offensive à l'Ouest, entre la 12e armée à sa droite et la 1re armée (du groupe d'armées C) sur sa gauche :

  • dans le premier ordre de déploiement () sa mission avec dix divisions d'infanterie est défensive, elle doit d'abord traverser le Luxembourg pour s'établir sur la Semois en amont de Bouillon et au sud d'Arlon pour protéger le flanc sud de l'offensive en Belgique[2] ;
  • dans le deuxième ordre de déploiement (), cette mission défensive est reportée plus au sud pour l'aile gauche : dans ce plan la 16e armée (dix divisions d'infanterie) doit alors s'aligner sur la ligne Carignan (sur la Chiers) – LongwySierck[3]. Au cours du mois de novembre, un groupement rapide est formé pour faciliter la progression dans le secteur des 12e et 16e armées en direction de Sedan[4] ;
  • avec le troisième ordre de déploiement (), la 16e armée conserve ses objectifs, sauf Carignan pour l'aile gauche qui doit désormais pousser sur Mouzon, sur la Meuse[5] ;
  • le dernier ordre de déploiement () ne modifie pas ces objectifs, elle dispose alors de douze divisions d'infanterie. Il s'agit toujours de défendre l'offensive principale mais celle-ci se déroule désormais à travers l'Ardenne[6].

Pour s'assurer de devancer la cavalerie française au Luxembourg afin de ne pas retarder la mise en place des unités en défense, le XXIIIe corps d'armée avec la collaboration de l'OKH monte l'opération aéroportée Hedderich pour s'emparer de cinq carrefours important au sud du Luxembourg, le Luftkommando devra être rapidement rejoint par des Jagdgruppen puis les détachements d'avant-garde, enfin pour que les gros ne soient pas retardés par la ligne Schuster sur la Moselle qui marque ici la frontière avec l'Allemagne un Sonderkommando devra s'emparer des barrières de cette ligne juste avant le déclenchement des opérations pour empêcher leur verrouillage définitif, et les pionniers traversant la Moselle en canots gonflables devront dégager les obstacles bétonnés dès que possible[7].

Campagne de l'Ouest

Pendant la bataille de France, du 10 au , la 16e armée traverse le Luxembourg en direction de la ligne Maginot. Du 15 au , elle établit une tête de pont à Sedan tout en se battant encore sur la ligne Maginot. Du 9 au , elle effectue une percée en direction de Verdun, qu'elle encercle le . Du 16 au , la 16e armée se bat autour de Toul, puis sur la Moselle, entre Thionville et Metz. Du au , elle occupe le secteur entre l'Argonne et la Moselle[8].

Union soviétique

16e armée durant la campagne d'hiver en URSS

Plus tard, elle a été déployée avec le groupe d'armées Nord au cours de l'opération Barbarossa, l'invasion allemande de l'Union soviétique. Elle se fraye un chemin dans le Nord de la Russie où, en , elle est encerclée par les Soviétiques près de Demiansk. Hitler interdit le retrait de la 16e Armée et doit alimenter par l'air jusqu'à un couloir terrestre ouvert en . Plus tard, elle a été impliqué dans le siège de Leningrad et dans la bataille de Mga. Les Soviétiques délivre Leningrad en .

Le , la 22e armée soviétique lance une nouvelle série d'attaques contre la 16e armée allemande autour de Kholm. La 22e armée russe fait de bons progrès dans l'assaut initial. Ces attaques diminuent grandement la 16e Armée. La 16e Armée avec le 18e corps d'armée sont coupés dans la péninsule de Courlande, lorsque les Soviétiques lancent leur offensive d'été et l'automne de 1944. Elle reste coincée là jusqu'à la fin de la guerre. Après la guerre, 250 000 soldats allemands pris au piège dans la poche de Courlande sont emmenés en captivité, dont beaucoup disparurent.

Organisation

Commandants[1]
Date Grade Oberbefehlshaber
- Generalfeldmarschall Ernst Busch
- General der Artillerie Christian Hansen
- General der Infanterie Paul Laux
- Generaloberst Carl Hilpert
- General der Infanterie Ernst-Anton von Krosigk
- General der Gebirgstruppen Friedrich-Jobst Volckamer von Kirchensittenbach
Chefs d'état-major[1]
Date Grade Chef des Generalstabes
- Generalleutnant Walther Model
- Oberst Rolf Wuthmann
- Generalmajor Hans Boeckh-Behrens
- Generalmajor Paul Reinhold Herrmann
- Generalmajor Curt-Ulrich von Gersdorff
Chefs de la section opérations[1]
Date Grade 1. Generalstabsoffizier (Ia)
- Oberst Hans Boeckh-Behrens
- Oberst Kurt Brandstädter
- Major Hans-Horst von Necker
- Oberstleutnant Kurt Hartmann
- septembre 1944 Major Siegfried Ettwein
- Oberstleutnant Albert Bach
- Major Gerhard Thunich

Ordres de bataille

Subordination

Création () -  : groupe d'armées A

Date Groupe d'armées
1940
Juin Heeresgruppe C
Juillet Heeresgruppe A
1941
Janvier Heeresgruppe A
Avril Heeresgruppe C
Juin Heeresgruppe Nord
1942
Janvier Heeresgruppe Nord
1943
Janvier Heeresgruppe Nord
1944
Janvier Heeresgruppe Nord
1945
Janvier Heeresgruppe Nord
Fin janvier Heeresgruppe Kurland

Unités rattachées

Date Unités
1940
Mai XXIII. Armeekorps
XIII. Armeekorps
VII. Armeekorps
Großdeutschland
6. Infanterie-Division
33. Infanterie-Division
15. Infanterie-Division
26. Infanterie-Division
71. Infanterie-Division
73. Infanterie-Division
52. Infanterie-Division
Juin VII. Armeekorps
Höh. Kdo. XXXI
Höh. Kdo. XXXVI
16. Infanterie-Division
76. Infanterie-Division
68. Infanterie-Division
212. Infanterie-Division
1941
Juillet II. Armeekorps
XXVIII. Armeekorps
I. Armeekorps
X. Armeekorps
L. Armeekorps
Août XXVIII. Armeekorps
XXXIX. Armeekorps
I. Armeekorps
X. Armeekorps
LVI. Armeekorps
Octobre II. Armeekorps
XXXIX. Armeekorps
I. Armeekorps
X. Armeekorps
Gruppe von Roques
1942
Janvier XXXVIII. Armeekorps
X. Armeekorps
II. Armeekorps
XXXIX. Armeekorps
Juillet X. Armeekorps
II. Armeekorps
XXXIX. Armeekorps
1943
Janvier X. Armeekorps
II. Armeekorps
Tiemann
Juillet II. Armeekorps
Korps Höhne
X. Armeekorps
223. Infanterie-Division
Korück 584
Août II. Armeekorps
VIII. Armeekorps
X. Armeekorps
XXXXIII. Armeekorps
122. Infanterie-Division
Septembre II. Armeekorps
VIII. Armeekorps
X. Armeekorps
XXXXIII. Armeekorps
Octobre X. Armeekorps
VIII. Armeekorps
II. Armeekorps
XXXXIII. Armeekorps
I. Armeekorps
Novembre X. Armeekorps
II. Armeekorps
XXXXIII. Armeekorps
I. Armeekorps
VIII. Armeekorps
23. Infanterie-Division
1944
Janvier X. Armeekorps
II. Armeekorps
XXXXIII. Armeekorps
VIII. Armeekorps
I. Armeekorps
Février X. Armeekorps
II. Armeekorps
XXXXIII. Armeekorps
VIII. Armeekorps
I. Armeekorps
VI. SS-Freiwilligenkorps
Mars II. Armeekorps
VIII. Armeekorps
X. Armeekorps
I. Armeekorps
Avril II. Armeekorps
X. Armeekorps
I. Armeekorps
L. Armeekorps
Mai II. Armeekorps
X. Armeekorps
I. Armeekorps
L. Armeekorps
VI. SS-Armeekorps
Mi-mai II. Armeekorps
X. Armeekorps
I. Armeekorps
L. Armeekorps
VI. SS-Armeekorps
12. Panzer-Division
Juin II. Armeekorps
X. Armeekorps
I. Armeekorps
L. Armeekorps
VI. SS-Armeekorps
12. Panzer-Division
69. Infanterie-Division
24. Infanterie-Division
Mi-juin II. Armeekorps
X. Armeekorps
I. Armeekorps
L. Armeekorps
VI. SS-Armeekorps
69. Infanterie-Division
24. Infanterie-Division
Juillet X. Armeekorps
I. Armeekorps
II. Armeekorps
AK Kleffel
Novembre XXXXIII. Armeekorps
XVI. Armeekorps
VI. SS-Armeekorps
1945
Avril XVI. Armeekorps
VI. SS-Armeekorps
XXXVIII. Armeekorps
Korück 583

Annexes

Notes et références

  1. a b c et d (de) « 16. Armee, AOK 16 », sur Lexikon der Wehrmacht (consulté le ).
  2. Eric van den Bergh, Mai 1940 : une victoire éclair, (lire en ligne), chap. 40.
  3. van den Bergh 2009, chap. 41.
  4. van den Bergh 2009, chap. 44.
  5. van den Bergh 2009, chap. 46.
  6. van den Bergh 2009, chap. 52.
  7. Jean-Yves Mary, La bataille des trois frontières : mai-juin 1940, Bayeux, Heimdal, , 471 p. (ISBN 978-2-84048-331-1), p. 154-155.
  8. 16.Armee-Oberkommando sur feldgrau.com

Liens externes