Après les pertes qu'elle a subies lors de la bataille des Ardennes, la division ne comptent plus que 4 000 hommes et seulement une trentaine de chars de combat, stationnés près de Dusseldorf.
En réserve générale, la 11e Panzer, reconstituée au moyen de recrues italiennes, yougoslaves, polonaises, etc., est entraînée en Aquitaine[1] jusqu'au début juillet.
Août-
Après le débarquement de Provence, la mission de la 11e Panzer rameutée dans la région d'Avignon est de couvrir les unités à pied et à cheval de la XIXe Armée allemande qui bat en retraite en remontant la vallée du Rhône. À compter du , elle se heurte au 6e corps d'armée américain et à l'armée française du général de Lattre[2]. Pendant cette période, la 11e Panzer mène des combats contre la Résistance française, notamment à Mouleydier en Dordogne[3].
Une colonne de la 11e Panzerdivision est accusée d'avoir perpétré un crime de guerre à l'encontre de six hommes, arrêtés puis fusillés dans le village de Montferrier-sur-Lez le :
« Le 24 août 1944, vers 16 h, un long convoi de véhicules blindés légers traverse le village. Descendu du Limousin, passé par l'Aveyron, il emprunte les routes secondaires, sous couvert des platanes, pour se protéger des attaques incessantes de la chasse alliée. Cette colonne allemande appartenait à la 11e division de panzers faisant partie de la 19e armée sous les ordres du général Wiese.
Vers 18 h, route de Mende, les soldats de tête arrêtent cinq cyclistes et un camion venant de la distillerie. Comme beaucoup d'autres, ces hommes vont devenir des victimes innocentes de la folie guerrière. Alors qu'ils ne demandaient qu'à rentrer chez eux, tout près de là. Ils n'ont évidemment rien à se reprocher, si ce n'est d'être là où il ne faut pas, au mauvais moment.
Durant deux heures, ces patriotes sont humiliés, demeurent aux mains des Allemands mais espèrent qu'ils auront la vie sauve. Hélas, à l'heure où les villes du Sud sont libérées les unes après les autres, les Allemands en fuite continuent de faire des exemples çà et là. Sans raison.
Vers 20 h, les six otages sont froidement exécutés. Cette scène effroyable se déroule au bord de la route, à hauteur du carrefour de Fescau, contre le mur du bâtiment situé en face de l'actuelle boulangerie. Jean Coste, de Montferrier, avait 44 ans ; René Guérin, de Saint-Christol, 36 ans ; Pierre Sutra, de Montpellier, 39 ans ; André Thibal, de Castelnau, 38 ans ; Louis Long, de Montpellier, 33 ans. Le dénommé Charbonnel, lui, avait 37 ans. »
Les combats de Montélimar mettront à rude épreuve ce rassemblement hétéroclite « d’éléments étrangers (Russes, Ukrainiens, Cosaques, Italiens, Polonais, …) »[4]. La bataille des Ardennes achèvera de détruire cette division blindée.
Photographies
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Notes et références
↑Dominique Lormier, La libération de la France : Aquitaine, Auvergne, Charentes, Limousin, Midi-Pyrénées, Saint-Paul, Souny, , 185 p. (ISBN978-2-848-86065-7), p. 15
↑Maréchal de Lattre, Histoire de la 1re armée française, Plon, 1949
Panzertruppen: Les Troupes Blindées Allemandes 1935-1945 de François De Lannoy et Josef Charita, Éditions Heimdal, (ISBN978-2-84048-151-5)
Jorge Rosado et Chris Bishop (trad. de l'anglais par Christian Muguet), Les divisions blindées de la Wehrmacht : le guide d'identification des blindés : 1939-45 [« Essential tank identification guide »], Paris, Éd. de Lodi, , 192 p. (ISBN978-2-846-90287-8)
Nationale 7, la route de la mort de Thierry Chazalon - D'après le journal de marche et l'album photographique d'un spécialiste-radio à bord du Panther 102 durant la bataille de Montélimar. Auto-édition - 2008 - 1re édition épuisée. (ISBN978-2-9532071-0-1)
Jean-Paul PALLUD, 11. Panzer-Division, dernières attaques en Lorraine, 24 à , in 39/45 Magazine no 310, Éditions Heimdal,
The 11th Panzer Division "Gespensterdivision" de Stephane L. Gabriel
Stéphane Gabriel, The 11th Panzer Division: La 11e Panzer-Division
La 11. Panzerdivision 1940-1945. "Division fantôme", de Stéphane Lavit et Jérôme Croyet, éditions Histoire & Collections, 2022