Étienne Thomas MaussionÉtienne-Thomas Maussion
Étienne Thomas Maussion ou de Maussion, né à Paris le et mort guillotiné à Paris le est un magistrat français d'Ancien Régime et intendant de la généralité de Rouen. Pendant la Terreur, il est arrêté, jugé et guillotiné, pour émigration, complot et en tant qu'ancien intendant. BiographieFamilleÉtienne Thomas Maussion est issu d'une famille de la noblesse de robe et de finances, originaire du Maine[1]. Au début du XXe siècle, les Maussion prétendent que leur famille a été anoblie en 1545 par le roi François Ier[2],[1] en la personne de Daniel Maussion[1]. En fait, la filiation prouvée ne remonte qu'à Pierre Maussion, mort avant 1692, bailli de Brûlon et sénéchal de Champagne. Son fils Thomas Maussion est anobli par charge de secrétaire du roi en 1704, avec lettres d'honneur en 1724[1]. Thomas Maussion est le grand-père d'Étienne Thomas Maussion[2]. En effet, il a deux fils : Thomas-Urbain Maussion, fondateur de la branche des Maussion de Candé et Étienne Maussion, père d'Étienne Thomas Maussion[3]. Étienne Thomas Maussion est né à Paris le [4],[1]. Il est le fils d'Étienne Charles Maussion de La Courtaujay (1705-1773), receveur général des finances de la généralité d'Alençon et de Marie-Thérèse Bergeret (1714-1778)[4],[1], fille de Pierre-François Bergeret (1683-1771), fermier général[5]. Sa sœur Marie Geneviève Perrine Pétronille, née le à Paris et morte le à Londres, épouse à Paris le Antoine Chaumont de La Galaizière (1727-1812), magistrat, maître des requêtes et intendant des généralités de Montauban, de Lorraine et d'Alsace[6]. Son autre sœur Marie-Charlotte épouse en 1763 Jean Thérèse de Beaumont d'Autichamp (1738-1831), dit le marquis d'Autichamp , premier écuyer du prince de Condé[7]. CarrièreÉtienne Thomas Maussion est avocat en Parlement[5]. Il est conseiller au Châtelet de Paris du [5],[1] au [1]. Il accepte d'entrer comme conseiller au Parlement Maupéou le [5],[1]. Il est ensuite conseiller au Grand Conseil en et maître des requêtes du [5],[1] à la Révolution[1]. Il est intendant de la généralité de Rouen[8],[5],[1],[9] de 1787 à la Révolution[8],[1][9]. C'est grâce à l'influence de son beau-père, Jean-François-Claude Perrin de Cypierre (1727-1790), intendant d'Orléans, qu'il obtient de diriger cette généralité[10]. En tant qu'intendant, c'est-à-dire représentant du pouvoir central, il a à juger de nombreux contentieux qui concernent les impôts[9]. Il participe au lancement d'importants travaux d'urbanisme au Havre[11]. Face à l'opposition du Parlement de Normandie, il organise l'enregistrement forcé, le , sous la menace des troupes qu'il réunit pour encercler le Parlement, des édits de Chrétien-François de Lamoignon de Bâville qui réduisent les pouvoirs des cours souveraines[12]. En 1789, comme d'autres intendants avant lui, il est accusé de profiter de la spéculation sur le prix du blé que le gouvernement fait transporter pour approvisionner Rouen[13]. Procès et exécutionLe , Étienne Thomas Maussion part en Italie avec sa femme malade[1],[14] et ses enfants, revient provisoirement à Paris de septembre à puis repart à Bruxelles rejoindre ses fils. Il revient définitivement en France fin février ou début [1]. Il est à Jambville le [14]. Étienne Thomas Maussion est arrêté le , détenu à Versailles[1] puis remis en liberté une dizaine de jours plus tard. Son château de Jambville est mis sous scellés[15]. Il est dénoncé par un de ses fermiers, Hamot, dont il a refusé de renouveler le bail, qui l'accuse d'être allé à Coblence à la fin de l'année 1791 rejoindre ses deux beaux-frères émigrés, Antoine Chaumont de La Galaizière et Jean Thérèse de Beaumont d'Autichamp[1],[16]. Hamot affirme aussi que Maussion a organisé une réunion de nobles à Jambville[16]. Il est inculpé pour crime d'émigration. Pour échapper à la condamnation, il doit prouver qu’il est bien présent en France depuis la date du 9 mai 1792[14]. Les enquêteurs demandent des certificats de résidence qui attestent sa présence à Jambville du au . Le certificat produit à Jambville ne pose pas de problème[16], mais sur celui établi dans la commune de Fontenay-Saint-Père les signatures semblent douteuses. Les dates indiquées sur le certificat établi à Paris sont mises en doute[17]. Il est arrêté une seconde fois le 26 pluviôse an II (), enfermé à la Conciergerie et interrogé trois jours après, le 29 pluviôse[15]. L'acte d'accusation est dressé le 1er ventôse (19 février). Au reproche d'émigration s'ajoute l'accusation d’avoir cherché à affamer le peuple « en faisant accaparer et resserrer les bleds » quand il était intendant de la généralité de Rouen[18]. On glisse de la question de l'émigration à un procès purement politique, l'accusateur public lui reprochant d'avoir « si longtemps et cruellement vexé et opprimé les Citoyens de la cy-devant généralité de Normandie »[19]. Le Tribunal révolutionnaire le condamne à mort le 6 ventôse an II ()[15],[19] pour émigration et pour avoir participé à des complots contre-révolutionnaires[15],[19]. Selon l'acte de condamnation, « Maussion, ci-devant Intendant de Rouen, a pris part à cette conspiration par les intelligences avec les ennemis extérieurs de la République ». Ses biens sont confisqués mais la subsistance de sa veuve et des enfants devra être assurée. Le jugement est exécutoire dans les 24 heures[19]. Il est guillotiné à Paris, place de la Révolution[1] le jour même[4],[1]. Il est inhumé à la chapelle expiatoire[1]. C'est bien en tant qu'ancien intendant qu'il est exécuté[19], l'accusation d'émigration servant de détonateur[20]. Mariage et descendanceÉtienne Thomas Maussion épouse en 1784 Jeanne Antoinette Roberte Orléans Perrin de Cypierre[5],[15], née à Paris le et morte à Rome le [15], fille de Jean-François-Claude Perrin de Cypierre (1727-1790), intendant d'Orléans[5],[15] et de Marie Florimonde Parat de Montgeron (1740-1788)[15]. Elle est la sœur de l'intendant d'Orléans Adrien Philibert Perrin de Cypierre de Chevilly et la nièce du ministre Louis Auguste Le Tonnelier de Breteuil[21]. Étienne Thomas Maussion et Jeanne-Antoinette Perrin de Cypierre ont deux fils :
Œuvre
Références
Voir aussiBibliographie
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