Les élections législatives slovènes de 2018 (en slovène : Državnozborske volitve v Sloveniji 2018) se tiennent le dimanche , afin d'élire les 90 députés de la 8e législature de l'Assemblée nationale pour un mandat de quatre ans.
Le , un référendum d'initiative populaire est convoqué par le collectif « Les citoyens ne doivent pas payer » sur un projet d'infrastructure majeure, soutenu par le gouvernement : la construction d'une voie ferrée de 27 km entre la ville de Divača et le port commercial de Koper, pour un montant total d'un milliard d'euros[3]. Le résultat donne le « Oui » vainqueur à plus de 53 % des suffrages exprimés.
Environ un mois plus tard se tient l'élection présidentielle. Le président de la République sortant Borut Pahor, soutenu par les Sociaux-démocrates, se place en tête du premier tour avec 47 % des suffrages exprimés, mais échoue à l'emporter faute d'une participation suffisante, l'abstention s'élevant à 53 %. Si la candidate du SMC ne reçoit que 1,7 % des suffrages, Pahor se trouve opposé au second tour à Marjan Šarec, un ancien comédien devenu élu local dont la campagne a été basée sur le rejet des élites et qui recueille 25 %[4]. Pahor est réélu avec une avance relativement courte lors du second tour le , obtenant 53,1 % tandis que l'abstention atteint les 60 %[5].
Désaveu et démission de Cerar
Miro Cerar annonce le qu'il démissionne de ses fonctions. Quelques heures plus tôt, la Cour constitutionnelle avait annulé le référendum de 2017, arguant que le gouvernement avait manqué à son devoir de neutralité en soutenant le vote en faveur du « Oui ». Le président du gouvernement juge que « les forces du passé ne nous permettent pas de travailler pour les générations futures » et dénonce le fait que « les partenaires de la coalition se sont efforcés de saper certains projets ». Ce départ intervient dans un contexte de tensions sociales et alors que le Parti du centre moderne[a] est donné très bas dans les sondages[6].
Concernant la possibilité de convoquer des élections anticipées, Cerar laisse ce choix entre les mains du président de la République[7]. Le lendemain, le chef de l'État annonce que les élections législatives prévues au mois de juin se dérouleraient dans la seconde quinzaine du mois de mai[8]. Il indique finalement le qu'il prononce la dissolution de l'Assemblée nationale et convoque le scrutin pour le , le gouvernement Cerar assurant l'expédition des affaires courantes[9].
Un nouveau référendum sur le projet de voie ferrée est organisé le , et voit le « Non » l'emporter d'une très courte tête avec 50,1 % des suffrages exprimés, mais ce résultat n'est pas validé puisqu'il ne représente que 7 % des inscrits, loin des 20 % exigés.
Les deux autres sièges sont réservés aux minorités italiennes et hongroises à raison d'un député chacune, élus en un seul tour à l'aide d'un système de vote pondéré : la méthode Borda. Les électeurs concernés classent les candidats sur le bulletin de vote en leur attribuant des chiffres en partant de 1 pour leur candidat favori. Le candidat classé en premier reçoit autant de voix que de candidats dans la liste, celui classé deuxième une de moins, et ainsi de suite. Le candidat ayant recueilli le plus de voix est déclaré élu. Les slovènes votant pour les représentants des minorités peuvent aussi participer à l'élection des 88 autres sièges[11].
La loi électorale impose que chaque liste présente au moins 35 % de candidats de l'un et l'autre sexe. Les listes ne comportant que trois noms doivent ainsi compter au moins un homme et une femme[10].
Campagne
La période de campagne officielle débute le . Le Parti démocratique slovène (SDS) axe sa campagne sur la question migratoire. Le pays avait en effet été traversé par près d'un demi-million de clandestins en transit vers le nord et l'ouest de l'Europe en 2015 et 2016 lors de la crise migratoire. L'importance du flux avait alors mené les autorités à construire une clôture de 200 kilomètres de long à la frontière avec la Croatie[12].