Les élections législatives slovènes de 2011 (en slovène : Državnozborske volitve v Sloveniji 2011) se tiennent de manière anticipée le dimanche , afin d'élire les 90 députés de la 6e législature de l'Assemblée nationale pour un mandat de quatre ans.
Le DeSUS se retire de l'alliance au pouvoir, lui faisant perdre sa majorité absolue, le [3]. Il est suivi deux mois plus tard par Zares, après le rejet par référendum d'une série de projets gouvernementaux concernant notamment les retraites et le marché du travail[4]. Voulant remanier son gouvernement pour acter cette nouvelle donne politique, Pahor sollicite la confiance des députés le suivant, mais ceux-ci la lui refusent par 51 voix contre[5]. Une semaine plus tard, le président de la RépubliqueDanilo Türk annonce la convocation d'élections anticipées[6].
Les deux autres sièges sont réservés aux minorités italiennes et hongroises à raison d'un député chacune, élus en un seul tour à l'aide d'un système de vote pondéré : la méthode Borda. Les électeurs concernés classent les candidats sur le bulletin de vote en leur attribuant des chiffres en partant de 1 pour leur candidat favori. Le candidat classé en premier reçoit autant de voix que de candidats dans la liste, celui classé deuxième une de moins, et ainsi de suite. Le candidat ayant recueilli le plus de voix est déclaré élu. Les slovènes votant pour les représentants des minorités peuvent aussi participer à l'élection des 88 autres sièges[8].
La loi électorale impose que chaque liste présente au moins 35 % de candidats de l'un et l'autre sexe. Les listes ne comportant que trois noms doivent ainsi compter au moins un homme et une femme[7].
À la surprise générale, le parti de centre gauche Slovénie positive (PS), créé deux mois auparavant par le maire de LjubljanaZoran Janković, arrive en tête du scrutin avec 28,53 % des suffrages. Il devance ainsi le Parti démocratique slovène (SDS) de centre droit de l'ancien président du gouvernement Janez Janša, pourtant favori des sondages. Les Sociaux-démocrates (SD) du chef de l'exécutif sortant Borut Pahor s'effondrent en perdant près de 20 points, tandis que ses alliés ou anciens alliés de la Démocratie libérale slovène (LDS) et de Réel - Les sociaux-libéraux (Zares) sont exclus de l'Assemblée nationale faut d'avoir franchi le seuil des 4 %[11].
La constitution d'une majorité s'annonce néanmoins complexe, les résultats étant très serrés et le prochain exécutif appelé à mener des réformes douloureuses pour assainir les finances publiques. Au soir de l'élection, une association entre PS, les SD et la Liste civique (DLGV) de l'ancien ministre Gregor Virant, en rupture de ban avec Janša, semble être une option envisagée. Si Janša juge que « ces résultats ne sont pas ceux que nous avions espérés », Janković estime que « les résultats montrent que les citoyens veulent un Etat différent, ils ont eu Jansa, Pahor, maintenant ils veulent un Etat démocratique mais aussi efficace »[11].
Conséquences
Le , le président de la République Danilo Türk propose la candidature de Zoran Janković au poste de président du gouvernement, expliquant avoir porté son choix — « comme le veut l'usage » —, sur le « chef du parti ayant rassemblé le plus de votes »[12]. Quatre jours plus tard, alors qu'il négocie une alliance à quatre avec les Sociaux-démocrates, le Parti des retraités et la Liste civique, cette dernière oppose une fin de non-recevoir, faisant état de divergences trop profondes. Aussi le , l'Assemblée nationale rejette la nomination du maire de la capitale par 42 voix favorables, quatre de moins que la majorité requise, une première dans l'histoire démocratique slovène[13].
Le chef de l'État confie, une semaine plus tard, la mission de former le nouvel exécutif à Marko Voljč, cadre dirigeant du groupe financier belge KBC. Türk souligne qu'il « aura naturellement besoin d'un large soutien des partis politiques » car, selon lui, « la Slovénie a besoin d'un Premier ministre disposant d'une crédibilité et d'une bonne réputation pour sortir le pays de la crise »[14]. Le cependant, les partis SDS, DLGV, DeSUS, SLS et NSi — qui totalisent 50 députés sur 90 — annoncent avoir signé un accord de coalition et vouloir proposer la candidature de Janez Janša pour diriger l'exécutif, Danilo Türk réagissant en considérant Janša comme « pas complètement légitime » puisqu'il est mis en cause dans une affaire de corruption[15].
Conformément à la Constitution, la candidature de Janša est soumis aux députés par les groupes parlementaires qui le soutiennent. Il reçoit ainsi l'investiture de l'Assemblée le par 51 suffrages favorables et 39 défavorables[16]. Son gouvernement de 12 ministres reçoit la confiance des parlementaires le suivant, recueillant par 50 voix pour, 10 contre et 22 abstentions[17].
Notes
↑Le quotient de Droop est obtenu par division du nombre total de suffrages exprimés par le nombre total de sièges à pourvoir augmenté de un, plus un.
↑En coalition avec le Parti populaire lors du dernier scrutin.