L'église est située dans le département français du Lot, sur la commune de Saint-Céré.
Historique
La légende de sainte Spérie
Spérie, fille du duc Sérénus, seigneur du castrum de Saint-Céré, s'était vouée à Dieu. Vers 760, Spérie a été condamnée par son frère Clarus et eut la tête tranchée par Elidius, un seigneur voisin, qu'elle refusait d'épouser. Elle prit alors sa tête et alla la laver dans une source claire[2].
On construisit pour abriter sa tombe une chapelle pour accueillir les pèlerins venus en foule.
L'église
L'église actuelle est d'origine romane. Elle est construite sur une crypte où se trouve une table d'autel sculptée en méplat pouvant dater du Xe siècle ou XIe siècle de dimensions en plan de 0,88 m x 0,72 m avec une épaisseur de 0,15 m. La dalle représente un personnage attrapant une grappe de vigne attachée à une palmette ornementale. On y peut lire des lettres, probablement les restes du nom du donateur. On accède à cette crypte par une trappe au niveau du sol de l'église et par quelques marches très raides. La crypte était ouverte à la vénération des fidèles le jour de la fête de sainte Spérie, le [3]. La crypte contient une source. D'après l'abbé Jean-Baptiste Paramelle, les reliques de la sainte auraient été prises par les Anglais.
L'église actuelle est le résultat de nombreuses modifications. À part la crypte, il ne reste plus de traces des constructions antérieures au XIIIe siècle. Après la guerre de Cent Ans, à la fin du XVe siècle, des remaniements sont faits. En 1584, après la prise de la ville par les huguenots, l'église est incendiée et doit être restaurée.
Au XVIIIe siècle on construisit une vaste tribune couvrant la première travée de la nef. Le clocher-porche a été édifié entre 1756 et 1760 avec les pierres provenant de la démolition des anciens remparts.
La première chapelle, au nord, possède un décor Renaissance et abrite l'enfeu et le gisant mutilé du recteur de Loubressac, Antoine Lafargue.
Dans le chœur, un imposant retable polychrome, achevé en 1714, fait de différents marbres, de pierres en calcaire et de bois doré, est orné des statues de saint Pierre, saint Paul, sainte Spérie et sainte Fleur.
↑Jean-Baptiste Paramelle, La vie de sainte Spérie : Vierge et martyre, Limoges, M. Ardant, , 70 p.
↑Dorothée Jacoub, Une dalle sculptée à Saint-Céré (Lot), p. 99-104, Bulletin archéologique du Comité des travaux historiques et scientifique, 1972 (Lire en ligne)
Sous la direction de Nicolas Bru, Archives de pierre. Les églises du Moyen Âge dans le Lot, p. 273, SilvanaEditoriale, Milan, 2012 (ISBN978-8-836621-04-0).