Église Saint-Georges de MontagneÉglise Saint-Georges de Montagne
L'église Saint-Georges est une église catholique située à Montagne, en France[1]. LocalisationL'église est située dans le département français de la Gironde, 500 mètres au sud du bourg de Montagne, sur la route départementale D122 entre Montagne et Saint-Émilion. Historique et descriptionL'église Saint-Georges a été construite au XIe siècle sur des ruines gallo-romaines. Elle a peu changé depuis sa construction et est l’un des exemples les mieux conservés de la première période romane dans le département de la Gironde, . La première mention écrite de l'église date de 1110 lors d’une donation à la collégiale de Saint-Emilion par l’archevêque Arnaud Guiraud (qui a également donné l'église de Faleyrens). Dans la donation l’église de Saint-André est mentionnée également et les comptes de l’archevêché, jusqu’au XVIe siècle, les mentionnent ensemble. Cette seconde église n’a pas survécu aux guerres de religion, mais elle a laissé son nom à un lieu-dit plus à l’est. Elle est également citée dans la liste de 1398 des paroisses du diocèse. La paroisse de Saint-Georges s’étendait sur près de 300 hectares et était enclavée dans celle de Saint-Martin de Montagne. La petitesse de la paroisse est certainement due à la petite surface du domaine gallo-romain qui lui a donné naissance. En 1843, les vestiges d’une villa gallo-romaine furent découverts sur le secteur Saint-André avec les statues de Diane et de Vénus, aujourd’hui au Musée d'Aquitaine. On la présente comme la villa d’Ausone, Luccaniacus, qui s’étendait sur environ 300 hectares, ce qui semble correspondre à l’étendue de la paroisse que formait Saint-Georges et Saint-André. L'axe de l'église est dirigé à peu près exactement vers l'Est. Le plan originel comprend une abside et un petit chœur; au Nord, une absidiole, voûté en cul-de-four et couverte de dalles, qui s'ouvre sur le rez-de-chaussée du clocher et une nef. La porte est sur la face Sud. L’absidiole méridionale a disparu à une période inconnue (l’existence de cette absidiole est parfaitement attestée par la présence de son arc triomphal, particulièrement visible à l’extérieur). Elle a été remplacée par une structure qui forme comme un bras du transept. Cette structure est voûté d'un berceau transversal. L'abside semi-circulaire est voûtée en cul de four et à l'extérieur, couronnée par une corniche portée sur des contreforts plats et supportée par des modillons sculptés. Le chœur est voûté d'un berceau plein cintre. Elle est séparée de la nef par un arc triomphal, également en plein cintre, composé d'un triple rang de claveaux reposant sur des colonnes engagées. L’appareil de la nef, du transept et de l’absidiole nord est fait de moellons irréguliers disposés en lits au milieu desquels se devinent de nombreux remplois antiques. Au début du XIIe siècle l'abside principale est reconstruite en moyen appareil régulier avec de nouvelles fenêtres à double ébrasure et le transept nord est voûté. Le clocher est repris au-dessus d'une corniche qui souligne la base du premier étage. Les parties hautes de l'édifice ont été retouchées, les fenêtres de la nef agrandies. Un oculus ajoure le mur du fond ; deux autres, plus petits, percés dans le mur Sud du transept, donnent de la lumière au-dessus de la voûte actuelle de ce transept. Les contreforts sont refaits, identiques à ceux de l'abside. L’avant-corps intégrant le portail méridional est construit.
Le clocherLa partie la plus curieuse de l'église est le clocher. Monté en même temps que les constructions auxquelles il adhère, il est à quatre étages: un rez-de-chaussée plein ; ensuite, trois étages, dont chacun a, sur chaque face, une fenêtre en plein cintre. Celles du dernier étage sont séparées par une colonne, formant ainsi deux petites baies géminées. La tour est plus étroite à la base qu'au sommet, de 15 à 20 cm. De plus, sur les arêtes Nord-Est et Sud-Est, la construction est échancrée en angle rentrant, jusqu'à la base du second étage au Sud-Est, jusque vers le milieu de ce même étage au Nord-Est; à partir de ce niveau, elle reprend toute sa largeur, de sorte que la différence, quand on regarde la tour de biais, parait beaucoup plus accusée qu'elle n'est. Une autre singularité du clocher consiste dans la façon dont est traitée la corniche de premier étage: entre les modillons, qui sont de forme inaccoutumée, certaines métopes sont forées de trous ronds. Des trous analogues se voient en d'autres endroits du clocher et dans le pignon voisin, où ils sont cernés de traits concentriques. On trouve le même style de métope à l'église Notre-Dame de Cornemps. Le portailLe portail méridional date de la fin du XIe siècle et l'avant-corps dans lequel il s'ouvre date du début du XIIe siècle. Cet avant-corps est inspiré de l'art antique avec son arc triomphal haut et étroit dominé par un fronton triangulaire. À l'intérieur, dans l'axe qui domine l'entrée se trouve une ouverture, en hauteur, communiquant avec une logette d'où l'on pouvait se protéger contre l'assaillant pendant la Guerre de Cent Ans au XIVe siècle et les Guerres de religion au XVIe siècle. L'arc de l'entrée est porté par deux paires de colonnettes engagées, trapues et vigoureuses.
Ce thème de mise en garde est fréquent dans l'iconographie romane[3]. L'homme pécheur, qui suit ses instincts animales vers la luxure peut entrainer avec lui des imprudents.
Au-dessus de l'arc est disposée une ligne de modillons/métopes dont il ne subsistent que :
Les modillonsL'abside principale est décorée de modillons figurés du début du XIIe siècle. Les représentations sont des classiques de l'iconographie des modillons romans. On trouve : des cracheurs de rinceaux (hommes et animaux) ; des tireurs de langue (hommes et animaux), un geste très obscène à l'époque ; des symboles des péchés capitaux (luxure et vanité) ; des professions maudites (joueur de cor) et des têtes d'animaux maléfiques (bouc, loup, serpent).
L'intérieurL’intérieur de l’église est très sobre. La nef est dépourvue de tout décor sculpté, le plafond est en bois et la charpente apparente. Le mobilier de la nef est très réduit : deux anciens bénitiers, une chaire à prêcher et un tableau. Le décor sculpté est concentré dans le presbytérium.
L'arc triomphalL'arc triomphal, en plein cintre, repose sur deux double colonnes. Au sommet des colonnes des chapiteaux présentent des motifs de feuillages et animaux fantastiques. Au nord le chapiteau occidental est décoré avec des feuillages de chêne, par contre le chapiteau oriental est historié. Au centre de la face principale on voit une fleur inscrite dans une tore et aux angles de la corbeille se trouvent deux créatures aux ailes déployées et aux pied griffus. Sur les petites faces, un énorme serpent ou dragon avec une denture impressionnante qui est en traine d'avaler la tête du 'oiseau'. Au sud c'est le chapiteau oriental qui est décor avec une frise de palmettes et le chapiteau occidental qui est historié. La corbeille est occupée par deux lions affrontées sur la face principale, leurs têtes se sont détournées vers les angles de la corbeille et les corps s'étendent sur les petites faces. Les deux queues sont rentrées, puis redressées et sexualisées et les lions se sont liés entre eux par une ligature bouclée autour du cou. L'absideDans le sanctuaire on trouve une arcature aveugle, basse, portée sur colonnettes. L'arcade date de la reconstruction de l'abside au XIIe siècle, mais quelques chapiteaux sont plus récents et sont sans décoration. Certains des chapiteaux sont décorés de feuillages, palmettes et arbustes, imitant les chapiteaux corinthiens et deux chapiteaux sont historiés. Au nord les chapiteaux n° 2, 5, 6, 7 et 8 sont sculptés et au sud les chapiteaux n° 4, 5, 6 et 7. Les deux chapiteaux historiés sont les sixièmes de l'arcature nord et l'arcature sud.
L'extérieur
L'édifice est classé au titre des monuments historiques le [1]. AnnexesBibliographie
Articles connexesLiens externes
Références
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