L'École des beaux-arts du Viêt Nam (vietnamien : Trường Đại học Mỹ thuật Việt Nam) est une école d'art vietnamienne située dans le district de Hai Ba Trung à Hanoï.
Elle a été fondée en 1924, à l'époque de l'Indochine française[1], sous le nom d’École des beaux-arts de l'Indochine (EBAI), puis renommée en 1945 Université des Beaux-Arts du Viêt Nam.
Elle a formé de nombreux artistes vietnamiens importants et participe à de nombreux programmes d'échanges internationaux.
Histoire
L'École des beaux-arts de l'Indochine (EBAI) a été fondée en 1924 par le gouvernement colonial français dans la lignée de l'École nationale des beaux-arts d'Alger, fondée en 1843, et de l'École des beaux-arts de Tunis, fondée en 1923. Elle était destinée à tous les étudiants en art de l'Indochine française, même si, inévitablement, la plupart venaient d'Hanoï et du Tonkin[2],[3]. Elle a formé plusieurs générations d'étudiants vietnamiens (et quelques étudiants laotiens et cambodgiens) à la peinture de tradition occidentale, ouvrant la voie à un style d'art moderne spécifiquement vietnamien.
Ses fondateurs étaient le français, Victor Tardieu et l'artiste vietnamien Nguyen Nam Son[4]. Tardieu fut son premier directeur, jusqu'en 1936, puis le sculpteur Évariste Jonchère la dirigea de 1938 à 1945[5].
Plusieurs des artistes français qui y enseignèrent, comme dans les écoles d'art du sud du pays, étaient des gagnants du Prix d'Indochine : depuis 1925, remporter le prix permettait d'y enseigner un an. Parmi ces professeurs, on compte le peintre Joseph Inguimberty[6] (de 1926 à 1945) et Alix Aymé, femme du général Georges Aymé, qui y revivifia la tradition de la peinture sur laque.
En 1954, les professeurs et les étudiants revinrent à Hanoï, où fut créé en 1957 une nouvelle École Supérieure des Beaux-Arts de Hanoï sous la direction du peintre Tran Van Can (1910-1994).
En 1981 cette institution fut renommé Université des Beaux-Arts de Hanoï. Elle dispense des BA en beaux-arts en cinq ans, ainsi que des Masters en deux ans (ou trois ans à temps partiel), dans les domaines de la peinture, des arts graphiques et de la sculpture, ainsi que des BA en éducation artistique en quatre ans[10].
↑(en) Nora A. Taylor Painters in Hanoi: an ethnography of Vietnamese art, page 13, 2009.
↑(en) The Country of Memory: Remaking the Past in Late Socialist Vietnam, page 111 Hue-Tam Ho Tai, 2001 : « En 1925, l'École des Beaux Arts d'Indochine (EBAI) était fondée, et une vingtaine d'étudiants s'y inscrivirent. La plupart venaient de familles éduquées de la haute société de Hanoï. Quelques-uns venaient du Cambodge et du Laos, et il y avait aussi quelques résidents coloniaux. Des cours de composition, anatomie, perspective, peinture et dessin étaient dispensés, en conjonction avec quelques cours d'arts « indigènes » (...) »
↑(en) Arts of Asia: Volume 39. 2-3. p. (?). Arts of Asia Publications, 2009.
↑(en) Joubert, Lindy . (2008). 'Educating in the Arts: The Asian Experience: Twenty-Four Essays.' Volume 11 of Education in the Asia-Pacific Region: Issues, Concerns and Prospects. Springer. p. 43. (ISBN1402063865)
↑Arts of Asia: Volume 39. :2-3. p. 94. Arts of Asia Publications, 2009.
↑(vi) Quang Phòng, Tuy Trà̂n, Quang Viet Mỹ thuật hiện đại Việt Nam, 1996.
Paris-Hanoï-Saïgon, l'aventure de l'art moderne au Viêt Nam (catalogue de l'exposition au Pavillon des Arts, du au ), Paris-Musées, , (ISBN9782879004013).
Du fleuve Rouge au Mékong : visions du Viêt Nam : exposition, Paris, Musée Cernuschi, du au , Paris-Musées : Findakly : Musée Cernuschi, 2012.
Paliard Pierre, Un art vietnamien: penser d'autres modernités Le projet de Victor Tardieu pour l'École des Beaux-Arts de l'Indochine à Hanoï en 1924, Paris, L'Hamattan, 2014