Yvonne RoksethYvonne Rokseth
Yvonne Rokseth (née Rihouët le à Maisons-Laffitte et morte le à Strasbourg) est une musicologue française, spécialiste de la polyphonie du Moyen Âge et de la Renaissance. BiographieYvonne Rokseth est la fille[1] de Jean Eugène Georges Rihouët (1864-1949), avocat à la Cour d'appel de Paris[2], puis juge de paix[3], et de Claire Marie Hélène Lambert (1869-1958), pianiste de concert[4]. Elle étudie la musique au Conservatoire de Paris et obtient son baccalauréat en 1908[5]. Elle obtient en 1915 une licence ès sciences[6], puis une licence ès lettres, mention philosophie[7], à l'université de Paris. Elle obtient également un diplôme d'études supérieures avec un mémoire intitulé « L’idée de finalité chez les biologistes contemporains ». En parallèle, elle étudie l'orgue sous la direction d'Abel Decaux et la composition avec Vincent d'Indy et Albert Roussel, à la Schola Cantorum de Paris. En 1920, elle suit avec Dragan Plamenac et Geneviève Thibault le séminaire de musicologie du mercredi d'André Pirro à la bibliothèque de musique de la Sorbonne. En 1921, elle commence une thèse, intitulée La musique d'orgue au XVe siècle et au début du XVIe[8], sous la direction de ce musicologue, qu'elle soutient le [6],[9], et qui lui vaut le prix Kastner-Boursault décerné en 1931 par l'Académie des Beaux-Arts[10]. Elle s'intéresse tout particulièrement aux musiciennes du Moyen Âge[11], avant l'émergence des études de genre[12]. Yvonne Rokseth compose également de la musique. Sa Fantaisie pour piano et orchestre lui permet d'être lauréate en 1921 du Prix de l'Aide aux femmes de profession libérale[6]. Elle traduit aussi de l'allemand l'ouvrage Histoire de la musique de Charles Nef, qui est publié en français chez Payot en 1925[13]. Elle passe le diplôme technique de bibliothécaire en 1934 et devient auxiliaire à la Bibliothèque nationale de France le [14]. Elle y est chargée de la responsabilité de trois collections musicales, en vue de préparer la création d'un département de la musique. Elle y propose une méthode de catalogage détaillé qui facilite l'accès aux œuvres musicales. En [15], elle est recrutée comme maîtresse de conférences à l'université de Strasbourg : c'est la première femme qui enseigne la musicologie à l'université[5]. Lorsque cette université est déplacée à Clermont-Ferrand, en 1939, elle y déménage, et y crée une chorale universitaire. Sur place, selon Geneviève Thibault, elle « prête son appartement à des étudiants traqués, héberge souvent des (hors-la-loi), distribue des feuilles secrètes, abrite un poste émetteur »[6]. Échappant à la rafle de Clermont-Ferrand, le , elle fuit à Paris où elle vit cachée jusqu'à la libération. Elle obtiendra en 1946 la médaille de la Résistance française[16]. Elle revient à Strasbourg en , et y devient professeure des universités en 1946. En , le Te Deum qu'elle avait composé en l'honneur de la libération de Strasbourg, dédié au Général Leclerc est créé par le Chœur de Saint-Guillaume dirigé par Fritz Münch[5],[17]. En 1950, les éditions de l'Oiseau-Lyre publient une série de six disques intitulée Polyphonies du XIIIe siècle[18], dont les chants sont tirés du manuscrit H196 de la Bibliothèque de l'Université de Montpellier[19], qui avait été édité par Yvonne Rokseth en 1935. Vie privéeEn 1914, Yvonne Rokseth se marie avec un ingénieur de construction navale, Pierre Ledieu[1]. Ils ont en 1918 une fille, Odile, qui épousera le musicologue Guillaume de Van[6]. Elle a deux autres filles, Anne-Cécile et Ève-Marie[20], à la suite de son mariage en 1925 avec Peter Hjalmar Rokseth, qui devient en 1927 professeur de philologie romane à l'université d'Oslo[6]. Distinction
Notes et références
Liens externes
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