La yohimbine est le principal alcaloïde de l'écorce de l'arbre ouest-africain Pausinystalia yohimbe (anciennement Corynanthe yohimbe), famille des Rubiaceae. Il y a 31 autres alcaloïdes du groupe des yohimbanes dans le yohimbe.
Pharmacologie
La yohimbine est un antagoniste compétitif des récepteurs adrénergiques alpha-2 sélectifs pour lesquels elle a une affinité élevée et des récepteurs adrénergiques alpha-1, sérotoninergiques (5-HT1A, 5-HT1B, 5-HT1D, 5-HT1F, 5-HT2B), et dopaminergiques (D2), pour lesquels elle a une affinité modérée. La yohimbine agit aussi sur les récepteurs 5-HT1A en tant qu'agoniste partiel[2],[3].
La consommation de yohimbine est caractérisée par une accélération du rythme cardiaque, une stimulation psychique, des insomnies, des érections masculines spontanées, une intensification des émotions et parfois des changements de perceptions allant jusqu'à provoquer des hallucinations[4].
Les effets durent en moyenne de 2 à 10 heures (demi-vie de 2,5 heures[5]), cependant certains mécanismes d'élimination peuvent faire persister les effets jusqu'à 3 jours (demi-vie de 13 heures[5]) pouvant être à l'origine de crises d'angoisse.
Certains usagers consomment de la vitamine C en combinaison avec la yohimbine car elle augmenterait la durée de ses effets.
Toxicité
Plusieurs décès par overdose sont mentionnés dans la littérature scientifique[6].
La yohimbine est toxique lorsqu'elle est injectée[7].
Son utilisation dans l'alimentation est interdite en France depuis 2019[8].
↑(en) Millan MJ, Newman-Tancredi A, Audinot V, et al., « Agonist and antagonist actions of yohimbine as compared to fluparoxan at alpha(2)-adrenergic receptors (AR)s, serotonin (5-HT)(1A), 5-HT(1B), 5-HT(1D) and dopamine D(2) and D(3) receptors. Significance for the modulation of frontocortical monoaminergic transmission and depressive states », Synapse, vol. 35, no 2, , p. 79–95 (PMID10611634, DOI10.1002/(SICI)1098-2396(200002)35:2<79::AID-SYN1>3.0.CO;2-X)
↑ a et b(en) T. Hedner, B. Edgar, L. Edvinsson et J. Hedner, « Yohimbine pharmacokinetics and interaction with the sympathetic nervous system in normal volunteers », European Journal of Clinical Pharmacology, vol. 43, no 6, , p. 651–656 (ISSN1432-1041, DOI10.1007/BF02284967, lire en ligne, consulté le )
↑Colin Anderson, Dan Anderson, Nicole Harre et Norman Wade, « Case study: two fatal case reports of acute yohimbine intoxication », Journal of Analytical Toxicology, vol. 37, no 8, , p. 611–614 (ISSN1945-2403, PMID23846025, DOI10.1093/jat/bkt057, lire en ligne, consulté le )
↑Wink, M., Van Wyk, B.-E., Mind-Altering and Poisonous Plants of the World, Timber Press, Portland, 2008, 464 p. (ISBN978-0-88192-952-2)