La république du Bouregreg ou république de Salé fut une république maritime, qui a existé à l'embouchure du fleuve Bouregreg durant la période allant de 1627 à 1668. Elle était formée des trois cités : Salé, Rabat et la Kasbah (aujourd'hui quartier de Rabat), où siégeait le diwan. Le développement de ces deux dernières cités, situées sur la rive gauche de l'embouchure du Bouregreg, est à l'origine de l'actuelle ville de Rabat, appelée alors « Salé-le-Neuf ».
On appelle également parfois ce petit État « république des pirates du Bou Regreg », car il s'agissait effectivement d'une association de pirates, ou tout au moins de corsaires. Née de l'arrivée des musulmans (habitants d'Hornachos tout d'abord, puis Morisques espagnols) expulsés par décision du roi d'Espagne, cette communauté de pirates, à l'abri des attaques derrière les hauts-fonds protégeant l'entrée de l'embouchure du Bouregreg, prospéra en attaquant des navires et en effectuant des raids jusqu'en Cornouailles, et même en Islande. Elle laisse au Royaume-Uni le souvenir des Sallee Rovers (« les écumeurs des mers de Salé »), comme en témoignent les aventures de Robinson Crusoé, captif des corsaires de Salé.
Au XVIIe siècle, l’arrivée des réfugiésmusulmans d’Espagne donne un nouveau souffle à la cité et crée une rivalité avec la ville mitoyenne de Rabat. Les Morisquesandalous, animés pour certains d'un esprit de revanche contre les chrétiens, se lancent dans une guerre de course et constituent une puissante entité politique connue sous le nom de République du Bouregreg, menant des expéditions jusqu'en Cornouailles. Renommés pour leur audace et leur ruse, les corsaires de Salé laissent l'image des « Sallee Rovers » dans la mémoire des Anglais. Jusqu'au XVIIIe siècle, l’activité commerciale permet à Salé d’étendre son influence dans la région, tout en menant des activités de piraterie dans des contrées très éloignées telles que l'Islande et Terre-Neuve.
Avec le XIXe siècle s’amorce la fin du rôle commercial prépondérant de la ville, et Salé se renferme sur elle-même. Elle demeure, au cours du XIXe siècle et pendant l’époque des protectorats français et espagnol, un haut lieu de culture, de résistance et de vie religieuse. La médina de la ville contient nombre de monuments, de riads d'inspiration hispano-morisque, de zaouïas, de marabouts et de bibliothèquesprivées. Depuis la fin du XXe siècle, elle connaît une forte croissance de sa population et du même coup une dégradation de son image, notamment du fait d'un urbanisme devenu anarchique.
Après sept heures d'affrontements, l'artillerie marocaine de Salé soutenue par celle de Rabat et dirigée par le pacha Abdelhadi Zniber subit d'importants dégâts. L'escadre française commandée par le contre-amiralLouis Dubourdieu bombarde la ville jusqu'au lendemain en détériorant sérieusement les infrastructures de la ville, dont la Grande Mosquée qui est gravement touchée.
Les pertes françaises sont minimes, le Henri IV et le Sané sont endommagés et comptent 4 morts et 18 blessés, tandis que les pertes marocaines vont de 18 à 22 tués, dont les deux tiers sont des civils.
L'issue de l'affrontement, bien qu'étant indécise suite au retrait des forces françaises, est revendiquée comme une victoire pour chacun des belligérants.