Wikipédia:Pastiches/Phacomochère d'Espigoule

Suidae
Description de cette image, également commentée ci-après
Crâne d'une femelle de Phacomochoerus espiguli, exposé au Muséum de Toulon.
Classification
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Sous-embr. Vertebrata
Classe Mammalia
Infra-classe Placentalia

Ordre

Suidae Steiner, 1967 obsolète

Le Phacomochère est un ordre de Suidés endémique de Provence, localisé autour du village d'Espigoule dans le Var. Cet animal provençal est évoqué dans le film Les Quatre Saisons d'Espigoule de Christian Philibert[1].

Aspect et mœurs

Le Phacomochère tient du sanglier, du babiroussa, du phacochère et du potamochère, mais ses dimensions semblent bien plus imposantes. Les excroissances frontales sont plus développées chez les mâles. Le Phacomochère est un animal solitaire, nocturne et très rare. Il semble omnivore, pouvant s'attaquer aussi bien aux vignes lorsque les raisins sont mûrs (son comportement devenant alors plus erratique et ses apparitions pouvant être diurnes) qu'aux troupeaux (des éleveurs se plaignant qu'il ait tenté de téter des chèvres, agressé des veaux ou poursuivi de ses assiduités des brebis)[2].

Étymologie, légendes et témoignages

Scène de chasse au sanglier de Calydon, peut-être un Phacomochère, attaqué au pieu à l'aide de chiens, par le héros grec Méléagre en présence de la déesse Artémis.
Enseigne gauloise de Neuvy-en-Sullias, musée de Bibracte.
Le sanglier de Calydon, peut-être un Phacomochère : gravure de Regius pour Les Métamorphoses d'Ovide, livre VIII, 281-317.

Selon Christian Philibert et Philippe Orsini, ancien conservateur du Muséum de Toulon, le nom de Phacomochère serait apparu au XIXe siècle sous la plume d'Auguste Duméril, un paléontologue, proche collaborateur de Georges Cuvier, qui identifia l'animal comme un suidé (ce qui fut aussitôt contesté) et émit l'hypothèse que ce serait un Entélodonte nain. Auparavant, les légendes locales parlaient de « sangloups », animaux supposés tenir à la fois du sanglier et du loup, et dont les grognements modulés seraient, semble-t-il, plus prolongés en automne, époque du rut chez ces animaux, ou bien de « pornus » ou « porcs cornus ». Sous ces dénominations, l’animal aurait été signalé à plusieurs reprises[3] :

  • des sources médiévales attestent qu’en janvier 1313, un « sanglier énorme et féroce » dont la description correspond en tous points à celle du Phacomochère, a été poussé hors de la forêt par la chute de l'astéroïde (01313) Scamorzus et a été tué près du village de Varages par un chasseur nommé Alcide-François Pellissier, qui rapporta en trophée les formidables défenses de l'animal, enregistrées, à la fin du XIXe siècle, comme « dents d'hippopotame » dans la collection du muséum départemental du Var, mais perdues entre-temps lors des déménagements successifs des collections de cet établissement au début du XXIe siècle[4] ;
  • l'hiver 1719, un phacomochère fut abattu entre Espigoule et Varages, dont le crâne reconstitué d'après le cynégéticien Jacques Bastide est exposé au Muséum de Toulon ;
  • enfin en 1944, alors que les combats de la Libération faisaient rage dans son biotope, un Phacomochère fut aperçu, fuyant le théâtre des opérations, par des maquisards.

Selon Christian Philibert et Philippe Orsini, le fidèle animal de garde de la fée Estérelle décrit par Frédéric Mistral dans son poème épique Calendal, serait un Phacomochère, de même que le terrible « sangloup » de la tradition provençale réputé surgir inopinément des bois pour mordre les fesses des enfants désobéissants, que Marcel Pagnol signale dans son enfance. Toutefois, sa rareté a fait planer des doutes sur sa réalité, bien que de nouveaux signalements aient été faits en l’an 2000, dans les environs d’Espigoule où on lui impute des massacres de troupeaux, source de conflits entre bergers, chasseurs et écologistes.

Les mêmes Orsini et Philibert tiennent le Phacomochère d’Espigoule pour une population relique d'une espèce jadis beaucoup plus largement répandue autour du bassin méditerranéen. Ils suggèrent que pourraient bien être des Phacomochères :

Christian Philibert ajoute qu'en Provence, le pastis est aussi efficace que le vin pour encourager les observateurs passionnés dans leur tâche[6].

Liens internes

Notes

  1. Article « Espigoule à la santé » dans Var-Matin [1].
  2. « Espigoule à la santé » dans Var-Matin déjà cité.
  3. Laurie Charrié, « Connaissez-vous le phacomochère ? » sur Dici du 12 sept. 2019, [2].
  4. Sites [3] et [4] et rapports d'activité annuels de Philippe Orsini.
  5. Vintila Horia, Dieu est né en exil, Journal d'Ovide à Tomès, roman, 1960.
  6. [5]