Vittoria TesiVittoria Tesi
Vittoria Tesi, dite « la Fiorentina » ou « la Moretta » (la Florentine ou la petite mauresque/brune) (née le [1] à Florence - morte le à Vienne, Autriche) est une chanteuse d’opéra italienne du XVIIIe siècle (contralto). Elle est « considérée comme la première chanteuse de couleur en évidence dans l'histoire de la musique occidentale[2]. » BiographieNée à Florence d'un laquais d'origine africaine au service du castrat Francesco De Castris (vers 1650-1724), Vittoria Tesi est tenue sur les fonts baptismaux par De Castris lui-même et la célèbre soprano Vittoria Tarquini (vers 1670–1746), dite la Bombace ou la Bambagia, à qui elle est évidemment redevable de son prénom[3]. Après s'être formée à l'école de chant de Francesco Redi à Florence et à celle de Francesco Campeggi à Bologne, elle se perfectionne auprès d'Antonio Bernacchi et fait ses débuts sur scène à 15 ans, a Parme, dans Il Dafni d'Emanuele d'Astorga, puis chante à Bologne, Venise et Dresde, à la suite d'Antonio Lotti. De 1721 à 1747 elle se produit dans toute l’Italie, principalement dans les grandes et petites villes du centre-nord et à Naples, partageant la vedette avec de castrats tels que Farinelli, Caffarelli ou son maître Bernacchi, ou encore de prima donnas comme Francesca Cuzzoni. La seule apparition à l'étranger pendant cette période « italienne » est à Madrid, à la cour de Philippe V, dans la saison 1739-1740. En 1748 elle s'installe définitivement à Vienne, se produisant pendant trois ans avec succès au Burgtheater. Elle crée la Semiramide riconosciuta de Gluck. Elle se retire de la grande scène publique à partir de 1751 pour se consacrer à l’enseignement : Caterina Gabrielli, A.L. De Amicis et Elisabeth Teyber (ca) sont parmi ses élèves. Elle apparaît sur scène pour la dernière fois dans le Château de Hof à Engelhartstetten en 1754, jouant le personnage de Lisinga dans la première de Le cinesi de Christoph Willibald Gluck devant l'impératrice Marie-Thérèse et l'empereur François Ier. Nommée « Virtuosa della corte imperiale », logée avec dévotion les vingt dernières années de sa vie dans le palais du prince Joseph-Frédéric de Saxe-Hildburghausen, elle meurt très riche à Vienne le . Sa dépouille est enterrée dans l'église des Capucins sur la place Neuer Markt, où se trouve la crypte impériale des Habsbourg et où la chanteuse est inhumée, « sans pompe », grâce à un énorme legs de mille florins en faveur du couvent des Capucins annexé à l'église[4]. Contralto, elle avait un magnifique timbre grave, ce qui lui permit de tenir des rôles masculins surtout au début de sa carrière. Assez disgracieuse pour certains[5], elle compensait par un jeu scénique, une intelligibilité des textes et des qualités expressives hors du commun. Notes et références
Bibliographie
Liens externes
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