Viola Wills naît le 30 décembre 1939 dans la ville de Watts, au sud de Los Angeles[2].
À l'âge de huit ans, elle gagne un concours organisé par la Fédération des églises baptistes lui ouvrant les portes d'une scolarité au Los Angeles Conservatory of Music où elle préfère les leçons de piano (sous la direction de Earl Vorhees[3]) aux cours de chant. Toutefois, elle perd rapidement son intérêt pour la musique classique et se marie durant son adolescence. À l'âge de 21 ans, elle a déjà six enfants[4]. À la suite de difficultés financières, elle décide de revenir au chant pour essayer de percer dans le monde de la musique soul et R&B[5].
En 1965, son cousin Esther Ray Potts lui propose de faire les chœurs sur un morceau produit par Barry White, qui tente alors de se faire un nom en tant que producteur et chasseur de talent. Il lui propose un contrat d'artiste solo chez Bronco Records, raccourcit son nom en 'Viola Wills', plus accrocheur, et réalise quatre simples avec elle mais qui n'obtiennent pas de véritable succès à grande échelle. White rencontre alors Love Unlimited, commence à définir son style 'soul symphonique' et perd l'envie de produire Wills[4].
Sur les conseils de James Gadson, batteur du groupe Charles Wright and the Watts 103rd Street Rhythm Band, elle se remet alors à l'écriture de chansons. Gadson l'accompagne pour l'écriture de certains titres, lui fait découvrir différents aspects de l'industrie musicale[3] et lui obtient un passage dans l'émission Soul Train[5]. En 1971, un ami de Gadson[6] la présente à Gloria Jones qui lui propose d'intégrer le groupe de choristes The Sanctified Sisters[3] qu'elle a créé avec Virginia Ayres et Beverly Gardner[7]. Cela lui permet de devenir choriste auprès de Joe Cocker lors de sa tournée européenne, en remplacement de Claudia Lennear. Cette tournée est synonyme d'éloignement familial mais lui permet d'acquérir de l'expérience. Elle gagne en notoriété lorsqu'elle interprète Do Right Woman qui devient l'un des moments forts des sets sur scène, passage inclus sur l'album de Joe Cocker en 1972. Deux ans plus tard, à la demande de Nigel Thomas pour le label Goodear[3], elle sort son premier album, Soft Centers, fruit d'une collaboration avec les musiciens de Joe Cocker[4] et ses amies choristes. Il ne renferme que des titres originaux de Wills[3].
C'est à cette époque que Viola monte son premier groupe au Ronnie Scott's, un club de jazz de Londres. Elle invite ses enfants devenus adolescents à entrer dans la formation et la nomme Viola Wills and The Iveys. Ils tournent en Europe ainsi qu'en Amérique du Sud et font l'ouverture de Smokey Robinson[8],[9], George Benson et The Moments. Puis elle part en tournée de son propre chef, accompagnée des Crusaders[3].
De retour aux États-Unis, elle se détache quelque peu de l'industrie musicale et obtient un diplôme en musicothérapie. Elle écrit et interprète un one-woman-showautobiographique intitulé Willspower[4].
En 1982, elle interprète une version disco de Stormy Weather qui devient un hit dans les clubs (#4 au Hot Dance). Elle divorce, se remarie avec Robert Ashmun et crée l'année suivante le label RVA (pour Robert Viola Ashmun)[2].
Elle retrouve les classements nationaux en 1986 avec Dare to Dream, mais la période disco touche à sa fin et elle se retrouve seule et sans argent[5]. Revenue s'installer au Royaume-Uni à Brighton, elle fonde un groupe dont le style résulte d'une fusion de jazz et de gospel[2] qu'elle nomme Jazzspel[4].
En 2006, elle retourne aux États-Unis afin d'être plus proche de sa famille qui compte alors six enfants (Vincent, Christopher, Regina, La Donna, David et Rejal[8]), vingt-et-un petits-enfants et huit arrière-petits-enfants. Elle a été mariée deux fois et divorcée deux fois[4].
Elle meurt des suites d'une leucémie le 6 mai 2009 à Phoenix, en Arizona[2] et est enterrée au Angeles Abbey Memorial Park de Compton, dans le comté de Los Angeles[11].
Discographie
Discographie issue de Discogs[1], sauf mention contraire.
Au milieu des années 1970, un membre de Love Unlimited, Glodean James, suggère à Barry White d'utiliser l'introduction au piano de Lost Without The Love Of My Guy de Viola Wills dans une nouvelle chanson. Répondant d'abord par la négative (White ne voulait pas se répéter), il finit par revenir sur sa décision et réutilise la progression au piano sur I Belong To You. La ballade devient numéro un au classement R&B à la fin de l'année 1974 et est présente sur les albums In Heat et Best Of Love Unlimited[1].
La chanson francophone Tu m'oublieras interprétée par Régine en 1980 (puis Jeane Manson et Larusso) est l'adaptation de la chanson You Will Forget, sortie en 1979 sous son pseudonyme Irma Jackson[13].