L'Aragon, qui a connu un exode rural particulièrement intense et rapide au cours de la deuxième moitié du XXe siècle, compte de très nombreux villages abandonnés.
Histoire
Certains villages abandonnés l'ont été à la fin du Moyen Âge, notamment à la suite de la peste noire ; la population aragonaise aurait baissé d'environ 45 % entre 1348 et 1400[1].
Au cours d'une longue période de croissance démographique (quadruplement de la population entre la fin du XVIe et le milieu du XIXe siècle), le nombre de foyers de population s'accroît sensiblement en Aragon. Néanmoins, à partir du début du XXe siècle, la population commence à quitter les villages (en particulier ceux situés en altitude et éloignés des principaux axes) pour se concentrer peu à peu dans les villes et dans les villages de fond de vallée.
Par ailleurs, certains projets d'infrastructure, notamment la construction des barrages de Mediano, Mequinenza, Ribarroja et Yesa, conduisent les autorités à contraindre la population à abandonner certains villages comme la vieille ville de Mequinenza. Le projet de barrage de Jánovas, finalement jamais construit, conduit à l'abandon forcé des villages de Jánovas, Lavelilla et Lacort[2].
En 2017, l'agglomération de Saragosse accueille plus de la moitié de la population aragonaise[3]. Un phénomène semblable peut être observé à l'échelle des provinces (Huesca accueille 25 % des habitants de la province de Huesca, Teruel accueille 26 % des habitants de la province de Teruel) et des communes (un des exemples les plus frappants est Sabiñánigo, qui couvre près de 600 kilomètres carrés mais dont le principal foyer de peuplement accueille près de 90 % de la population de la commune). Beaucoup de zones rurales de l'Aragon connaissent donc des densités de population extrêmement basses, inférieures à 2 habitants au kilomètre carré dans certaines vallées, comme la Guarguera.
Le nombre de foyers de population abandonnés, en incluant les villages et les hameaux, est sans doute compris entre 350 et 400, dont 175 pour la seule province de Huesca[4]. Une partie de ces villages ont été abandonnés à des périodes antérieures.
Un mouvement de réoccupation des villages abandonnés est en cours depuis la fin des années 1980, et une trentaine de villages abandonnés sont habités à nouveau[5],[6].
Liste des villages abandonnés par province et par commune
Collectif, Los que dejaron su tierra: Crónicas sobre despoblación en Aragón, libros.com, 2018
Max Daumas, « Les conséquences géographiques d'une implantation industrielle en montagne : la population de Sabiñanigo », Revue géographique des Pyrénées et du Sud-Ouest, 33-4, 1962, p. 325-337
(es) Cristian Laglera, Despoblados de Huesca, trois tomes, Editorial Pirineo
(es) Lorenzo López Trigal, Antonio Abellán García et Dirk Godenau (coord.), Despoblación, envejecimiento y territorio, Universidad de León, Servicio de Publicaciones, 2009
(es) Vicente Pinilla et Luis Antonio Sáez (coord.), Despoblación y políticas públicas en Aragón, avec la collaboration du CEDDAR, Saragosse: Departamento de Presidencia y Relaciones Institucionales, Secretaría General Técnica, D.L., 2002
Site du CEDDAR (Centro de Estudios sobre la Despoblación y Desarrollo de Áreas Rurales, Centre d'études sur le dépeuplement et le développement des zones rurales, basé à Saragosse)