Victorine GorgetVictorine Gorget
Victorine Gorget, née le à La Villette et morte le à Nouméa, est une blanchisseuse, militante républicaine lors de la Commune de Paris en 1871. BiographieFille d'Edmet Gorget et d'Éléonore Cochon, Victorine Gorget est une blanchisseuse parisienne. Elle mesure 1,65 m, a les yeux noirs et le teint brun[1]. Elle épouse Edmond Nicolas Lefèvre, sculpteur sur bois, en premières noces le 22 août 1872, et s'installe avec lui au 5 rue de Chartres dans le 18e arrondissement de l'Est parisien[2],[3]. Elle épouse plus tard en deuxièmes noces à l'âge de 32 ans Jean-Baptiste Puissant, le 2 décembre 1875, puis en troisièmes noces, alors qu'elle est âgée de 48 ans, Louis Félix Roffidal, le 1er juillet 1891, à Papeete[4],[5]. Pendant la Commune de Paris, alors qu'elle est âgée de 28 ans, Victorine Lefèvre fréquente de manière assidue le club Saint-Michel des Batignolles dans le 17e arrondissement[6]. Considérée comme une meneuse, elle y aurait notamment proclamé « que les dames doivent prendre les armes pour garder les remparts, pendant que les hommes font des sorties contre les troupes de Versailles »[7]. Victorine Gorget est aussi très active au sein de l'Union des femmes pour la défense de Paris et les soins aux blessés[1]. Dénoncée par des voisins, elle est condamnée à la déportation le 30 mars 1872 par le Quatrième Conseil de guerre pour des motifs d'« excitation à la guerre civile et provocations, par discours, cris ou menaces proférés dans les lieux publics, à commettre des crimes et à rassembler des insurgés ». En tant qu'individu féminin, la question de l'intimité et de la moralité se mêlent à son interrogatoire alors qu'on lui reproche des faits politiques[8]. Ainsi dans son interrogatoire, le Conseil de guerre rapporte l'échange suivant : « l’histoire du crucifix que vous auriez porté à votre derrière en disant : « Puisque je fais ta connaissance, tu vas baiser mon cul ». – C’est faux. Je persiste toujours à le nier comme je l’ai déjà fait »[9],[10]. Condamnée au bagne, avec le 7e convoi de la Commune de Paris, elle passe par Brest le 5 août 1873 après avoir quitté la prison centrale d'Auberive avant d'embarquer, le 10 août 1873, sous le matricule n°10, à bord de la frégate à voiles La Virginie depuis l'île d'Aix pour une déportation vers la Nouvelle-Calédonie[1],[6],[11]. La traversée en mer dure quatre mois : Louise Michel, Henri Messager et Henri Rousseau sont embarqués sur le même bateau[1]. Comme la plupart de celles qu'on nomme les déportées simples, Victorine Gorget est autorisée à résider à Nouméa. Elle y exerce son métier de blanchisseuse avant de devenir responsable des bains. En 1875, elle se retrouve prisonnière pendant dix-huit mois sur la presqu'île Ducos aux côtés des communardes Marie Spinay et Jeanne Bertranine[1],[12]. On l'accuse de vivre de manière illégitime avec Jean-Baptiste Joseph Puissant, militaire né en 1840, condamné à cinq années de travaux forcés pour avoir falsifié la signature de son capitaine[1]. Le 4 janvier 1878, Victorine Gorget obtient la remise de sa peine et l’obligation de résidence est levée le 11 mars 1879[2]. Notes et références
Voir aussiArticles connexesBibliographie
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