Victor Antoine Desfossés

Victor Antoine Desfossés
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Victor Antoine Desfossés (Bruxelles, - Paris, ), est un agent de change à Paris, banquier, investisseur, collectionneur d’art et patron de presse français. Il fut directeur du Moniteur de l'épargne, du Cours de la banque et de la bourse, à qui il a donné son nom, et du journal littéraire Gil Blas, dont il prend la direction en 1891, l'année suivant la publication dans ses colonnes du roman de Zola L'Argent, qui se passe entièrement à la Bourse de Paris.

Il fut également actionnaire du quotidien Le Petit Journal à partir de 1874.

Bibliographie

Né à Bruxelles en 1835, fils d'Élisa Félicité Brepols et d'Auguste Théodore Joseph Desfossés, le jeune Victor Antoine commence une carrière de caissier, puis effectue son service militaire entre 1855 et 1858. L'année suivante, il est signalé comme banquier sur la place de Paris. Il se marie en 1865 et a deux enfants. Au moment de la guerre de 1870, il s'enrôle dans la cavalerie.

Se lançant dans la presse périodique spécialisée, Victor Antoine Desfossés fonde en 1874 le Moniteur de l'épargne, puis le Cours de la Bourse et de la Banque, plus tard surnommé « La cote Desfossés » et qui publiera après sa mort, tous les cours officiels de la Bourse à partir de 1907[1], tous les jours dès 14 heures 30. À partir de 1874, il devient administrateur du Petit Journal, qu'il contribue à sauver de la faillite.

Chevalier de la Légion d'honneur en 1885 sur les recommandations du ministère de l'Intérieur, parfois surnommé le « millionnaire gâteux »[2], il opérait au 31 place de la Bourse et possédait à Étretat, en Seine-Maritime, dans le chemin des Haules, la grande villa « Les Terrasses », dont on voit toujours les escaliers. En 1892, il devint président du conseil d'administration du journal Gil Blas et assiste en 1893 aux obsèques de l'écrivain Guy de Maupassant. Il embauche alors Maurice Leblanc, rencontré à Étretat, comme chroniqueur[3].

Collectionneur d'œuvres d'art, Victor Antoine Desfossés achète un premier tableau de Claude Monet, un paysage de Vetheuil, en avril 1885. Avec près d'une centaine de transactions, dont certaines sur des tableaux d’Édouard Manet, Corot, Daubigny, Delacroix, Edgar Degas, Millet, Pissarro, Renoir, il fut un client fidèle de la galerie Théo van Gogh, située rue de Laval, près de l’hôtel particulier de Desfossés situé lui au 44, rue de Douai, à Paris[4].

Dans l’autre hôtel particulier qu’il achète ensuite au 6, rue Galilée, Victor Antoine Desfossés réunit un ensemble d'œuvres majeures du XIXe siècle et s'intéresse au peintre Gustave Courbet. Ainsi, il acquiert L'Atelier du peintre le 2 avril 1897, laquelle toile est conservée par la veuve Desfossés après la « vente posthume Victor Desfossés », évènement du marché de l’art qui se déroule le 26 avril 1899 dans la salle des fêtes de l'hôtel — cette vente propose 98 lots[5] ; ce tableau sert de toile de fond au théâtre amateur du même hôtel jusqu'en 1919, date à laquelle la veuve Desfossés le vend à la galerie Barbazanges[6].

Victor Antoine Desfossés est mort le 23 janvier 1899 à 63 ans.

C'est son frère, Édouard Desfossés (1848-1923), qui reprend le Cours de la Banque et de la Bourse et qui rachète en 1894 l'hebdomadaire Le Monde illustré[7].

Notes et références

  1. « Le marché financier français au XIXe siècle », par Pierre-Cyrille Hautcœur, page 109, 2007
  2. André-François RUAUD, Arsène Lupin, une vie, "Le millionnaire gâteux selon le mot de Léon Bloy, lit à son tour le manuscrit et décide d'embaucher Maurice..." page 2 du ch.7
  3. « Le Cercle rouge », par Maurice Leblanc, Les Éditions Numeriklivres, 2012 « Les nombreuses vies d'Arsène Lupin », par André-François Ruaud Éditions Moutons électriques, 2005
  4. « Theo van Gogh and the 19th-century art trade” site du musée Van Gogh [1]
  5. (BNF 41534103).
  6. Notice de L'Atelier du peintre, catalogue numérique du musée d'Orsay.
  7. Base Léonore cote LH/2777/77, Archives nationales.

Liens externes