Verset (poésie)Le verset en poésie est une forme d'écriture située entre le vers et le paragraphe tendant souvent vers la prose. Origines et modernitéCe type d'écriture tire son origine de la Bible, ce qui lui confère certaines propriétés incantatoires : le langage mystique, ainsi que la mélodie issue du verset, tendraient vers autre chose qu'un simple langage utilitaire : nous sommes ici dans le domaine de l'invocation. Formellement, le verset peut être considéré comme un vers libre, c'est-à-dire un vers sans métrique définie ; toutefois, le retour à la ligne, usage poétique s'il en fut, est pratiqué de manière non arbitraire : le blanc du texte définit un sens particulier, ainsi qu'un souffle, un rythme du texte. Parmi les poètes français ayant utilisé le verset, citons Paul Claudel, qui le premier, dans ses œuvres dramatiques, a sans doute introduit cette nouvelle forme poétique, ou encore Charles Péguy dans ses Mystères, Saint-John Perse, Henry de Montherlant, Jean Grosjean. Voici un extrait du Soulier de satin (1929) de Claudel :
Les Olympiques de Henry de Montherlant (1924) sont composées de quelques pièces poétiques en versets. On retient surtout le poème Criterium des novices amateurs dans lequel on trouve même des versets en anglais.
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Plus près de nous, certains longs poèmes de Jean Grosjean renouvellent cette forme ; voici un extrait d'Apocalypse (1962) :
Chez Nietzsche le verset est aussi écriture spirituelle et philosophique :
Précisons que l'usage du verset en poésie n'est régi par aucun code, ou défini par aucun art poétique ; dans les faits, il est à remarquer que chaque poète fait sienne cette forme poétique, et emploie le verset dans un usage qui lui est propre. En d'autres termes, on ne saurait comparer le verset claudélien avec celui de Perse, chacun possédant ses caractéristiques en propre, qui sont à rechercher dans la conception profonde qu'a chaque poète de son art. Selon la tradition orale védique, le verset (Sutra) apparaît dès 6000 avant Jésus-Christ. Il est une prière chantée par des yogis qui permet de mieux se connaître et de reconnaître la présence sacrée autour de soi. Il est utilisé dans les livres sacrés des religions monothéistes, la Torah, la Bible et le Coran. Le verset codifié, de chiffres séparés par des points, se retrouve facilement à partir des tables de références par sujets dans les livres sacrés ; il porte plusieurs extensions qui conduisent directement aux versets dans l’Ancien Testament et le Nouveau Testament ainsi ; il en est de même pour les sourates du Coran. Par exemple, dans la Bible, le premier chiffre désignera le chapitre et le dernier désignera le verset. CatégoriesLe verset peut être classé en plusieurs catégories discutables : verset métrique, amorphe et cadencé [1].
Exemple : le premier verset de st-John Perse (Amitié du Prince) : "Et toi plus maigre qu'il ne sied au tranchant de l'esprit, l'homme aux narines minces parmi nous, ô très maigre ! ô subtil ! Prince vêtu de tes sentences ainsi qu'un arbre sous bandelettes !" Dans ce verset, la première phrase peut être découpée en 2/12 ou en 8/6.
Ainsi l'âme immortelle à qui ce corps périssant ne suffit point ! Combien plus à résoudre l'âme désirante ne vaut point l'autre âme humaine ? Et moi aussi, je l'ai donc trouvée à la fin, la mort qu'il me fallait ! J'ai connu cette femme. J'ai connu l'amour de cette femme." Les trois ainsi, dans les deux premiers versets, rythment les groupes croissants ; la croissance syntaxique s'opère en parallèle avec la croissance symbolique (du végétal vers l'humain).
Qui aime bien châtie bien. C'est assez. Votre intelligence. Contraire à mon rythme. Massacre de mon harmonie, rupture de mon identité qui est aveugle, sourde, une et indivisible. C'est par elle que l'homme se limitait à l'homme." Références
Bibliographie
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