Uc Brunenc est mentionné dans un seul document daté d'environ 1190. Il s'agit d'une convention avec l'abbaye de Bonnecombe, dans laquelle Uc demande le logement gratuit pour lui-même, cinq de ses chevaliers, et un domestique[3]. Sa miniature le représente d'ailleurs avec la tonsure et la coule des moines. Mais son existence est attestée par ses propres œuvres, mentionnée par d'autres troubadours et par une vida.
La carrière d'Uc se continue jusque , date d'un planh (lamentation) écrite sur sa mort par son jeune compatriote de Rodez, Daude de Pradas[3].
L'auteur de la vida d'Uc, dont la fiabilité est difficile à évaluer, indique qu'il est un clerc bien versé dans les lettres avec un esprit naturel qui est devenu jongleur et troubadour, mais qui n'a jamais composé de musique. Néanmoins, dans un manuscrit, un de ses poèmes est assorti d'une mélodie[4], et Daude de Pradas le traite de bon chanteur[3].
Il paraît qu'il eut à se plaindre des dames et des grands. Avant 1212, il chante les mérites d'Algayette de Scoraille, épouse d'Henri Ier, comte de Rodez. Plus tard, selon Nostradamus, après avoir aimé en vain Madame Juliana de la maison de Montégli, la vida rapporte qu'Uc est tombé éperdument amoureux d'une bourgeoise nommée Galiana, d'Aurillac. Malheureusement elle ignore ses avances et préfère prendre Hugues de Rodez comme amant. Dans sa douleur, Uc Brunet entra dans l'ordre de Cartosa (les chartreux) où il est mort.
On le trouve surtout mentionné comme objet des magnifiques complaintes amoureuses de Na de Casteldoza, dame d'un château situé à Sénezergues, à mi-chemin entre Vixouze et Rodez.
L'œuvre
Son œuvre consiste en sept ou huit pièces dont au moins cinq chansons et deux poèmes, en partie moraux. Ces pièces roulent sur des sujets souvent traités par les poètes provençaux.
Claude Charles Fauriel écrit de cette œuvre en 1846 : "Les émotions, les impressions de l'amour y sont décrites pour ainsi dire physiquement et presque personnifiées"
Dans ses chansons, il se plaint de la rigueur des dames. Dans ses petits poèmes, il déclame contre la dépravation des mœurs.
Un de ses sirventès peut être daté avec précision : il s'agit de Conplidas Razos novelas e plazens qui mentionne la mort de comtes los, le comte de Rodez, qui eut lieu en 1208. Il s'agit de sa seule œuvre dont la mélodie ait survécu[4]. C'est une musique mélismatique et tonale avec un ton général en Fa, et qui se termine en Ré[5].
Citations
« L'amour s'élance doucement d'œil en œil, de l'œil dans le cœur, du cœur dans les pensées. »
Biographie aveyronnaise par Henri Affre, Éditeur : Le Livre d'Histoire - Lorisse, Collection : Monographies des villes et villages de France - (MICBERTH), 1993, (ISBN9782877609968)
Manuscrit de la 2e moitié du XIIIe siècle Chansonnier provençal, Padoue-Venise (Italie)[4]
Histoire de la poésie provençale, cours fait à la Faculté des Lettres de Paris par Claude Charles Fauriel, Tome premier, 1846.