Tweedledum et Tweedledee sont les personnages d’une comptine britannique écrite par le poète John Byrom(en), et popularisés par De l'autre côté du miroir (1872) de Lewis Carroll. En français, ils peuvent aussi être appelés Bonnet Blanc et Blanc Bonnet, ou encore Tralalère et Tralali selon les traductions.
Leur nom proviendrait d'une épigramme écrite par le poète John Byrom. Depuis, dans la culture populaire occidentale, leurs noms sont devenus synonymes de deux personnes qui ont une apparence et des agissements identiques, généralement dans un contexte péjoratif.
Comptine
En anglais, la comptine populaire est la suivante :
Tweedledum and Tweedledee
Agreed to have a battle;
For Tweedledum said Tweedledee
Had spoiled his nice new rattle.
Just then flew down a monstrous crow,
As black as a tar-barrel;
Which frightened both the heroes so,
They quite forgot their quarrel.
Ce qui signifie à peu près :
Tweedledum et Tweedledee
Convinrent d'une bataille ;
Car Tweedledum avait dit que Tweedledee
Avait gâté son beau hochet neuf.
C'est alors que vola bas un monstrueux corbeau,
Noir comme un baril de goudron ;
Qui effraya tellement les deux héros,
Qu'ils en oublièrent presque leur querelle.
Origines
Les mots « Tweedle-dum and Tweedle-dee » font leur première apparition sur le papier dans l'une des épigrammes les plus célèbres et les plus souvent citées (et parfois mal interprétées), satirisant les désaccords entre Georg Friedrich Haendel et Giovanni Bononcini, écrit par John Byrom(en) (1692-1763)[1],[2].
Some say, compar'd to Bononcini
That Mynheer Handel's but a Ninny
Others aver, that he to Handel
Is scarcely fit to hold a Candle
Strange all this Difference should be
'Twixt Tweedle-dum and Tweedle-dee!
Bien que Byrom soit clairement l'auteur de l'épigramme, les deux dernières lignes ont aussi été attribuées à Jonathan Swift et Alexander Pope. Bien que la forme familière de la rime n'ait pas été imprimée jusqu'en 1805, quand elle est parue dans Original Ditties for the Nursery, il est possible que Byrom l'ait tirée d'une rime existante[3].
De l’autre côté du miroir
Dans cette histoire de Lewis Caroll, Alice rencontre Tweedledum et Tweedledee. Sir John Tenniel, l’illustrateur, les représente comme deux gros petits jumeaux habillés comme des écoliers de l’époque.
Disney
Dans Alice au pays des merveilles de Disney (1951), les frères Tweedle sont représentés comme deux étranges bonshommes ne pensant qu’à chanter, à jouer, et couinant comme des jouets de caoutchouc à chaque fois qu'ils se tapent entre eux.
Helen Keller a dit de la démocratie aux États-Unis: « Notre démocratie n'est qu'un nom, nous votons, c'est-à-dire que nous choisissons entre deux corps d'autocrates réels, mais pas avoués, nous choisissons entre Tweedledum et Tweedledee. »[5]
Tweedledum et Tweedledee apparaissent dans la série télévisée Once Upon a Time in Wonderland en tant que serviteurs de la Reine de Cœur, dépeint par Ben Cotton et Matty Finochio[12]
Tweedledum et Tweedledee apparaissent également dans le jeu vidéo The Wolf Among Us.
Tweedledum et Tweedledee sont des membres de l'armée de libération d'Obi dans la série Angelfall de Susan Ee.
Dans le film Le Dernier Roi d'Écosse, Amin Dada surnomme ainsi ses « deux conseillers fidèles et avisés » Garrigan et Wasswa en plaisantant.
Tweedledum et Tweedledee sont également des super-vilains appartenant à l'univers de Batman de DC Comics. Obsédés par Alice au Pays des Merveilles, ils se sont identifiés à eux. Ils s'appellent en réalité Deever et Dumfree Tweed et sont des cousins à la ressemblance assez troublante.
Notes et références
↑C.Edgar Thomas: Some Musical Epigrams and Poems, The Musical Times, 1er novembre, (1915), p. 661.
↑John Byrom: Epigram on the Feuds between Handel and Bononcini, The Poems, The Chetham Society 1894–1895. Source: Literature Online.
↑(en) James Joyce, Letter to Harriet Shaw Weaver, .
↑(en) Howard Zinn, A People's History of the United States, Harper Perennial Classics, , 768 p. (ISBN0-06-083865-5), p. 345.
↑(en) J. Beck, The Animated Movie Guide, Chicago, Chicago Review Press, , p. 11.
↑(en) S. Griffin, Tinker Belles and Evil Queens : the Walt Disney Company from the Inside Out, New York, New York University Press, (ISBN0-8147-3122-8), p. 228.
↑(en) « Nader assails major parties: scoffs at charge he drains liberal vote », CBS, Associated Press, (lire en ligne, consulté le ) :
« There is a difference between Tweedledum and Tweedledee, but not that much. »