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Les troubles du langage concernent les personnes qui parlent peu ou mal, ont des difficultés pour réaliser des gestes simples, sont intelligents mais semblent mal comprendre ou mal entendre, ont de la peine à lire et à écrire, font des gestes et des mimiques à défaut du mot correspondant, sont lents et ont une scolarisation difficile, ont du mal à soutenir l'attention ou dont le comportement peut poser un problème[1].
Description
Plusieurs types de troubles
Aphasie
L’aphasie est définie comme une perte partielle ou complète de l’utilisation du langage consécutive à des lésions cérébrales, généralement situées dans l’hémisphère gauche du cerveau. Le plus souvent, les aphasies n’entraînent aucune altération des autres facultés cognitives (par exemple, pas de démence), ni de l’aptitude à mobiliser les muscles utilisés dans l’articulation des mots (par exemple, paralysies des muscles langagiers). Les différents types d'aphasie sont classifiés selon la région corticale endommagée (Aphasie de Broca, Aphasie de Wernicke, Aphasie de conduction, etc.), et se traduisent par des troubles spécifiques (p.ex. débit ralenti et rythme de parole haché dans le cas de l'aphasie de Broca, interversions de mots dans le cas de l'aphasie de Wernicke).
Dyslexie
La dyslexie est un trouble d’apprentissage spécifique, durable, du langage écrit dont l’origine est neurobiologique.
C’est un déficit de la conscience phonologique qui se manifeste par une difficulté à manipuler les sons qui composent les mots.
La dysphasie est un trouble structurel, primaire et durable de l'apprentissage et du développement du langage oral.
C’est un trouble plus ou moins sévère se présentant sous diverses formes : paroles indistinctes, troubles de la syntaxe, élocution sous forme de mots isolés, discours plus ou moins construits, manques de vocabulaire ou problèmes intermittents pour trouver le mot adéquat, compréhension partielle du langage oral.
émotionnelles (anxiété, repli sur soi, agitation…).
Prévalence
La prévalence s'élève à quatre garçons pour une fille. On évalue le nombre de cas en France à plus de 4 millions[réf. nécessaire], sans histoire médicale particulière, ni déficit sensoriel même si l'enfant présente d'apparentes difficultés, ni déficit intellectuel (l'enfant est normalement intelligent mais présente un déficit circonscrit au domaine langagier), ni trouble du comportement (même si les enfants peuvent paraître agités, peu attentifs, instables, agressifs…, preuve d'un réel mal-être relationnel face à une situation d'échec qui s'installe), ni trouble de la relation (les enfants cherchent le plus souvent à communiquer et à entrer en relation par tous les moyens à leur disposition).
Causes
L'aphasie résulte de dommages aux régions corticales ou sous-corticales liées au langage. Ces lésions sont conséquentes d'une atteinte plus générale. Les quatre causes principales sont :
vasculaires : les troubles aphasiques sont le plus souvent la conséquence d'un accident vasculaire-cérébrale (AVC) ou d'une hémorragie cérébrale.
tumorales : la présence d'une tumeur dans l'hémisphère gauche du cerveau peut être la cause de l'aphasie. La gravité des symptômes est influencée par la taille de la tumeur, qu’elle soit maligne ou bénigne.
traumatiques : l'aphasie peut apparaître à la suite d'un traumatisme crânien engendrant ainsi des lésions cérébrales. Les régions les plus souvent impliquées sont les lobes temporaux et les lobes frontaux. Les jeunes adultes, dont la plasticité cérébrale est encore marquée, forment la population la plus à risque. Ceci laisse entrevoir, en retour, une plus grande possibilité de récupération.
dégénératives : les pathologies démentielles comme l'Alzheimer, la paralysie supranucléaire progressive, la dégénérescence corticobasale, la maladie des corps de Lewy et la maladie de Pick engendrent un affaiblissement des fonctions cognitives, parmi lesquelles figurent le langage oral et écrit. L'évolution des symptômes se rapproche de ce que l’on retrouve dans l'aphasie de Wernicke.
Dans le cas des troubles de l'acquisition du langage (dyslexie, dysphasie, dyspraxie), les causes sont mal connues. Elles ne sont pas dues à un déficit sensoriel ou intellectuel, ni à un trouble psychiatrique ou à une carence affective.
Il existe possiblement une participation génétique à ces troubles avec des formes familiales[2] et une prévalence accrue chez les jumeaux monozygotes[3]. L'une des mutations incriminée se trouve sur le gèneFOXP2 codant une protéine intervenant dans la transcription, régulant ainsi la production d'une neurexine cérébrale[4].
bilan psychométrique : QI verbal et QI performance à distinguer ;
bilan psychiatrique.
Éventuellement :
examen psychomoteur ;
tests génétiques ;
examen ophtalmologique.
Un diagnostic précoce est souhaitable pour qu'une collaboration étroite entre enseignants, rééducateurs et parents s’établisse le plus tôt possible[6].
Traitement
Le traitement de la dyslexie et des autres troubles du langage passe le plus souvent par une rééducation auprès d’un orthophoniste.
Cependant, une prise en charge spécifique et pluridisciplinaire, associant une rééducation faite par des spécialistes (ergothérapeutes, musicothérapeute, orthophonistes, psychomotriciens, psychologues…) peut être envisagée.
Il existe en France et aux États-Unis des centres qui proposent une approche pluridisciplinaire pour le traitement des déficiences posturales[7]dans le but d'améliorer la dyslexie[8].
↑Stromswold K, « Genetics of spoken language disorders », Hum Biol, no 70, , p. 297-324 (lire en ligne).
↑Stromswold K, « The genetics of speech and language impairments », N Eng J Med, no 359, , p. 2381-2383 (lire en ligne).
↑Vernes SC, Newbury DF et Abrahams BS et al., « A functional genetic link between distinct developmental language disorders », N Engl J Med, no 359, , p. 2337-2345 (lire en ligne).
↑Lang, J. (2006). Ten Brain Domains: A Proposal for Functional Central Nervous System Parameters for Fetal Alcohol Spectrum Disorder Diagnosis and Follow-up. Journal of the FAS Institute, 4, 1–11. Can be downloaded at http://www.motherisk.org/JFAS_documents/JFAS_5012_Final_e12_6.28.6.pdf
↑Laurent Danon-Boileau, « Conclusion », Que sais-je ?, vol. 4e éd., , p. 122–124 (ISSN0768-0066, lire en ligne, consulté le )
Laurent Danon-Boileau, Les troubles du langage et de la communication chez l'enfant, Paris, PUF, coll. « Que sais-je ? », , 2e éd., 128 p. (ISBN978-2-13-057613-6, présentation en ligne)