Barthélemy Guilhem, naît vers 1380 en Languedoc. Il est le second fils de Déodat II de Clermont-Lodève et de son épouse Isabelle de Roquefeuil. Il appartient très jeune à l'entourage de Jacques II de Bourbon, comte de la Marche et de Castres, avec lequel il combat à bataille de Nicopolis en 1396. Il l'accompagne probablement dans ses autres entreprise et fait partie des seigneurs français qui l'accompagnent lorsqu'il épouse, en 1415, la reine Jeanne II de Naples[3].
Tristan de Clermont fait partie des seigneurs français sur lesquels Jacques de Bourbon choisit de s'appuyer pour conforter son pouvoir, que son épouse lui conteste au royaume de Naples. Le , il épouse Catherine Orsini del Balzo(it), fille de Raymond des Ursins des Baux (en italien : Raimondo Orsini del Balzo) et de Marie d'Enghien. Tristan descend[4] des seigneurs de Clermont-Lodève qui avaient contracté des mariages avec des membres de la Maison des Baux de la branche des princes d'Orange, son épouse ne peut pas être suspectée de contracter une mésalliance.
En 1419, Tristan de Clermont reçoit en fief Veglie qu'il entreprend de fortifier[7].
Vers 1423, il succède, à la tête de la seigneurie familiale, à son frère Arnaud de Clermont. Celle-ci comprend, outre Clermont-Lodève, la vicomté de Nébouzon, la baronnie de Brusque, la seigneurie de Saint-Gervais et des parts dans diverses co-seigneuries comme celle de Boussagues[8].
Il passe notamment un accord, le qui permet à un certain Déodat Bruguières de faire paître son bétail sur le terroir de Clermont-Lodève moyennant une redevance de annuelle de deux setiers d'avoine[4]. Le , il est témoin, au château de Roquecourbe, du contrat de mariage entre Bernard d'Armagnac, comte de Pardiac, vicomte de Carlat et de Murat et Éléonore de Bourbon, fille unique de Jacques de Bourbon et de sa première épouse Béatrice d'Évreux-Navarre[4],[9].
Entre le et le , Tristan de Clermont est à Venise où il sollicite l'autorisation d’affréter une galère pour le conduire à Lecce[10].
Le , au château de Copertino, Tristan de Clermont, qui prévoit probablement de se rendre en France, rédige un testament qui nous informe à propos de sa descendance. Ce voyage n'eut probablement lieu qu'après le décès de son épouse, le . Il envisage bientôt de se remarier, et entreprend le des négociations afin d'épouser Louise de la Tour d'Auvergne, fille de Bertrand de La Tour d'Auvergne[3].
Entre 1431 et 1436, Tristan de Clermont-Lodève et son fils Raymond cèdent la seigneurie de Clermont-Lodève et leurs autres biens en France à leur fille et sœur Antoinette de Guilhem de Clermont-Lodève et à son époux Pons de Caylus, seigneur de Castelnau de Bretenoux[13], à condition que Pons de Caylus relève le nom et les armoiries des Clermont-Lodève[14].
Famille directe et descendance
Le testament que Tristan de Clermont-Lodève passe, le , devant le notaire Giovanni de Rotigio, et en présence de témoins dont certains sont français, avec le conseil d'un célèbre juriste, Francesco Ammirato, venu de Lecce, nous renseigne sur la composition de sa famille qui comprend six enfants :
Raymond qui n'est pas encore majeur et qui est son légataire universel,
(it) Fernando Guida et Mario Spedicato, Tristano di Chiaromonte signore della contea di Copertino tra Salento e Francia, Panico (Galatina), , 150 p. (ISBN978-88-88156-85-9)
Philippe Huppé, Les seigneurs de Clermont-Lodève : du palais carolingien à la cour napolitaine, IXe – XVe siècles- volume 1, Saint-Estève, Les presses littéraires(Saint-Estève), , 279 p. (ISBN978-2-35073-221-3)
Philippe Huppé, Les seigneurs de Clermont-Lodève : du palais carolingien à la cour napolitaine, IXe – XVe siècles- volume 2, Saint-Estève, Les presses littéraires(Saint-Estève), , 175 p. (ISBN978-2-35073-285-5)
Notes et références
↑(it) « =Compimenti delli diari di Messer Luccio Cardami, Istoria degli scrittori nati nel regno di Napoli, Tome III, Giovanni Bernardino Tafuri, Mosca (Napoli), 1750 », sur Google Libri (consulté le )
Il existe très peu de documents irréfutables qui concernent la vie des membres de la famille de Clermont-Lodève aux XIVe et XVe siècles. La plupart des dates qui les concernent sont déduites de documents dont certains sont des copies tardives. La date du figure dans le journal de Luccio Cardami qui est un contemporain de Tristan de Clermont-Lodève et qui vivait en Pouilles à cette époque. Luccio Cardami note soigneusement les faits, même si la date qu'il donne est parfois celle à laquelle la nouvelle lui parvient. On peut tenir cette date comme fiable. Elle ne remet pas en cause d'autres considérations, notamment la date à laquelle Tristan de Clermont-Lodève cesse de s'occuper de ses seigneuries en Languedoc. Il les a probablement transmises à son gendre dès 1436, afin d'éviter des voyages longs et pénibles.
↑(it) « Raccolta d'opusculi scientifici, e filologici al nobilissimo ed eruditissimo Giovannartico, Conte di Porcia, Angelo Calogera, Cristoforo Zane, Venezia, 1733 », sur Google Libri (consulté le ) : « La date de 1441, comme celle que l'on trouve chez certains auteurs provient du monument funéraire de Tristan de Clermont qui est visible dans la basilique de la Madone des Neiges à Copertino.
Cette date est très probablement celle de l'édification du monument par Sancie, la fille de Tristan. Angelo Calogera rapportait la date comme étant « MCCCCXLI » (1441), celle que l'on peut y lire aujourd'hui est, selon l'épigraphiste Antonio Caloro, « MCCCCXLI » (1460). Le texte de l'inscription était, selon Angelo Calogera, le suivant : Tristanus gallus ex nobili Claramontis Familia, Cupertini comes, Isabellae hujus regni reginae, Fernandis regis uxoris, Sanciae ducissae Andriae et Margaritae Altamurae principissae pater qui hanc terram cupertini munivit multaque alia pro regno hoc praeclare gessit, et tandem multis piis operibus pollens. Anno MCCCCXLI quievit. Hic in Domino jacet. La date de 1441 résulte peut être, dans ce livre, d'une simple coquille d'édition. ».
↑Il faut être prudent en ce qui concerne la notion de fiefs : ils comprenaient des terres nobles et des droits que les seigneurs détenaient depuis longtemps ou qu'ils avaient acquis de tiers qui les possédaient, et pour lesquels ils devaient hommage au roi ou à un seigneur intermédiaire, et des biens et des droits de la couronne qui étaient concédés en tant que fief par le roi et qu'il pouvait reprendre quand bon lui semblait. Les turbulences de la politique du royaume de Naples engendraient, à cette époque, des politiques qui provoquaient une « re-féodalisation ». Enfin, il n'est pas rare que coexistent en un même lieu des fiefs anciens et des fiefs dont la création est récente
↑Anna Colonna est la fille de Laurent Onuphre Colonna (en Italien :Lorenzo Onofrio Colonna) (?-1423) et de Sveva Caetani, elle-même fille de Jacobello Caetani, Comte de Fondi. Elle participe activement au gouvernement des domaines de son mari. Elle frappe ses contemporains par sa corpulence et par sa richesse. L'humaniste Giovanni Elisio Calenzio, qui est au service de Frédéric d'Aragon auquel son père a délégué le gouvernement de la Terre d'Otrante et qui réside à Lecce, rapporte une entrevue qu'elle lui accorde alors qu'il cherche à s'informer à propos de son intention de quitter Tarente en secret : « Je n'ai jamais vu une femme aussi grande. Assise elle tenait presque toute la pièce si bien que je ne savais pas où je pouvais me placer pour lui parler ». Anna Colonna quitte Tarente quelques jours après, et Calenzio en informe Frédéric d'Aragon en ces termes : ... « La femme est partie, ..., de son refuge elle a emmené avec soi quatorze demoiselles et soixante cavaliers, et emporte avec elle dix mille pièces d'or. Elle a abandonné le superflu. Elle a pris la direction de la ville de Soleto » (it) « Appunti, note, curiosita, aneddoti, Anna Colonna, moglie di G. A. Orsini-del Balzo, donna di straordinaria corpulenza. Nicola Vacca. Rinascenza Salentina. Lecce. 1934 », sur Emeroteca Digitale Salentina (consulté le ).
↑(it) « La principessa Anna Colonna, Don Gianfranco Gallone, 29 février 2012 », sur Uno sguardo su Cegle (consulté le ) : « La délégation de la ville de Ceglie del Gualdo rencontra le roi Ferdinand à Nardò le 10 décembre 1463, et parmi des requêtes variées, à l'inverse de toutes les autres villes des domaines des Princes de Tarente, demanda que leur ville reste le fief de la princesse son épouse ... "... qui les a gouvernés en tant que vassaux pendant trente ans et plus ..." ».