Cet article dresse une liste de toponymes des îles Malouines avec leurs équivalences en anglais, en espagnol et en français. De nombreux toponymes espagnols ont une origine différente de leurs équivalents en anglais, et nombre d'entre eux ont une connotation religieuse. Certains ont été attribués par les conquistadoresespagnols, alors que d'autres ont été donnés par des gouvernements argentins bien plus tard.
Les toponymes espagnols ne sont presque jamais utilisées par les résidents des îles elles-mêmes, et le recours à certains d'entre eux, comme Malvinas et Puerto Argentino, peut être considéré comme offensant pour ces mêmes habitants en raison de leur association avec l'invasion argentine de 1982[1]. Dans une déclaration conjointe publiée à la suite de l'accord de 1999 sur la levée des restrictions de voyage en direction des îles, l'Argentine a entrepris de revoir les toponymes argentins pour les lieux situées aux Malouines, tel que cela était imposé par un décret du général Galtieri[2]. Cependant, jusqu'à ce jour, l'Argentine continue d'avoir recours à ces toponymes à la grande frustration des insulaires[3]. Beaucoup ne sont généralement pas utilisés en tant que toponymes en espagnol, il s'agit plutôt de noms conférés par un comité de Gouvernement argentin afin d'éviter d'employer le toponyme en langue anglaise.
Les îles Malouines (en anglais : Falkland Islands) tirent leur nom du détroit des Malouines (Falkland Sound), un détroit séparant les deux principales îles de l'archipel[4]. Le nom « Falkland » est donné au détroit par John Strong, le capitaine d'une expédition anglaise, qui débarque sur les îles en 1690. Strong baptise ce détroit en l'honneur d'Anthony Cary, 5e vicomte Falkland, le Treasurer of the Navy ayant financé leur voyage[5],[6]. Le titre du Vicomte Falkland faisait référence à la ville de Falkland, en Écosse, dont le nom venait de « folkland » (la terre détenue par folk-right[7]). Le nom n'est pas appliqué à ces îles jusqu'en 1765, lorsque le capitaine anglais John Byron de la Royal Navy, revendique cette terre au nom du roi George III sous le nom de « Falkland's Islands »[8],[6]. Le terme « Falklands » est une abréviation standard utilisée pour désigner les îles.
Le nom espagnol pour désigner l'archipel, Islas Malvinas, dérive du français Îles Malouines — le nom donné à ces îles par l'explorateur français Louis-Antoine de Bougainville en 1764[9]. Bougainville, qui a fondé la première colonie sur ces îles, nomme les îles d'après le port de Saint-Malo, le point de départ de son expédition[9],[6]. Le port, situé en Bretagne à l'ouest de la France, tire son nom de saint Malo (ou saint Maclou), l'évangélistecatholique qui fonde la ville[10].
Lors de la 20e session de l'Assemblée générale des Nations unies, le Quatrième commission(en) détermine que, dans toutes les langues à l'exception de l'espagnol, tous les documents émanant des organes des Nations unies désigneraient ce territoire sous le nom de Falkland Islands (Malvinas). En espagnol, ce territoire serait désigné sous le nom d'Islas Malvinas (Falkland Islands)[11]. La nomenclature utilisée par les Nations unies à des fins d'études statistiques est Falkland Islands (Malvinas)[12].
« Sebald Islands » était le nom donné à l'ensemble de l'archipel, il est dérivé de Sebald de Weert, reconnu assez largement comme étant le premier explorateur européen à avoir aperçu les îles. Les îles Jason sont divisées en deux groupes en espagnol. « Jason Islands » fait référence au HMS Jason qui explore les îles en 1766.
Puerto Argentino est utilisé pour la première fois pendant la guerre des Malouines et il est employé par les partisans des revendications argentine. Port Stanley persiste en anglais, mais il ne s'agit pas du nom officiel[13]
Le toponyme d'origine est le nom français de « Port Saint Louis », pendant l'occupation espagnole il est renommé Puerto Soledad, puis brièvement Anson's Harbour par les britanniques avant de redevenir Port Louis[14]
Le terme « mer de Scotia » apparaît vers 1932 après que le navire Scotia, de la Scottish National Antarctic Expedition (1902-1904) ait croisé dans ces eaux. « Mar Argentino » se réfère à la mer située au-dessus du plateau continental au large de l'Argentine continentale. Les limites de ces deux mers sont légèrement différentes.
↑Dom Pernety, Antoine-Joseph. Journal historique d'un voyage fait aux Iles Malouïnes en 1763 et 1764 pour les reconnoître et y former un établissement; et de deux Voyages au Détroit de Magellan, avec une Rélation sur les Patagons, Berlin, Etienne de Bourdeaux, 1769, 2 vol., 704 p. vol. 1 & vol. 2
Bibliographie
(en) Yossi Dotan, Watercraft on World Coins : America and Asia, 1800–2008, vol. 2, Portland, Oregon, The Alpha Press, , 346 p. (ISBN978-1-898595-50-2)
(en) Roger Jones, What's Who? A Dictionary of Things Named After People and the People They are Named After, Leicester, England, Matador, , 293 p. (ISBN978-1-84876-047-9, lire en ligne)
(en) Adrian Room, Placenames of the World, Jefferson, North Carolina, McFarland & Company, Inc., , 2e éd., 433 p. (ISBN978-0-7864-2248-7)
(es) Daniel Balmaceda, Historias Inesperadas de la Historia Argentina : Tragedias, misterios y delirios de nuestro pasado, Buenos Aires, Editorial Sudamericana, , 283 p. (ISBN978-950-07-3390-8, lire en ligne)
(en) Foreign Office, Report on the Proceedings of the General Assembly of the United Nations, Londres, H.M. Stationery Office,