La Tonnante est commandée le 28 juillet 1854 et mise sur cale à l'Arsenal de Brest le . Le navire fut lancé et mise en service le .
En juin 1955, elle est armée aux chantiers de Rochefort[1]. Le 30 juillet 1855, sous le commandement du capitaine de Frégate Dupré[2], la Tonnante est remorquée[N 1] par la frégate à hélices Darien[N 2], vers la mer Noire[3] pour assister la flotte française engagée dans la guerre de Crimée. Elle arrive dans la baie de Kamiesch le 12 septembre 1855.
Le 7 octobre elle appareille avec 31 autres navires français pour participer avec ses navires jumeaux Lave et Dévastation à la Bataille de Kinbourn[4]. Le 17 octobre[5], la Tonnante vient s'embosser[N 3] à 1 150 mètres du fort sous le feu de l’ennemie. Ceci fait, elle déclenche le tir et bombarde à feu régulier pendant quatre heures. Elle tire un millier de boulets, rasant les défenses terrestres russes[6]. Le navire est touché par 55 tirs sur la coque et 10 sur le pont. Le blindage résiste a l'artillerie russe mais neuf membres d'équipage sont blessés par des éclats de projectiles.
Postérieurement à la bataille une station française est maintenue à l'embouchure du Dniepr pendant l'hiver 1855-1856, sous les ordres de François-Edmond Pâris. La Tonnante s'y trouve prise dans les glaces.
La Tonnante prise dans la glace.
Retour de la reconnaissance du Commandant Dupré
Reconnaisance de la glace par la troupe.
En 1856, elle revient à Toulon.
En 1859, toujours avec la Lave et la Dévastation, elle fut transférée dans la mer Adriatique, où elle effectua quelques opérations pendant la deuxième guerre d'indépendance italienne. Le navire fut radié à Toulon le 31 août 1871 et démoli en 1874.
Notes et références
Notes
↑En raison des fortes limitations du système de propulsion typique des batteries flottantes, la Tonnante n'aurait pas pu entreprendre le voyage sans assistance.
↑Frégate à roue construite à Cherbourg et lancé en 1842, prévue pour le transport. Détruite à Brest en 1870.
↑est placée au mouillage avec des amarres alignées à l'avant et à l'arrière
↑Gino (19-) Auteur du texte Galuppini, Le guide des cuirassés : des origines à nos jours / Gino Galuppini ; ttraduit de l'italien par Rémi Simon, (lire en ligne)
↑Jules (1812-1892) Auteur du texte Ladimir et Honoré (1810-1893) Auteur du texte Arnoul, La guerre, histoire complète des opérations militaires en Orient et dans la Baltique pendant les années 1853, 1854, 1855... : précédée d'un aperçu historique sur les Russes et les Turcs.... 3 / par Jules Ladimir et Honoré Arnoul, (lire en ligne)
Jean-Michel Roche, Dictionnaire des bâtiments de la flotte de guerre française de Colbert à nos jours 1 1671 - 1870, (ISBN978-2-9525917-0-6, OCLC165892922), p. 266
Robert Gardiner, Conway's All the World's Fighting Ships 1860–1905, (ISBN0-8317-0302-4), p. 443
Geneviève Emon-Naudin et Patrick Boureille, Arsenal de Brest, 4 siècles d’industrie navale, Quimper, Éditions Palantines, , 244 p. (ISBN978-2-35678-088-1, BNF43800691)