Tithonia est un genre de plantes herbacées, annuelles ou pérennes, atteignant au plus deux mètres de haut.
Les feuilles sont alternes.
Les fleurs, de couleur orange très soutenue, ont un calice cylindrique. Les divisions sont profondes, disposées sur deux rangs.
Les graines sont allongées et terminées par une touffe de quatre à cinq poils.
Le nombre de base de chromosomes du genre est 17[2].
Distribution et habitat
Toutes les espèces du genre sont originaires d'Amérique centrale, du Guatemala au Mexique.
L'usage ornemental de plusieurs espèces ont répandu le genre à presque l'ensemble de la planète.
Plusieurs types d'habitats sont recensés : l'un herbacé pour T. brachypappa, T. rotundifolia, T. thurberi et T. tubaeformis, un autre semi-forestier avec T. diversifolia, T. fruticosa et T. koelzii et enfin complètement forestier pour T. calva et T. pedunculata.
René Desfontaines décrit une première fois ce genre, à partir d'exemplaires de Tithonia tagetiflora (i.e. Tithonia rotundifolia) issus de graines collectées à Verra Cruz en 1778, dans une communication à l'Académie des Sciences en 1780 mais cette communication n'a pas été publiée. Antoine-Laurent de Jussieu reprend et complète cette description en 1789[3]. Il publie la contribution complète de René Desfontaines en 1802[4]. René Desfontaines a nommé le genre par analogie avec la couleur de la fleur rappelant l'aurore, avec le nom du héros troyen Tithon (Τιθωνός) aimé par la déesse grecque de l'aurore Éos (Ἠώς).
En 1792, Johann Friedrich Gmelin assigne au genre l'espèce-type : Tithonia uniflora J.F.Gmel., espèce synonyme de Tithonia rotundifolia[5].
En 1873, George Bentham et William Jackson Hooker créent un nouveau genre, auparavant seulement section du genre Tithonia : Mirasolia (Sch. Bip.) Benth. & Hook. f., dans lequel ne figureront que trois espèces, toutes du genre Tithonia : Mirasolia calva (Sch.Bip.) Benth. & Hook.f., Mirasolia diversifolia Hemsl., Mirasolia scaberrima (Benth.) Benth. & Hook. f. ex Hemsl.[6]
En 1891, Otto Kuntze se penche sur le genre Rivina L. Il constate que les espèces incluses alors dans ce genre ne devraient pas être regroupées, en particulier Rivina humilis et Rivina scandens. Il réserve le nom du genre Rivina L. (Phytolaccacée) pour Rivina scandens et tire d'un ouvrage antérieur à 1753 (date de fondation de la nomenclature binomiale) le nom de Tithonia avec Tithonia humilis, espèce renommée en 1753 par Linné Rivina humilis[7]. Il constitue ainsi un homonyme car c'est évidemment la version de Linné de 1753 qui compte comme départ de la nomenclature binomiale. Pour placer les espèces classées dans le genre Tithonia, il les transfère dans le genre Urbanisol, genre sans maintenant aucune espèce[8].
En 1921, Sidney Fay Blake publie une révision du genre conduisant à huit espèces et des variétés ou sous-espèces[9].
En 1982, John C. La Duke procède à une nouvelle révision portant le genre à 11 espèces et concluant à une monophylogénie du genre[10]. Les index prennent actuellement en considération cette dernière révision. John C. La Duke structure le genre ainsi :
Tithonia calva var. auriculata (Brandegee) La Duke
Tithonia calva var. lancifolia (B.L.Rob. & Greenm.) McVaugh
Tithonia hondurensis La Duke
Tithonia longiradiata (Bertol.) S.F.Blake
Mais depuis les années 1990, les études phylogénétiques (en référence) conduisent à considérer le genre non monophylétique et à envisager une séparation en deux groupes : d'une part Tithonia calva, Tithonia longiradiata, Tithonia pedunculata et Tithonia tubaeformis et d'autre part Tithonia diversifolia, Tithonia koelsii, Tithonia rotundifolia et Tithonia thurberi. Par ailleurs, le caractère pérenne ou annuelle semble aussi correspondre à cette séparation. Une révision ne saurait tarder.
Le genre est donc toujours actuellement placé dans la sous-famille des Astéroideae, tribu des Heliantheae, sous-tribu des Helianthineae.
↑Antoine-Laurent de Jussieu - Genera plantarum :secundum ordines naturales disposita, juxta methodum in Horto regio parisiensi exaratam - Paris, 1789 - p. 189
↑Johann Friedrich Gmelin - Systema naturae per regna tria naturae :secundum classes, ordines, genera, species, cum characteribus, differentiis, synonymis, locis - Volume 2, partie 2 - Leipzig, 1792 - p. 1259
↑George Bentham et William Jackson Hooker - Genera plantarum :ad exemplaria imprimis in Herberiis Kewensibus servata definita - Volume 2, partie 1 - Londres, 1873 - p. 367-368
↑Il s'agit maintenant de l'unique espèce de ce genre
↑Otto Kuntze - Revisio generum plantarum:vascularium omnium atque cellularium multarum secundum leges nomenclaturae internationales cum enumeratione plantarum exoticarum in itinere mundi collectarum - Leipzig, 1891 - Volume 1 - p. 570-571 et Volume 2 - p. 551-552
Edward E. Schilling et Jose L. Panero - A revised classification of subtribe Helianthinae (Asteraceae: Heliantheae) II. Derived lineages - Botanical Journal of the Linnean Society - Volume 167, N° 3, p. 311–331
Eduardo Morales - Estimating phylogenetic inertia in Tithonia (Asteraceae) : a comparative approach - Evolution - Volume 54 n° 2 - 2000 - p. 475-484 Disponible en ligne
Edward E. Schilling et Jose L. Panero - Phylogenetic reticulation in subtribe Helianthinae - American journal of botany - Volume 83 n° 7 - 1996 - p. 939 - 948 Document en ligne