The Talons of Weng-Chiang
The Talons of Weng-Chiang (Les serres de Weng-Chiang) est le quatre-vingt-onzième épisode de la première série de la série télévisée britannique de science-fiction Doctor Who. Dernier épisode de la saison 14, il fut originellement diffusé en six parties, du au . Malgré des accusations de racisme envers les ressortissants de la communauté chinoise, cet épisode est considéré comme l'un des meilleurs de la série. SynopsisLe Docteur et Leela se retrouvent dans le Londres de l'époque victorienne : des femmes se font enlever, des fantômes semblent avoir été observés dans un opéra et des rats géants semblent avoir envahi les égouts. Le Docteur décide de mener l'enquête. Distribution
RésuméDécidant d'apprendre à Leela l'histoire de ses ancêtres terriens, le Docteur l'amène dans le Londres du XIXe siècle. Espérant assister à un spectacle de Little Tich le Docteur souhaite se rendre au Palace Theatre, lorsqu'ils tombent sur des chinois qui ont apparemment tué un conducteur de calèche. La police arrive et le Docteur, Leela et l'un des chinois sont appréhendés. Un magicien célèbre du Palace Theatre, Li H'sen Chang est dépêché comme interprète mais celui-ci donne au suspect du venin de scorpion ce qui le tue sur le coup. En examinant le corps du suspect avec le coroner, le Professeur Litefoot, le Docteur découvre que celui-ci a un cobra tatoué sur le corps, signe distinctif de l'ordre du scorpion noir, une secte vénérant un dieu du nom de Weng-Chiang. Le corps rejoint la morgue ainsi que celui de Joseph Buller, le conducteur qui est retrouvé plus tard dans la tamise. Au début de la soirée, celui-ci avait menacé H'sen Chang et Henry Gordon Jabo, le directeur du Palace Theatre, de faire un scandale car sa femme, Emma, avait disparu après avoir été hypnotisée dans un spectacle de magie. Chang avait alors ordonné à ses hommes (dont l'un d'eux est une poupée naine du nom de Mr Sin) d'abattre le conducteur de calèche. De leur côté, le Docteur et Leela se retrouvent à enquêter dans les égouts et font face à un rat géant qui les force à faire demi-tour. L'être que Li H'sen Chang pense être Weng-Chiang est en réalité Magnus Greel, un despote du 51e siècle qui a remonté dans le temps à bord d'un cabinet temporel. Mais, la technologie de sa machine est basée sur une "énergie zygma" qui s'avère être instable et l'a gravement déformé en attaquant son ADN. Il a besoin de drainer l'énergie de jeunes femmes afin de rester en vie, ce qui explique la disparition d'Emma ainsi que les vagues d'enlèvement de jeunes filles. Greel semble retrouver la trace de son cabinet (déguisé en casse-tête) qui a été offert en cadeau au professeur Litefoot par des soldats de la cour impériale de Chine qui s'en étaient emparé. Chang tiens ses pouvoirs de Greel et force une jeune femme à le suivre. Ils se font pister par Leela qui entrera dans son repaire et le verra mettre une servante dans une machine destinée à la drainer de son énergie. De son côté, le Docteur trouve bientôt la trace de Greel, qui semble demeurer dans les égouts se trouvant sous le Palace Theatre. Le Docteur mène l'enquête avec Henry Gordon Jabo qui le prend pour un agent de Scotland Yard et ne reste pas très discret sur le sujet, éveillant la méfiance de Li H'sen Chang. Alors que Chang effectue son spectacle, sous le regard suspicieux du Docteur, Greel abandonne finalement son repaire, tuant un machiniste et laissant Chang être arrêté par la police. Déçu d'avoir été trahi par son dieu, celui-ci part dans les égouts et se fait attaquer par un des rats géants créé par Greel pour protéger son repaire. Greel prend la fuite avec Mr Sin qui s'avère être un robot futuriste miniaturisé dont les commandes sont animées par un cerveau de cochon. Continuité
Références culturelles
ProductionÉcritureÀ l'origine, l'épisode devait raconter l'affrontement entre le Docteur et Jack l'Éventreur en partant du postulat de base que celui-ci était un voyageur temporel. Le script editor (responsable des scénarios) de la série, Robert Holmes proposera l'idée au scénariste Robert Banks Stewart afin d'en faire un épisode qui sera intitulé temporairement “The Foe From The Future” ("le traître venu du futur") et commissionné le . Au cours du développement Stewart sera engagé par la chaîne Thames pour devenir script-éditor sur la série Armchair Thriller et devra abandonner le scénario de l'épisode au cours de l'été 1976. L'apprenant après l'ajournement de ses vacances, Holmes décide de réécrire l'épisode entièrement lui-même. L'épisode fut formellement contracté le sous son titre de “The Talons Of Greel” ("Les serres de Greel".) Il est à noter que le script de "The Foe from the Future" sera adapté en épisode audiophonique de Doctor Who en 2012. À l'époque, il était décidé qu'Holmes quitterait la série en fin de saison, en même temps que le producteur Philip Hinchcliffe et carte blanche lui fut donnée pour qu'il puisse écrire ce qu'il voulait. Ainsi, au cours du développement, Holmes se dit que le tueur pourrait se révéler être le Le Maître mais l'idée fut exclue car jugée comme "trop évidente." Il s'inspire de Sherlock Holmes ainsi que du personnage de Fu Manchu pour Li H'sen Chang et du Fantôme de l'Opéra pour l'idée d'une enquête dans le milieu du théâtre. L'épisode était censé introduire un nouveau compagnon en remplacement de Sarah Jane Smith, une orpheline du XIXe siècle que le Docteur aurait pris son aile et éduqué à la manière du Professeur Higgins et d'Eliza Doolittle dans My Fair Lady. Mais entre-temps, Leela avait été introduite dans « The Face of Evil » et censée faire l'intérim jusqu'à l'épisode, il fut décidé que le personnage resterait dans la série. CastingS'impliquant dans la création de la série, le nouveau producteur, Graham Williams décidera de prolonger le contrat de Louise Jameson afin que le personnage de Leela reste dans la saison 15. Cette décision contrevenait à une promesse qu'Hinchcliffe avait faite à Tom Baker, lui garantissant que le personnage ne restera pas dans la série passé cet épisode. En effet, Baker trouvait son personnage trop violent pour la série et les deux acteurs avaient du mal à s'entendre. De plus, Jameson éprouvait de la répulsion à se mettre des lentilles de contact afin de faire passer ses yeux en marron. Malgré tout, les deux acteurs signèrent pour paraître dans la nouvelle saison durant le tournage de l'épisode, celle que Tom Baker souhaitait à l'époque, comme "sa dernière."
TournageLe réalisateur engagé pour cet épisode fut David Maloney qui avait tourné « The Deadly Assassin » au milieu de la saison. Sachant qu'il s'agirait de son dernier épisode pour la série, Philip Hinchcliffe autorisa des tournages en extérieur la nuit, ce qui à l'époque coûtait relativement cher[1]. Le tournage débuta par des prises de vues extérieures au Skin Market Place de Londres dans le quartier de Wapping le tout comme le tournage de la scène dans la calèche dans les studios télé d'Ealing le même jour. Des scènes en extérieurs furent de nouveau tournées le lendemain à Clink Street, St Mary Overy's Wharf et Bankside. Le 15, l'école pour enfants de Broad Oak servit de lieu de tournage pour l'extérieur de la maison de Litefoot et d'autres scènes d'extérieurs furent tournées le lendemain sur Wapping Pier Head et à Bridewell Place. Des bottes de pailles furent utilisées pour masquer les voitures garées dans la rue. Le , les docks de St Katherine servirent de décors pour filmer l'entrée des égouts ainsi que la scène se passant sur la barque[2]. Le tournage reprit le à Northampton dans de véritables bâtiments : Des maisons appartenant à la ville pour les scènes dans le commissariat de police, le Repertory Theatre pour les scènes se déroulant au Théâtre Palace (du 9 au ) et l'hôpital St Crispin's le pour les scènes se déroulant dans la loge de Chang et à la morgue. Les tournages en studio eurent lieu les 24 et au studio 1 du Centre Televisuel de la BBC pour l'enregistrement des scènes dans les égouts. Le décor était endommagé et Louise Jameson, fiévreuse, dut rester longtemps dans l'eau froide, se rendant compte par dépit que sa robe mouillée était limite transparente. Les scènes dans la salle à manger de Litefoot et sur son porche furent aussi tournées ces jours-là. Le tournage fut d'ailleurs filmé pour l'émission de BBC2 The Lively Arts, constituant le premier "making-of" de Doctor Who et diffusé le lendemain de la diffusion de la dernière partie. La deuxième session de tournage eu lieu du 8 au pour l'enregistrement des parties 5 et 6. Le titre définitif The Talons Of Weng-Chiang ne fut décidé qu'après le tournage. Diffusion et réception
Après la diffusion de l'épisode, Robert Holmes, assez content de la dynamique entre les personnages d'Henry Jago et du professeur Litefoot, eu l'idée d'une série spin-off racontant leurs aventures afin de résoudre des mystères dans le Londres du XIXe siècle. Toutefois, ce projet ne sera jamais mis en chantier, mais la compagnie Big Finish, en 2010 reprendra l'idée dans des pièces audiophoniques. Pendant le hiatus entre la saison 14 et la saison 15, la publication comic-book de Doctor Who, continuera toutes les semaines dans le magazine "Mighty Tv Comic" avec John Canning aux dessins[4] et il faudra attendre le mois de pour que Leela apparaisse au côté du Docteur[5]. Christopher Eccleston dit avoir regardé cet épisode afin de se préparer au rôle du Docteur. CritiquesEn 1995 dans le livre "Doctor Who : The Discontinuity Guide", Paul Cornell, Martin Day, et Keith Topping apprécient les personnages de Jago et Litefoot et appellent l'épisode "l'un des meilleurs moment de l'histoire de Doctor Who, un moyen de conquérir le genre pseudo-historique par un script sans égal."[6] Les auteurs de "Doctor Who : The Television Companion" (1998) sont du même avis et applaudissent le scénario, la réalisation, les personnages et le jeu d'acteur. Ils trouvent néanmoins que la seule faute scénaristique est le rat géant[7]. En 2010, Mark Braxton de Radio Times décrit l'épisode comme un "triomphe du pastiche sur le cliché" et aime son atmosphère. Il salue le vilain, Leela et reste d'accord sur le ratage constitué par le rat géant[8]. Sur le site The A.V. Club Christopher Bahn écrit "s'il n'y avait pas l'aspect raciste inconfortable, l'épisode serait proche de la perfection." Il note à quel point il est bon dans "le brouillage des genres" et l'hommage[9]. En 2008, le Daily Telegraph nommera l'épisode dans sa liste des "10 meilleurs épisodes de Doctor Who" écrivant que "l'élévation de la caractérisation de la réalisation et des performances avec un Tom Baker au sommet de son art, en font l'une des histoires parfaite de Doctor Who[10]. L'épisode fut élu « meilleur épisode de Doctor Who » à la suite d'un sondage du site Outpost Gallifrey au sujet des 40 ans de la série, battant de peu « The Caves of Androzani. »[11] Dans un sondage du Doctor Who Magazine de 2009 sur les 200 meilleurs épisodes de Doctor Who, The Talons of Weng-Chiang arrive à la neuvième place[12]. Dans le livre State of Emergency, Dominic Sandbrook critique le rat géant pour être "l'un des pires monstre jamais réalisé, non seulement dans Doctor Who mais dans l'histoire du divertissement humain."[13] Le producteur de la seconde série de Doctor Who, Russell T Davies fait l'éloge de cet épisode en parlant de la série en règle générale : "Prenez The Talons of Weng-Chiang par exemple. Regardez le premier épisode, ce sont les meilleurs jamais écrit. C'est bien au-dessus de Dennis Potter. Par une personne nommée Robert Holmes. Lorsqu'une histoire des téléfilms sera écrite, Robert Holmes ne sera jamais cité sous prétexte qu'il écrivait pour des séries "de genre" et avec le recul, c'est une vraie tragédie."[14] L'épisode rencontre toutefois des controverses à cause de son racisme supposé sur les chinois, souvent réduit à des stéréotypes, tous appartenant à des gangs. De plus, le personnage chinois le plus développé, Li H'sen Chang ressemble à Fu Manchu. Le fait que les chinois soient joués par des acteurs blancs fut aussi une source de critique. Le « conseil national des chinois canadien pour l'égalité » jugeront le contenu de l'épisode comme « dangereux, offensant, avec des stéréotypes racistes associés aux chinois dans ce qu'il y a de plus effrayant et de détestable. » À la suite de leur complainte, la chaine TVOntario choisira de ne pas diffuser l'épisode[15]. NovélisationL'épisode fut novélisé sous le titre Doctor Who and the talons of Weng-Chiang par Terrance Dicks et publié en . Il porte le numéro 61 de la collection Doctor Who des éditions Target Book et ne connu pas de traduction à ce jour mais fut toutefois réédité en aux États-Unis[16]. Le script de l'épisode sera édité aux éditions Titan Books en [17]. Éditions commercialesL'épisode n'a jamais été édité en français, mais a connu plusieurs éditions au Royaume-Uni et dans les pays anglophones.
Liens externes
Références
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