Søren Kam est né le à Copenhague, au Danemark[1],[2],[3]. Il est le deuxième des six enfants de Rasmus Hansen Kam, un agent né en 1891 à Aunslev (Fionie)[4] et de Inger Hermansen, née en 1897 à Copenhague[5],[6].
Il entra en conflit avec sa famille lorsque celle-ci apprit sa fréquentation au parti politiquedanois d'extrême droite[9],[10]. En 1947, le frère aîné de Kam supprima son numéro de téléphone de l'annuaire téléphonique et deux ans plus tard, son père en fit autant[10],[11].
En 1943, il crée avec Christian Frederik von Schalburg une milicecollaborationniste danoise appelée Schalburg Corps, qui fit régner la terreur notamment en menant des actions de représailles dirigées contre la résistance danoise. Du 1er mai au , Kam dirige l'école de Høveltegaard, chargé de la formation des nouveaux membres du Schalburg Corps. La formation initiale de six semaines comptait 50 à 70 recrues[7],[13].
Du au , Kam a eu sept réunions avec Werner Best, dont le calendrier des services décrit Kam comme commandant du Schalburg Corps[7].
Au cours de la semaine précédant le samedi , Kam participa à l'une de ces réunions, entre-autres avec Best, qu'il rencontra le lendemain matin avec Erik Scavenius. À l'issue de celle-ci, il exigea des Allemands une dissolution officielle du gouvernement danois en instaurant la loi martiale[7].
Le soir du dans les environs de l'aérodrome de Lundtofte (Lyngby-Taarbæk), Søren Kam participe à l'assassinat du journaliste antinazi Carl Henrik Clemmensen, touché de huit balles tirées par trois armes différentes[7],[15],[16].
Après la guerre, se sachant recherché par les autorités danoises pour meurtre[7], Kam se réfugie en Allemagne de l'Ouest où il vit sous le statut d'apatride jusqu'en 1956, date à laquelle il obtient la nationalité allemande[7]. En 1968, le procureur de Munich enquêta sur le meurtre mais l'affaire fut abandonnée trois ans après par manque de preuve[7].
En 1998, Kam fut de nouveau interrogé pour son implication dans le meurtre de Clemmensen[7]. L'Allemagne refusa son extradition au Danemark à plusieurs reprises, réclamé notamment par le ministre danois de la Justice Frank Jensen en 1999, ou Lene Espersen au début des années 2000[17].
En 2004, Søren Fauli, petit-fils de Clemmensen, a produit le documentaire Min morfars morder (« Le meurtrier de mon grand-père ») dans lequel il interviewa Kam[18]. Au cours de l'entretien, Fauli lui pardonna tout en lui demandant de reconnaître sa culpabilité. Le documentaire a été diffusé à la télévision danoise en 2004 et 2005. Le , Kam a été arrêté à Kempten, en Bavière, conformément à un mandat d'arrêt européen délivré par le Danemark. Le , son extradition réclamée par Copenhague a été refusée par un tribunal de Bavière, confirmant que l'assassinat de Clemmensen n'était pas un meurtre mais un homicide involontaire, tombant ainsi sous le coup du délai de prescription expiré[19]. Bien qu'ayant avoué avoir pris part à l'enlèvement et à l'assassinat du journaliste, il considérait que l'affaire était régie par la prescription et martelait que le meurtre était un accident[20].
Kam a écrit ses mémoires et les a confiées au directeur de la recherche à la Bibliothèque royale du Danemark, John T. Lauridsen, et à l'historien danois Mikkel Kirkebæk, afin qu'ils puissent les publier après sa mort[23]. Le livre de 400 pages intitulé Les mémoires de Søren Kam (danois : Søren Kams erindringer) est préfacé et commenté par Lauridsen, publié en danois à partir de [24].
Le , Kam est décédé à Kempten à l'âge de 93 ans, deux semaines après son épouse[3],[25].
Efraim Zuroff, directeur du centre Simon Wiesenthal dédié à la traque des nazis a souligné : « Le fait que Soren Kam, un meurtrier nazi absolument pas repentant, soit mort en homme libre à Kempten est un échec terrible pour les autorités judiciaires bavaroises. Il aurait dû finir sa misérable vie en prison, que ce soit au Danemark ou en Allemagne. L'échec à le mettre face à ses responsabilités ne peut qu'encourager les héritiers contemporains du nazisme à lui emboîter le pas »[26],[27].
Notes et références
(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Søren Kam » (voir la liste des auteurs).
↑(da) Kirkebog, Sankt Pauls Sogn, coll. « 1921-1934 », , « Fødte Mandkøn », p. 16
↑ abcdefgh et i(da) Erik Høgh-Sørensen, Drabet på Clemmensen og historien om Søren Kam, 2. revised (after Dansk Dødspatrulje), , 223 pages (ISBN978-87-7137-540-4, lire en ligne)
↑ a et b(da) KTAS telefonbog, Kjøbenhavns Telefon Aktieselskab, , PDF (lire en ligne) :
« Kam Rasmus Gross. Kronprinsensg. 13 ... Byen 60 53 - - - Bolig Hans Bruunsv. 20 ... Ordrup 30 81 »
↑(da) KTAS telefonbog, Kjøbenhavns Telefon Aktieselskab, , PDF (lire en ligne) :
« Kam Rs. Gross. Vesterbrog. 29 ... EY 8172 - Bol. Harsdorffsvej 13 ... Hemmeligt Nr. »
↑ ab et c(da) « Ridderkorset til SS-Obersturmführer Søren Kam » [« Knight's Cross for SS-Obersturmführer Søren Kam »], Politiken,
↑(da) Andreas Monrad Pedersen, Schalburgkorpset : historien om korpset og dets medlemmer 1943-45, Revised edition of master's thesis, University of Copenhagen, 1994, , 225 pages (ISBN87-7838-565-2, lire en ligne)
↑(da) « Søren Kam angav danske jøder » [« Søren Kam denounced Danish Jews »], Politiken, (lire en ligne, consulté le )
↑(da) « Fra DE FRIE DANSKEs Løbesedler gentager vi », De frie Danske, , p. 2 (lire en ligne, consulté le ) :
« Redaktør C.H. Clemmensen blev myrdet af Schalburg-Banditterne Flemming Helweg-Larsen og Søren Kam »
↑(da) « Fra den BLAA BOG », De frie Danske, , p. 12 (lire en ligne, consulté le ) :
« Blandt hendes Nazi-Venner er Carl Henrik Clemmensens Mordere, nemlig Flemming Helweg-Larsen og Søren Kam »
↑(da) « Tyskland afviser udlevering af Søren Kam » [« Germany refuses extradition of Søren Kam »], Berlingske, (lire en ligne, consulté le )