Sylvie Brunel, née le à Douai, est une géographe et universitaire française. Elle est professeure de géographie à l'université Paris-Sorbonne depuis 2007. Spécialiste de l'Afrique et des questions de développement et de famine, elle est aussi l'une des anciennes présidentes de l'association humanitaire Action contre la faim.
À plusieurs reprises, elle est contredite par des climatologues pour des positions jugées climatosceptiques.
Elle est engagée durant dix-sept ans dans l'action humanitaire[2], d'abord auprès de l'association Médecins sans frontières de 1984 à 1989 en tant que responsable de la recherche, puis durant douze ans, pour Action contre la faim en tant que conseillère stratégique, puis directrice entre 1992 et 1993[3]. Elle en devient la présidente en 2001 mais elle démissionne de ce poste après huit mois car selon elle, les organisations humanitaires sont trop occupées à recueillir des fonds et ne répondent pas assez vite aux urgences[2] avec des niveaux de rémunération des cadres éloignés de l'idéal de départ[4]. Action contre la faim pour sa part « se déclare outrée, scandalisée par les propos tenus par Sylvie Brunel » qu'elle estime « calomnieux »[5], tandis que Médecins du monde estime que ses propos sont « réducteurs » : selon lui, les ONG humanitaires ne choisissent pas leurs interventions en fonction de critères de la rentabilité à l'égard des bailleurs[6].
Membre d'un groupe de travail sur le développement de l'Afrique auprès du secrétaire général des Nations unies en 1991, elle a également fait partie du Haut Conseil de la coopération internationale[7].
Elle assume défendre le modèle agricole de la FNSEA[8].
Activités éditoriales
« Grande connaisseuse de l'Afrique », elle publie en 2004 L’Afrique, un continent en réserve de développement, ouvrage dans lequel elle relève les « atouts dont disposait ce continent pour un développement rapide »[9]. Dans son ouvrage de 2014, L’Afrique est-elle si bien partie ?, elle fait état de son pessimisme, relevant qu'une « Afrique riche et peuplée de pauvres et d’exclus n’est pas durable »[9]. Elle estime dans son ouvrage Pourquoi les paysans vont sauver le monde (2021) qu'en Afrique, « l'agriculture doit devenir une priorité », évoquant la nécessité d'une « agriculture compétitive et nourricière » sur ce continent dont seuls « 10 % des terres sont mises en valeur »[10].
Elle-même cavalière et éleveuse de chevaux dans la Drôme[11], elle est autrice, co-autrice ou préfacière de nombreux ouvrages équestres, dont des études sur le milieu des cavaliers de loisir[12]. Elle publie notamment deux ouvrages consacrés au cheval Crin-Blanc, dans lesquels elle envisage le devenir de la Camargue[13].
Elle publie également deux essais destinés aux femmes, en 2009, Manuel de guérilla à l'usage des femmes[14], puis en 2021, Manuel de guérison à l’usage des femmes[15], dans lequel elle envisage la vie des femmes après 60 ans, les difficultés des femmes dans leur vie quotidienne mais aussi les changements de comportement depuis le mouvement #Me Too[15].
Famille et vie privée
Mariée avec l'homme politique Éric Besson de 1983 à 2009[16],[14], Sylvie Brunel est mère de trois enfants, dont l’aînée, née en 1989, est écrivaine sous le nom d’Ariane Fornia.
Selon un article paru dans la revue Socio en 2019 et portant sur la période 2005-2017, Sylvie Brunel s'inscrit dans un courant de disqualification de l’écologie politique et de promotion du progrès basé sur les innovations[18]. Elle publie dans Le Monde en 2019 une tribune titrée « Le changement climatique n’est pas forcément une mauvaise nouvelle »[19].
En 2019, elle fait partie des 40 signataires français d'une lettre ouverte rédigée par l'organisation climato-dénialiste Climate Intelligence Foundation et remise aux dirigeants de l'Organisation des Nations unies, qui assure qu'il n'existe pas « d'urgence ou de crise climatique » et qui présente les mesures de réduction des émissions de CO2 comme onéreuses et nuisibles à l'économie[19],[20].
↑ abc et d« Sylvie Brunel », sur Laboratoire Médiations (consulté le ).
↑ a et b[entretien] Jean-Dominique Merchet, « « Les organisations humanitaires sont devenues un business » », Libération, (lire en ligne, consulté le )
↑ ab et c[compte rendu] Henri Leridon, « Sylvie Brunel, L’Afrique est-elle si bien partie ?, Auxerre, Editions sciences humaines, 2014, 183 p », Population, , p. 173-175 (lire en ligne, consulté le ).
↑Olivier Godard, « Le climato-scepticisme médiatique en France : un sophisme moderne », Écologie & politique, 2e trimestre 2012, p. 47 à 69 (lire en ligne).
↑Quentin Hardy et Pierre de Jouvancourt, « Y a-t-il un "danger écologique" ? », Socio. La nouvelle revue des sciences sociales, no 12, , p. 159-185 (ISSN2266-3134, DOI10.4000/socio.4701, lire en ligne, consulté le ).