La station de biologie des Laurentides, abrégée SBL est un milieu protégé depuis 1963 contribuant à la formation de scientifiques qualifiés et de citoyens responsables, tout en permettant la tenue de recherches dans un environnement protégé[1]. Il s'agit d'une infrastructure universitaire de recherche et d'enseignement relevant du département de Sciences biologiques, et de la Faculté des arts et des sciences de l'Université de Montréal. Elle accueille depuis plus de 60 ans des chercheurs et étudiants du Québec pour y faire des recherches[2]. De plus, la station n'est pas qu'utilisée par des biologistes, elle sert de lieu de retraite d'écriture aux étudiants de plus de 27 départements différents[2].
Description du territoire
D'une superficie de 16,4 km2[2], le territoire de la station inclus quinze lacs[3], dont plusieurs utilisés pour la recherche[4] tels que le lac Croche[Lequel ?], le lac Geai, le lac Cromwell et le lac Triton[5]. Ces lacs sont étudiés par le Groupe de recherche inter universitaire en limnologie et en environnement aquatique (GRIL)[6].
Installations
Les installations de recherche incluent un laboratoire des eaux douces nommé en l'honneur de l'ichtyologisteÉtienne Magnin(d)[7], un laboratoire à proximité du lac Croche nommé en l'honneur du botanisteJules Brunel[8] et un laboratoire d'enseignement nommé en l'honneur du zoologue Paul Pirlot[9]. De plus, un service d'hôtellerie servant trois repas par jour ainsi qu'un dortoir sont mis à la disposition des étudiants et chercheurs[10].
Historique
Le frère Adrien Robert, un prêtre catholique et pionnier en entomologie au Québec est l'un des fondateurs de la SBL[11]. À cette époque, elle est connue sous le nom de Station de biologie de l'Université de Montréal[12]. Il fut le premier directeur de la station de 1962 à 1964[13].
En 2009, le territoire de la SBL acquiert le statut de réserve de biodiversité « projetée » de la part du gouvernement du Québec[3],[1].
En juillet 2023, la station accueillait des artistes venus s'inspirer du travail de chercheurs en écologie aquatique, ce qui culmina par une exposition au Musée d’art contemporain des Laurentides[14].
Directeurs
Plusieurs directeurs se sont succédé au fil du temps. Grâce à leur gestion et leur vision, la Station de Biologie des Laurentides a su évoluer jusqu'à sa forme actuelle[15].
Roch Carbonneau (intérim); été 1986 ; Endocrinologie des vertèbres
Jean-Guy Pilon(d); 1986-1990; Entomologie économique et appliquée, Biologie des odonates (demoiselles)
c; 1990-1995 Limnologie, écologie aquatique, modèles de distribution spatiale et de prédiction de la biomasse, populations et communautés de moules d'eau douce
Asit Mazumder(d); 1995-1999; Limnologie, qualité de l'eau, communautés planctoniques
La Station de Biologie des Laurentides est particulièrement utilisée pour la recherche en entomologie aquatique[16] car Adrien Robert, un de ses fondateurs[11], était un pionnier de la recherche sur les insectes aquatiques du Québec[17],[18],[19]. La majorité des spécimens entomologiques récoltés lors d'activités de recherche à la SBL sont préservés dans la collection Ouellet-Robert[20].
De nombreuses études sur la biodiversité et l'écologie des plantes du Québec y sont menée[22],[23],[24]. Par exemple, l'espèce Anthoceros agrestis Paton (anthocérote des champs) y a été observée en 2017 pour la première fois au Québec depuis 1959[25].
En 2013, une étude des fossiles de grains de pollen dans les sédiments du lac Geai[26] «dresse un portrait de l'évolution de la flore des Laurentides lors de la dernière glaciation, rendant ainsi possible une lecture plus exhaustive du paysage de la région»[27].
Publications
Harper, P., & Magnin, E. (1969). « Cycles vitaux de quelques Plecopteres des Laurentides (insectes). » Canadian Journal of Zoology, 47(4), 483-494.
Harper, F., & Magnin, E. (1971). « Emergence saisonnière de quelques éphéméroptères d'un ruisseau des Laurentides ». Canadian Journal of Zoology, 49(9), 1209-1221[16].
Mélançon, V., Breton, S., Bettinazzi, S., Levet, M., & Binning, S. A. (2023). « Mitochondrial enzyme activities and body condition of naturally infected sunfish (Lepomis gibbosus)». Physiological and Biochemical Zoology, 96(4), 000-000[28].
↑(en) Matthew J Bogard, Paul A del Giorgio, Lennie Boutet et Maria Carolina Garcia Chaves, « Oxic water column methanogenesis as a major component of aquatic CH4 fluxes », Nature Communications, vol. 5, no 1, (ISSN2041-1723, DOI10.1038/ncomms6350, lire en ligne, consulté le )
↑« Cartes », sur Station de biologie des Laurentides - Université de Montréal (consulté le )
↑ a et b« Les fondateurs de la SBL », sur Station de biologie des Laurentides - Université de Montréal (consulté le )
↑Harper, P. (1967). Les plécoptères d'un ruisseau de la station de biologie de l'Université de Montréal à Saint-Hippolyte (Comité de Terrebonne, PQ) et quelques aspects de leur biologie (Doctoral dissertation, Université de Montréal).
↑Bonneau, Gilles, « Adrien Robert c.s.v. (1906-1964) », Bulletin Antennae de la Société d'entomologie du Québec, vol. V7, no N2, , p. 12-15 (lire en ligne [PDF])
↑« Les directeurs de la SBL », sur Station de biologie des Laurentides - Université de Montréal (consulté le )
↑ a et b(en) Françoise Harper et Etienne Magnin, « Émergence saisonnière de quelques éphéméroptères d'un ruisseau des Laurentides », Canadian Journal of Zoology, vol. 49, no 9, , p. 1209–1221 (ISSN0008-4301 et 1480-3283, DOI10.1139/z71-184, lire en ligne, consulté le )
↑Robert, A. (1963). Les libellules du Québec (Vol. 1). Station biologique du Mont Tremblant, Service de la recherche, Ministère de la chasse et des pêcheries, 1963, 1966 printing..
↑Bonneau, Gilles (2000). Bulletin de la société d'entomologie du Québec, Antenna. visage d'autrefois: Adrien Robert, Un maitre remarquable de l'enseignement de l'entomologie à l'Université de Montréal.
↑(en) Colin Favret, Étienne Normandin et Louise Cloutier, « The Ouellet-Robert Entomological Collection: new electronic resources and perspectives », The Canadian Entomologist, vol. 151, no 4, , p. 423–431 (ISSN0008-347X et 1918-3240, DOI10.4039/tce.2019.34, lire en ligne, consulté le )
↑(en) Pierre Legendre, Miquel De Cáceres et Daniel Borcard, « Community surveys through space and time: testing the space–time interaction in the absence of replication », Ecology, vol. 91, no 1, , p. 262–272 (ISSN0012-9658, DOI10.1890/09-0199.1, lire en ligne, consulté le )
↑Natel, P., & Neumann, P. (1992). Ecology of ectomycorrhizal‐basidiomycete communities on a local vegetation gradient. Ecology, 73(1), 99-117.
↑Collin, A., Messier, C., Kembel, S. W., & Bélanger, N. (2017). Low light availability associated with American beech is the main factor for reduced sugar maple seedling survival and growth rates in a hardwood forest of Southern Quebec. Forests, 8(11), 413.
↑Jean, M. et J. Faubert, 2018. Redécouverte de l’Anthoceros agrestis Paton au Québec, Canada – Carnets de bryologie 22 : 1-4.1
↑Pierre J.H. Richard, « 12 000 ans d’histoire de la Végétation et du Milieu à la Station de biologie des Laurentides par l’analyse pollinique des sédiments du lac Geai », FloraQuebeca, (lire en ligne [PDF])
↑Denis Paquette et Daniel Cyr, « 12 000 ans d'histoire de la végétation et du milieu à la Station de biologie des Laurentides », FloraQuebeca, vol. 18, no 1, , p. 10-11
↑(en) Vincent Mélançon, Sophie Breton, Stefano Bettinazzi et Marie Levet, « Mitochondrial Enzyme Activities and Body Condition of Naturally Infected Sunfish ( Lepomis gibbosus ) », Physiological and Biochemical Zoology, , p. 000–000 (ISSN1522-2152 et 1537-5293, DOI10.1086/725209, lire en ligne, consulté le )