Stanislas Kubacki
Stanislas Kubacki est un résistant communiste d'origine polonaise, membre des Forces françaises de l'intérieur et des Francs-tireurs et partisans - Main-d'œuvre immigrée, né le à Siąszyce, fusillé le au Mont-Valérien (commune de Suresnes). C'était un soldat volontaire des FTP-MOI au sein du Groupe Manouchian-Boczov-Rayman des FTP-MOI de la région parisienne, dont une dizaine avaient leur portrait sur l'Affiche rouge. BiographieStanislas Kubacki naît le à Siąszyce dans la voïvodie de Grande-Pologne. Il est le fils de Stanislas et Francisca Kubacki, née Wajtysiak. Il arrive en France en 1925. Il épouse sa compatriote Geneviève Klébek. Ils ont un fils, Édouard, né le à Avion (Pas-de-Calais). La famille aménage à Livry-Gargan (Seine-et-Oise)[1] puis à Sevran[2]. Stanislas milite au Parti communiste français. À la suite d'une manifestation devant l'église de Sevran, le , contre l'ancien chef d'État polonais Józef Piłsudski, lors de laquelle il moleste un militant nationaliste. Considéré comme « communiste acharné, chef de la cellule de Sevran »[2], il fait l'objet de trois condamnations pour « vol, coups et blessures, port d’arme, défaut de carnet, rébellion » et d'un arrêté d'expulsion notifié le puis d'une nouvelle condamnation, pour un motif inconnu, à trois mois de prison à Céret (Pyrénées-Orientales) et d'un nouvel arrêté d’expulsion signifié le [1]. Il parvient à s'enfuir et mène la lutte clandestine auprès de la communauté polonaise de Mitry-Mory[2]. Il s'engage dans les Brigades internationales. Il combat sur le front à Madrid, à la bataille de Guadalajara, à Saragosse. Affecté au bataillon Dombrowski puis à la XIIIe brigade, il est commissaire de compagnie puis chef de transport affecté au parc automobile pour lequel il n'hésite pas à procéder à des réquisitions forcées[2]. À son retour d'Espagne, il est interné au camp du Vernet puis au camp de Gurs[1]. Déporté vers l'Allemagne, il s'évade et rejoint les combattants des Francs-tireurs et partisans - Main-d'œuvre immigrée (FTP-MOI). Soupçonné de vol, il est interpellé et conduit au commissariat de Villeparisis (Seine-et-Marne) le . Les policiers saisissent sur lui deux feuillets de timbres de cotisation « Aidez les victimes du Fascisme », un carnet avec les mentions « Ne pas aller en Allemagne pour y travailler » et « Sabotage partisan », plusieurs fausses cartes d'identités et trois fiches de démobilisation en blanc du centre de Caussade (Tarn-et-Garonne). Il parvient à s'évader. Au début de l'été 1942, il travaille, sous le nom d'Ignace Kuba, comme bûcheron dans un chantier forestier à Montgeron (Seine-et-Oise). Se doutant qu'il est recherché, il quitte les lieux. Quelques jours plus tard le maire de Tremblay-les-Gonesse est agressé. Kubacki est soupçonné sans preuve. Le , Félix Kuc, ressortissant polonais, est tué. Kubacki est suspecté. Le , avec Gustave Migatulski et quatre autres hommes, il participe à l'attaque d'une ferme à Arnouville-lès-Gonesse où Tremblay-lès-Gonesse d'où, sous la menace des leurs armes, ils emportent dix mille francs en argent et en bijoux[1],[3]. Le , des inspecteurs des Brigades spéciales l'arrêtent avec Antoine Kalita et Anna Finkelstein chez laquelle il loge à Puteaux. Il porte sur lui une fausse carte d'identité au nom de Stefan Piglovski et des feuillets avec des notes en polonais sur des opérations de sabotage dans le nord de la France. Sur ordre de l'officier allemand qui fait la liaison avec la préfecture de police, ils sont livrés à la Gestapo, 11 rue des Saussaies à Paris. Stanislas Kubacki y est interrogé et torturé à de multiples reprises pendant plusieurs jours. Il est ensuite incarcéré à Fresnes[1]. Il est l'un des vingt-quatre accusés qui comparaissent le devant le tribunal du Gross Paris rue Boissy-d'Anglas[4],[3]. Il est fusillé au Mont-Valérien le avec les vingt-deux autres condamnés à mort[5]. Il laisse à sa femme et à son fils une lettre dans laquelle il écrit : « je meurs pour la liberté, pour la France et pour la Pologne ». Il est inhumé dans le carré des corps restitués aux familles dans le cimetière parisien d'Ivry. Son nom figure sur les plaques commémoratives dédiées au groupe Manouchian[1] y compris au Panthéon[6],[7]. Sa tombe porte la mention « Mort pour la France »[8],[9], attribuée par le Secrétariat général aux Anciens Combattants en date du [10]. La Médaille de la Résistance française lui est octroyée par décret du publié au Journal officiel du [11]. Il a le grade militaire de sous-lieutenant des Forces françaises de l'intérieur[12]. Le bataillon polonais qui participa à la libération de Paris porte le nom de Stanislas Kubacki[1]. Liste des membres du « groupe Manouchian » exécutésLa liste suivante des 23 membres du « groupe Manouchian » exécutés par les Allemands signale par la mention (AR) les dix membres que les Allemands ont fait figurer sur l'Affiche rouge. Le nom de chacun des 23 est gravé sur la plaque de la crypte[13] et cité avec la mention « Mort pour la France » lors de l'entrée de Missak et Mélinée Manouchian au Panthéon le [14],[15].
Décoration
Notes et références
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