Elle est connue en Guyane sous les noms génériques de Pulupululi ãtã, Pulupululi sili, Tayau kɨ'~ɨy (Wayãpi), Wakaakig kamwi (Palikur). Ces noms désignent aussi d'autres Araceae de sous-bois (ex : Dieffenbachia spp.)[2].
Description
Spathiphyllum humboldtii est une plante herbacée terrestre formant de grosses touffes.
Les tiges ont un diamètre de 2-2,5 cm avec des entrenœuds courts.
Les feuilles ont le pétiole géniculé à l'apex, long de (34,5)53-88 cm (plus long que le limbe), avec une gaine décidue courant sur moins de la moitié de sa longueur (environ 18,5-30 cm).
Le limbe, de forme elliptique à ovale-elliptique, à base cunéiforme aiguë à obtuse, acuminé à l'apex, mesure (25)33-49 x (7,5)9-26 cm.
Au séchage, il devient marron à gris-brun sur le dessus, et vert olive au vert jaunâtre en dessous.
Les nervures latérales primaires sont nombreuses et rapprochées.
L'inflorescence érigée, plus longue que les feuilles, est portée par un pédoncule cylindrique, long de 60 à 70(109) cm, rétréci dans sa partie apicale sur 1 à 2,5 cm.
Le spathe vert, largement elliptique à étroitement ovale, dressé, libre, légèrement décurrente à sa base, longuement cuspidé à l'apex, plus long que le spadice, mesure environ 10 cm de long pour (2,5)3,5-6 cm de large.
Le spadice vert pâle à blanchâtre, stipité sur 1 à 2,5 cm, cylindrique, long de (5)7-10(16) cm pour 1 cm de diamètre
Le périanthe est composé 4–6(7) tépales, séparés au moins à l'apex, et longs d'environ 1,6 mm.
Le pistil 1,5 à 2 fois plus long que le périanthe comporte un style ± oblong dont le contour et brièvement rétréci en un stigmate en forme de brosse
L'ovaire long d'environ 3 mm, de forme oblongue, à 3 ou 4 loges, chacune contenant environ 1 ovule[3],[4],[5].
Spathiphyllum humboldtii est une plante herbacée commune ou occasionnelle des bas-fonds humides de la forêt ancienne[2], au bord des cours d'eau forestiers et les forêts inondables autour de 100-200 m d'altitude[5].
Elle fleurit en Guyane en novembre, décembre, février, avril, et fructifierait en décembre-avril[3].
La sève irritante de Spathiphyllum humboldtii et d'autres Araceae du sous-bois (ex : Dieffenbachia elegans) est connue pour brûler fortement la peau chez les Wayãpi et les Palikur, blessures soignées en frottant sur la plaie de la cendre (ou éventuellement du sable)[2].
D'autres espèces de ce genre sont utilisées à diverses fins médicinales dans plusieurs pays d'Amérique latine[9].
Population de Spathiphyllum humboldtii dans le sous-bois forestier d'une forêt secondaire en Montagne de Kaw (sentier des coq-de-roches, D6 Route de Kaw, Roura, Guyane)
↑ ab et cPierre Grenand, Christian Moretti, Henri Jacquemin et Marie-Françoise Prévost, Pharmacopées traditionnelles en Guyane : Créoles. Wayãpi, Palikur, Paris, IRD Editions, , 663 p. (ISBN978-2-7099-1545-8, lire en ligne), p. 629-630
↑ a et b(en) Scott A. Mori, Georges Cremers, Carol Gracie, Jean-Jacques de Granville, Michel Hoff et John D. Mitchell, Guide to the Vascular Plants of Central French Guiana : Part 1. Pteridophytes, Gymonsperms, and Monocotyledons, vol. 76, New York Botanical Garden Pr Dept, coll. « Memoirs of the New York Botanical Garden », , 651 p. (ISBN978-0893273989), p. 187
↑(en) Dr A. PULLE, FLORA OF SURINAME (NETHERLANDS GUYANA) : ARACEAE - PONTEDERIAGEAE - BATIDACEAE, vol. I part 2, Amsterdam, KONINKLIJK INSTITUUT VOOR DE TROPEN (THE ROYAL TROPICAL INSTITUTE) Mededeling. No. XXX - Afdeling Tropische Producten - (voorheen Handelsmuseum) - No. II, , 1-92 p., p. 28
↑ ab et c(en) Julian A. Steyermark (Eds.), Paul E. Berry (Eds.), Kay Yatskievych (Eds.) et Bruce K. Holst (Eds.), Flora of the Venezuelan Guayana, vol. 2, Pteridophytes, Spermatophytes, Acanthaceae–Araceae, St. Louis, MISSOURI BOTANICAL GARDEN PRESS, , 706 p. (ISBN9780915279746), p. 476-477
↑(en) H. Hentrich, R. Kaiser et G. Gottsberger, « Floral biology and reproductive isolation by floral scent in three sympatric aroid species in French Guiana », Plant biology, vol. 12, no 4, , p. 587-596 (DOI10.1111/j.1438-8677.2009.00256.x)
↑(en) Heiko Hentrich, Roman Kaiser et Gerhard Gottsberger, « REPRODUCTIVE ISOLATION BY FLORAL SCENT IN THREE SYMPATRIC EUGLOSSINE-POLLINATED ANTHURIUM AND SPATHIPHYLLUM (ARACEAE) SPECIES IN FRENCH GUIANA », dans Heiko Hentrich, THE REPRODUCTIVE BIOLOGY OF EUGLOSSINE-POLLINATED PLANTS IN THE NATURAL RESERVE NOURAGUES, FRENCH GUIANA, Ulm, , 49-71 p. (lire en ligne), chap. 1
↑Marc Gibernau, Marion Chartier et Angélique Quilichini, Évolution des systèmes de pollinisation chez les Aracées, , 20-29 p. (lire en ligne), chap. 11
↑(en) Timothy PLOWMAN, « Folk uses of New World Aroids », Economic Botany, vol. 23, , p. 97-122. (DOI10.1007/BF02860613)