Songs of Innocence and of Experience est un recueil de poésies du peintre et poète pré-romantique britannique William Blake. Il est publié en deux temps : quelques exemplaires sont imprimés et illustrés par Blake lui-même en 1789, sous le titre Songs of Innocence. Cinq ans plus tard, il lie ces premiers poèmes à de nouveaux textes sous le titre Songs of Experience, publiant l'ensemble sous le titre Songs of Innocence and of Experience Showing the Two Contrary States of the Human Soul (en français : « Chansons d'innocence et d'expérience montrant les deux états contraires de l'âme humaine »).
Analyse
Les catégories de Blake représentent un mode de perception qui tend à correspondre à une chronologie qui deviendra propre au romantisme : l'enfance est un état caractérisé par l'innocence plutôt que par le péché originel, mais guère à l'abri du monde déchu. Ce monde empiète parfois sur l'enfance elle-même ; tout événement est alors connu grâce à l'expérience, un état marqué par la perte de vitalité caractéristique de l'enfance, par la peur et l'inhibition, par la corruption politique et sociale et par l'oppression multiforme de l’Église, de l'État et du jeu des classes sociales. Des titres contradictoires marquent cette opposition dans le recueil : au sein de Songs of Innocence figure Infant Joy, tandis que figure dans Songs of Experience son contraire Infant Sorrow[Note 1]. La simplicité austère de poèmes tels que The Chimney Sweeper (« Le Ramoneur ») et la sensibilité aiguë de Little Black Boy témoignent du regard que porte William Blake sur la pauvreté et l'exploitation qui accompagnent les « sombres et sataniques usines »[Note 2] de la révolution industrielle[1],[2].
Songs of Innocence
Songs of Innocence est un recueil autonome de 19 poèmes illustrés imprimé en 1789.
Le poète américain Allen Ginsberg estime que les poèmes étaient initialement destinés à être chantés. En 1969, il compose et interprète – chant, piano et harmonium – un album de chansons intitulé Songs of Innocence and Experience[3].