SonderbundLe Sonderbund ou « Sondrebond » (en allemand, Sonder + Bund : « alliance particulière ») est une ligue sécessionniste des 7 cantons catholiques conservateurs, qui a menacé la Confédération suisse entre 1845 et 1847. Cantons membresLes membres en sont les cantons de Lucerne, de Fribourg, du Valais, d'Uri, de Schwytz, d'Unterwald (depuis séparé en Obwald et Nidwald) et de Zoug, tous catholiques. Cependant, certains cantons catholiques à tendance libérale comme le Tessin n'en font pas partie. CausesCette alliance est conclue à la suite de la prise du pouvoir du Parti radical qui, grâce à la majorité des cantons, prend des mesures anti-catholiques, comme la fermeture des couvents en Argovie en 1841. La même année, par mesure de représailles, les autorités de Lucerne confient aux jésuites la responsabilité du système éducatif cantonal. En réaction, des bandes armées de radicaux, appelées « corps francs » envahissent le canton. Dans l’Univers du , Louis Veuillot, ironisant sur la défense que la Gazette de France (pourtant catholique) prend des corps francs, écrit :
La conduite des corps francs entraîne une révolte. La majorité radicale à la Diète fédérale décide la dissolution du Sonderbund le , considérant qu'il était contraire au Pacte fédéral, interdisant les alliances militaires. Les catholiques considèrent quant à eux que cette alliance est défensive, et donc autorisée par le Pacte fédéral, à la suite des incursions radicales à Lucerne. AdversairesL'armée confédérale, composée de soldats de tous les autres cantons, sauf Neuchâtel et Appenzell Rhodes-Intérieures restés neutres, sous les ordres du général Guillaume-Henri Dufour, est levée contre ses membres. L'armée du Sonderbund est quant à elle sous les ordres du général Jean-Ulrich de Salis-Soglio. Celui-ci est à la tête des forces catholiques du Sonderbund alors qu'il est lui-même protestant et vient du canton des Grisons[2] engagé aux côtés des forces fédérales. La faiblesse du Sonderbund tient à son infériorité numérique, Salis-Soglio n'est donc pas dans une condition favorable[3].
GuerreEn 27 jours, du 3 au , le Sonderbund, nettement inférieur en hommes et en armes, est vaincu, notamment au combat de Gisikon, dans une campagne faisant moins de cent victimes. En ordonnant à ses soldats d'épargner les blessés, le général Dufour préfigure la fondation de la Croix-Rouge à laquelle il participe quelques années plus tard. Une des raisons de la victoire de Dufour réside dans le fait qu'il tient la totalité du pouvoir militaire entre les mains, ce qui lui permet d'avoir le dessus sur les troupes du Sonderbund. Après la victoire, les radicaux obtiennent le pouvoir dans tous les cantons. Les couvents de Lucerne sont interdits et vendus, certaines maisons des vaincus sont pillées. Mais les exactions sont limitées par la modération de Dufour[3]. La brièveté des combats rend les tentatives de médiation totalement inutiles et lorsque les autres États se proposent d'intervenir, tout est déjà terminé. Toute l'Europe est d'ailleurs agitée de troubles qui annoncent le « printemps des peuples » et dès l'hiver, ce sont les Révolutions de 1848 qui déferlent sur le continent. Le , la première constitution instaure un État fédéral et met un terme à l'indépendance quasi totale des cantons suisses. Les Jésuites sont tenus à l'écart de la vie publique, puis leur bannissement du pays sera ordonné pendant le Kulturkampf par la deuxième constitution de 1874 (articles d'exception). Membres et partisansQuelques personnalités politiques suisses ayant rejoint le Sonderbund. Postérité culturelle et politique
L'histoire raconte les péripéties de l’aventure d'un soldat parti en 1847 de son village vaudois pour se battre contre les catholiques fribourgeois. Par son pouvoir poétique, il évoque toutes les guerres, mais aussi la destinée des hommes. Avec intensité, Ramuz brosse les moments d'émotion, les détails cocasses qui se succèdent dans l'existence de citoyens devenus soldats. Notes et références
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