Solomana Kanté né en 1922 à Kölönin dans le district de Soumankoï, sous-préfecture de Karifamoudouya, dans la préfecture de Kankan, il est le fils d’Amara Kanté, un éducateur en charge d’une école privée religieuse à Soumankoï et de Diaka Keita.
À la mort de son père en 1941, Solomana, âgé de 19 ans, est un peu trop jeune pour reprendre la charge de l’établissement qui se vide de ses étudiants. Dès 1942, Solomana Kanté est allé à l’aventure ; laissant la gestion de l’école familiale à ses grands frères. Il séjourne à Bouaké, Abidjan et Bingerville en côte d’Ivoire où il se consacrera aux activités commerciales notamment la vente des noix de cola, sans interrompre ses relations avec l’éducation et la culture de son père dont la recherche de la vulgarisation de la connaissance islamique ; il devient un autodidacte aux centres d’intérêts variés.
En lisant un article écrit par le journaliste libanais Kamel Marouah dans lequel était écrit, entre autres, « L’Afrique noire recèle plusieurs dialectes non écrits ; ceci ne sera possible que quand les Gouvernements Africains auront décidé de leur transcription à l’exemple des prêtres qui ont fait des essais de transcriptions de la bible dans certains ces dialectes ; malheureusement ces tentatives ont été vouées à l’échec à cause de l’absence totale de règles grammaticales permettant de bonnes dispositions dans la segmentation syntaxique des phrases. »
A la suite de cette révélation, Solomana Kante répond au journaliste libanais en ces termes « Nous n’avons, certes, pas d’écriture, c’est vrai; mais que nos langues locales sont toutes dépourvues de règles grammaticales permettant de bonnes dispositions dans la segmentation syntaxique des phrases, ça c’est faux et archi faux. »
Après plusieurs tentatives de transcription de la langue mandingue en alphabet arabe et en alphabet latin, il décide de créer son propre système de transcription des sons de la langue mandingue, qui lui semble plus adapté à la transmission du savoir et à la pédagogie que des systèmes de transcription étrangers comme l’alphabet latin ou l’alphabet arabe. Il le baptise, le , N’Ko.
Une nouvelle étude[2] du chercheur haïtien Rodney Salnave, basée sur l'écriture en 1791 de Tamerlan, un esclave lettré à Saint Domingue[3] (actuel Haïti), a démontré que Souleymane Kanté n'était pas l'inventeur de l'alphabet N'Ko en 1949. Le N'Ko fut en fait inventé deux siècles plus tôt, au début des années 1700, par le futur Roi du Royaume bambara de Ségou, Ngolo Diarra (1718-1790) qui a étudié à Tombouctou, Mali[4], dans sa jeunesse. Souleymane Kanté, quoique natif de la Guinée, sa famille est originaire de Ségou, au Mali[5] où N'Ko était écrit. Donc, Souleymane Kanté, qui a relancé l'écriture N'Ko en 1949, a dû avoir cet alphabet dans les effets de sa famille, depuis des générations.