La SDH est organisée sur le modèle des ventes de la Charbonnerie en petites sections de moins de vingt membres, portant des noms évoquant la tradition jacobine : Robespierre, Marat, Babeuf, Louvel, Vingt-et-un janvier, Guerre aux châteaux...
À Paris, elle compte 170 sections et environ 3 000 membres[1]. Elle étend son réseau en province et compterait au total, selon la police de l'époque, environ 4 000 adhérents.
La division en sections de moins de 20 membres lui permet d'échapper à la loi qui exige une autorisation pour les sociétés de plus de 20 membres (cette loi sera modifiée en ).
Les étudiants forment au départ la majorité des membres de la SDH, mais rapidement ce sont les ouvriers qui deviennent majoritaires. À l'origine, elle regroupait des républicains modérés et extrémistes.
Mais très vite, les extrémistes l'emportent et font publier le Manifeste de la Société des droits de l'homme dans le journal La Tribune le [2]. Ils réclament une république à la fois jacobine (pouvoir absolu de l'État dans les domaines politique, économique et éducatif ; stricte laïcité) et sociale (stricte limitation de la propriété privée ; étatisation et planification de l'économie ; impôt progressif et non plus proportionnel), et la méthode qu'ils choisissent pour y aboutir est l'insurrection.
Conséquences sur l'action républicaine
Le choix de l'action violente provoque la peur de la bourgeoisie, ce qui la soude avec le pouvoir et entraîne la défaite des républicains aux élections de 1834. Il faut attendre les années 1840 pour voir le retour d'un mouvement républicain important, et 1848 pour que l'exigence d'une république sociale se manifeste avec vigueur [réf. nécessaire].
Notes et références
↑André Jardin et André-Jean Tudesq, Nouvelle histoire de la France contemporaine, t. 6 : La France des notables : 1, L'évolution générale, 1815-1848, Paris, Éditions du Seuil, coll. « Points. Histoire » (no 106), 1988, 139 p.