SlacktivismeLe slacktivisme (littéralement « activisme paresseux »), mot-valise formé par la fusion du terme anglais slacker (« fainéant ») et du mot « activisme », est une forme de militantisme sur Internet qui s'est développé dans les années 2000 avec l'avènement des réseaux sociaux et qui consiste à cliquer pour participer à un mouvement collectif virtuel sans s'engager plus activement et concrètement. Les campagnes de Twibbon menées sur Twitter, les pétitions en ligne ou, en guise de soutien, le partage d'un tweet (re-tweet), le changement de sa photo de profil ou le like sur Facebook en sont des illustrations. Ce cybermilitantisme porte d'autres vocables : clictivisme, slackertivisme, fauteuil révolutionnaire, bénévolat virtuel[1]. Le slacktivisme peut aussi se manifester sous la forme de port d'un habit d'une couleur en particulier, d'un bracelet coloré, voir d'un badge ou d'un pin's[2]. Le terme a été créé en 1995 par Dwight Ozard et Fred Clark[3]. DescriptionBien qu'Internet soit un moyen de mobilisation en masse pour soutenir activement une cause, le slacktivisme est souvent utilisé comme terme péjoratif (il avait à l'origine une connotation positive[4]) pour distinguer ce militantisme virtuel de canapé par lequel l'internaute se donne une bonne conscience au rabais alors que les personnes physiques pratiquant l'activisme IRL s'impliquent dans des actions concrètes[5]. Un effet de substitution est même noté : les slacktivistes s'arrêtent à leur mobilisation en ligne et s'engagent encore moins, ayant l'impression d'avoir aidé au même titre que s'ils donnaient de l'argent ou manifestaient dans les rues[6]. Ce néo-militantisme est cependant considéré avoir eu une influence sur des événements comme l'affaire Kony 2012, Movember ou le Printemps arabe[7], et a des experts qui analysent le taux d'engagement d’une pétition (le nombre de personnes qui la font suivre à leurs contacts), ou le taux de transformation en real life (le nombre de personnes qui passent à l’action physiquement)[2],[8]. Lors de la crise sanitaire du covid-19, le slacktivisme est devenu par défaut la seule solution pour les rassemblements populaires[3]. Cette forme de militantisme est considérée comme une solution pour impliquer les jeunes dans la vie politique et les faire participer aux élections[3]. Selon un article de CNN de 2018, le slacktivisme ne peut cependant pas remplacer l'impact d'une foule de manifestants envahissant les rues pour protester[9]. Notes et références
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