Simira tinctoria est un arbre à feuilles oblongues à elliptiques, glabres ou glabrescentes sur la face inférieure.
On compte 17-23 paires de nervures secondaires. Le pétiole est glabre.
Les fleurs ont des pédicelles longs de 1 à 1,5 cm, pendantes. Le calice est turbiné, avec des lobes dentés. La corolle est tubulaire, à lobes arrondis, extérieurement glabrescente ou pubescente. Les 5 étamines sont attachées au tube de la corolle, avec des anthères biloculaires[5].
En 1953, Lemée en propose la description suivante de Simira tinctoria :
« [Sickingia] tinctoria ? (Simira t. Àubl., Psychotria parviflora W., P. Simira R. et Sch.) renseignement dû à l'obligeance de M. Bremekamp[6]. Feuilles subsessiles, les plus grandes atteignant jusqu'à 0,36-0,38 sur 0,15-0,16, ovales aiguës molles entières glabres pâles en dessous, avec nervures latérales rougeâtres saillantes en dessous, stipules opposées bifides caduques longues aiguës ; fleurs en grosses grappes terminales à ramifications opposée décussées ayant à la base 2 bractées (ou stipules ?) longues et larges, calice 5~denté, corolle blanche à tube long et 5 lobes arrondis, filets staminaux longs, lobes stigmatiques obtus ; fruit ? Guy. franç. (Aublet). »
Arbor, trunco decem vel duodecim-pedari, Ramos plures ad apicem emittente. Cortex trunci extùs rufeſcens, intùs ruber. Rami & ramuli undiquè ſparſi. Folia ſubſeſſilia, oppoſita, ampla, ovata, acuta, glabra, integerrima, inferne pallide-virentia ; nervis tranſverſalibus purpurafcentibus. Stipule binx, decidual, longæ, acutæ, oppoſitæ, una ab utroque latere intrà folia. Flores racemoſi, terminates. Corolla alba. Pericarpium immaturum tantummodo obſervavi.
Cortex utilis ad pannos ſericeos & goſſypinos, rubro colore inficiendos.
Florebat Junio.
Habitat in ſylvis Guianæ.
LE SIMIRA des teinturiers. (PLANCHE 65.)
Le tronc de cet arbre s'élève de dix à douze pieds ſur dix pouces de diamètre. Son écorce eſt épaiſſe, rouſſâtre en dehors, & rouge intérieurement. Son bois eſt blanchâtre. Il pouſſe à ſon ſommet pluſieurs branches, dont les unes ſont droites, & les autres inclinées, qui s'étendent en tout ſens. Elles ſont chargées de rameaux oppoſés qui ſont garnis de deux feuilles oppoſées, & diſpoſées en croix. Elles ſont vertes en deſſus, plus pales en deſſous, entières, molles, ovales, terminées par une pointe : leurs nervures ſont rougeâtres, & ſaillantes en deſſous ; leur pédicule eſt court.
Entre l'attache des deux pédicules oppoſés, il y a de chaque côté une stipule qui tombe auſſi-tot après le développement des feuilles.
Ses plus grandes feuilles ont quatorze de longueur ſur ſix pouces de largeur.
Les fleurs naiſſent à l'extrémité des rameaux ſur une groſſe grappe dont les branches & les rameaux ſont oppoſés, & diſpoſés en croix. La grappe ſort d'entre deux longues & larges stipules.
Le calice de la fleur eſt d'une ſeule pièce évaſé en ſon limbe qui eſt terminé par cinq pointes.
La corolle eſt blanche, monopétale, attachée ſur l'ovaire autour d'un diſque. Son tube eſt long, & ſon pavillon partagé en cinq lobes arrondis.
Les étamines ſont au nombre de cinq, placées ſur la paroi interne & ſupérieure du tube au deſſous de ſes diviſions. Leur filet eſt long. L'anthère eſt à deux bourſes ſéparées par un ſillon.
Le piſtil eſt un ovaire qui fait corps avec le calice : il eſt couronné d'un diſque du centre duquel s'élève un style qui ſe partage vers ſon ſommet en deux petites branches terminées par un stigmate obtus.
L'ovaire, que je n'ai pas vu en maturité, eſt à deux loges.
[...]
L'écorce de cet arbre trempée dans l'eau lui communique bientôt une couleur d'un beau rouge ; on prétend que cette écorce peut être employée dans la teinture. Les eſſais qu'on en a fait à Caïenne, donnent lieu de croire qu'elle, ſeroit d'une grande utilité pour teindre en rouge vif la ſoie & le coton.
Cet arbre eſt nommé SIMIRA par les Galibis. Il croît dans les grandes forêts d'Orapu, & ſur-tout dans les lieux humides.
↑(en) Piero G. Delprete, « Typification and etymology of Aublet’s Rubiaceae names », TAXON, vol. 64, no 3, , p. 595–624 (DOI10.12705/643.13, lire en ligne)
↑ a et bPierre Grenand et Marie-Françoise Prévost, « Les plantes colorantes utilisées en Guyane française », Journal d'agriculture traditionnelle et de botanique appliquée, vol. 36, no 1, , p. 139-172 (lire en ligne)
↑(pt) M.R. DE VASCONCELLOS Barbosa et A. LUNA Peixoto, « As espécies de Simira (Rubiaceae, Rondeletieae) da Amazonia Brasileira », Acta Amazônica, Manaus, vol. 19, , p. 27-46 (DOI10.1590/1809-43921989191046, lire en ligne)
↑(en) Bremekamp, C. E. B., « The identity of Simira tinctoria Aubl. », Acta botanica neerlandica, vol. 3, no 1, , p. 150-153 (lire en ligne)
↑Albert Lemée, Flore de la Guyane française : Tome III - Dilléniacées à Composées, Brest, LIBRAIRIE LECHEVALIER, , 686 p., p. 505
↑(en) de Mayolo, K. K. A., « Peruvian natural dye plants », Economic Botany, vol. 43, no 2, , p. 181–191 (DOI10.1007/BF02859858)
↑(en) B.M. Boom, « Ethnobotany of the Châcobo Indians, Beni, Bolivia », Advances in Economic Botany, New York, The New York Botanical Garden, vol. 4, (DOI10.1007/BF02908140, lire en ligne)
↑(en) 1990 et R.F. Raffauf, The Healing Forest : Medicinal and Toxic Plants of the Northwest Amazonia, Portland, Dioscorides Press, 484 p. (ISBN978-0931146145)
↑(en) A. Y. Fukisaki, D. M. Infantes et O. Lock de Ugaz, « Constituents of Sickingia tinctoria and S. williamsii », Fitoterapia, vol. 65, no 2, , p. 188 (lire en ligne)
↑(en) Enrico Greco, Laurent Rivier, Giorgio Samorini et Adriana D'Arienzo, « Archaeology of psychotropic substances: The problem of analytical detection of ayahuasca », Archaeometry, , p. 1–15 (DOI10.1111/arcm.12965)
↑(en) A. Lecante, François Robert, P.A. Blandinières et Christophe Roos, « Anti-corrosive properties of S. tinctoria and G. ouregou alkaloid extracts on low carbon steel », Current Applied Physics, vol. 11, no 3, , p. 714-724 (DOI10.1016/j.cap.2010.11.038)
↑(en) Mounim Lebrini, « Alkaloids from Plant Extracts as Corrosion Inhibitors for Metal Alloys », dans Dr. Junfei Ou and Dr. Peng Wang, Corrosion Engineering - Recent Breakthroughs and Innovative Solutions, (DOI10.5772/intechopen.1005148)
↑ a et bJean Baptiste Christian Fusée-Aublet, HISTOIRE DES PLANTES DE LA GUIANE FRANÇOISE, rangées suivant la méthode sexuelle, avec plusieurs mémoires sur les différents objets intéreſſants, relatifs à la culture & au commerce de la Guiane françoiſe, & une Notice des plantes de l'Iſle de France. volume I, Londres et Paris, P.-F. Didot jeune, Librairie de la Faculté de Médecine, quai des Augustins, , 867 p. (lire en ligne), p. 170-172