Si le grain ne meurt est un récit autobiographique de l'écrivainfrançaisAndré Gide. Il décrit la vie de l'auteur depuis sa première enfance à Paris jusqu'à ses fiançailles avec sa cousine Madeleine Rondeaux (appelée ici Emmanuèle) en 1895. Le texte a fait l'objet de publications partielles hors commerce dès 1920-1921 ; en 1924 l'œuvre est publiée en intégralité en trois volumes, qui ne seront mis en vente qu'en 1926 ; en 1936 paraît l'édition définitive au tome X des Œuvres complètes[1].
Le livre se compose de deux parties. Dans la première, l'auteur raconte ses souvenirs d'enfance : ses précepteurs, sa fréquentation discontinue de l'École alsacienne, sa famille, son amitié avec Pierre Louÿs, la naissance de sa vénération pour sa cousine, ses premières tentatives d'écriture.
Dans la seconde partie, beaucoup plus courte, Gide retrace sa découverte du désir et de sa pédérastie lors d'un voyage en Algérie avec un jeune garçon, Ali.
Gide fait le récit de l'échec total de sa vie conjugale avec Madeleine dans un autre texte autobiographique, Et nunc manet in te. Écrit en 1938, peu après la mort de Madeleine, ce récit n'est publié qu'en 1951.
« Si le grain de blé qui est tombé en terre ne meurt, il reste seul ; mais, s'il meurt, il porte beaucoup de fruit. Celui qui aime sa vie la perdra, et celui qui hait sa vie dans ce monde la conservera pour la vie éternelle. »
Jean 12, 24-25
Il exprime ainsi tout l'enjeu de la vie de Gide : « L'enfant obtus » qu'il reconnaît en lui-même, oppressé et paralysé par l'éducation puritaine et sévère de sa mère, doit mourir et céder la place au jeune homme épanoui, créatif et libre d'esprit.
Les thèmes
Voici, dans l'ordre de l'apparence dans le livre, les thèmes dont parle Gide dans Si le grain ne meurt :
Première partie
Chapitre I
La première enfance à Paris : les « mauvaises habitudes », ses jeux, sa solitude. Marie, sa gouvernante.
La relation avec son père.
La famille de sa mère Juliette Rondeaux à Rouen et la description de sa généalogie maternelle.
Le portrait d'Anna Shackleton, gouvernante, puis amie de sa mère.
Chapitre II
La famille du père Paul Gide à Uzès, notamment le portrait de sa grand-mère.
La religion (protestante) et la spiritualité. L'attitude austère des cévenols.
La formation d'un premier imaginaire sexuel
L'entrée difficile à l'École alsacienne
Chapitre III
Le renvoi de l'École alsacienne pour « mauvaises habitudes »